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Le syndicaliste Ronald Terorotua sera inhumé à Moorea


Ronald Terorotua a été le fondateur de la confédération syndicale O oe to oe rima.
Ronald Terorotua a été le fondateur de la confédération syndicale O oe to oe rima.
Papeete, le 7 avril 2018 -Le syndicaliste Ronald Terorotua est décédé vendredi 6 avril dans l'après-midi, des suites d’une longue maladie. Le fondateur de la confédération O oe to oe rima, était l’une des figures marquantes du syndicalisme polynésien.

Ronald Terorotua est mort vendredi des suites d’un cancer, à l'âge de 63 ans. Syndicaliste engagé, Ronald Terorotua avait travaillé comme cheminot à la SNCF avant de revenir travailler au fenua pour Eau royale. En 1995, il se mobilise contre la reprise des essais nucléaires. Un an plus tard, il crée la confédération syndicale O oe to oe rima. Il occupera la fonction de secrétaire général de la confédération jusqu'en 2011 pour en céder la place à Atonia Teriinohorai. Toutefois, il restera présent au sein de O oe to oe rima, en tant que président d'honneur.
Le syndicaliste, parfois surnommé "Moïse" en référence à sa longue barbe si reconnaissable, s’était présenté aux élections de 2004 sur les listes des indépendantistes. Il avait été élu représentant à l'assemblée jusqu'en 2008.

IL CONTINUA JUSQU'AU BOUT SON COMBAT SYNDICAL

Ronald Terorotua occupa pendant de nombreuses années des mandats à la CPS (Caisse de prévoyance sociale) où il s'investit beaucoup, il fut même un temps élu à sa tête. Le syndicaliste fut également membre du CESC (Conseil économique, social et culturel).
Malgré la maladie qui le rongeait ces derniers mois, Ronald Terorotua continua jusqu'au bout son combat syndicaliste contre la réforme des retraites.


Une veillée a lieu ce samedi 7 avril à la maison paroissiale de Hitimahana, à Mahina à 19 heures. Le corps de Ronald Terorotua rejoindra Moorea, sa terre natale, demain dimanche matin. Il y sera inhumé lundi sur le terrain familial de Maatea à Moorea. Il reposera auprès de son fils.

Réactions :

Atonia Teriinohorai, secrétaire général de O oe to oe rima :
"C'était un vrai metua"

"C'est douloureux, il n'y a pas de mots. Ronald était un pilier pour O oe to oe rima, mais c'était également un pilier pour notre fenua, c'était un maohi. En 1995, il a mené un très beau combat contre le nucléaire. En 1996, il a créé le syndicat O oe to oe rima. C'était un homme solide, intelligent, qui était capable de se mettre au niveau des gens. Il ne supportait pas les injustices sous toutes ses formes. Il m'a énormément apporté et appris. Il m'a amené à des congrès et à des formations syndicales auprès de la CGT en France, en Nouvelle-Calédonie auprès des Kanaks. Il était prêt à tout pour aider les gens en difficultés. On lui disait de se reposer, mais même malade, il continuait, le combat syndical était plus fort que lui. C'était dans son sang et il avait un fort caractère. C'était un grand monsieur. Un vrai metua !"


Marcel Tuihani, président de l'assemblée de Polynésie française :

"Un homme de conviction porté par des valeurs"

"C’est avec tristesse que j’ai appris le décès de Ronald Terorotua. Il luttait avec courage et dignité contre la maladie. Malgré cela, il restait actif et poursuivait son combat syndical, notamment pour la préservation de la PSG. Fondateur et secrétaire général du syndicat O Oe To Oe Rima, il a également été président du conseil d’administration de la CPS. Ronald Terorotua avait choisi de poursuivre son combat syndical pour plus de justice sociale en s’engageant en politique. Il a été élu représentant à l’Assemblée de la Polynésie française le 23 mai 2004 jusqu’au 28 janvier 2008.
A son épouse, à ses enfants, à sa famille et ses proches, en mon nom personnel et au nom de l’ensemble des représentants de notre Assemblée, j’adresse nos plus sincères condoléances et le témoignage de notre affection en ces instants douloureux. Nous garderons de Ronald Terorotua le souvenir d’un homme simple au franc parler, d’un homme de conviction porté par des valeurs et le sens de l’intérêt général."

Mahinui Temarii CSTP FO :

"Il avait son franc-parler"
"On est très tristes. C'était un très bon père pour ses enfants. C'était aussi un grand copain et un bon camarade syndical. Il a fait avancer les problèmes sociaux des travailleurs. Il a également été un très bon président à la CPS et conseiller au CESC. Il nous a beaucoup appris. Il avait son franc-parler, parfois, il nous embêtait, mais on l'aimait bien. Je garde de lui, l'image d'un très bon père, très patient".

le Samedi 7 Avril 2018 à 16:06 | Lu 3282 fois