Tahiti Infos

"Le sucre, ce doux poison " par Frédéric Précloux, Chiropracteur à Papeete


Photo d'illustration
Photo d'illustration
PAPEETE, le 9 juin 2016. Frédéric PRÉCLOUX, D.C.(Doctor of Chiropractic) Chiropracteur diplômé de Los Angeles (1986).

Sucré, salé, acide, amer sont les 4 saveurs que le palais humain est capable de distinguer. A la naissance, le bébé est nourri au lait du sein de sa maman qui est évidemment sucré. C’est pourquoi le palais de l’enfant ne reconnaît, et n’est attiré que par le goût sucré. Les 3 autres saveurs, c’est-à-dire salé, acide et amer, doivent donc être apprises, enseignées par les parents au fil de la petite enfance. Voilà pourquoi le goût sucré est celui vers lequel on revient toujours, car inconsciemment, il est relié à une période d’insouciance et de cajolement.

Le sein maternel nous a non seulement nourri, mais il nous a apporté chaleur, réconfort et tendresse. La bouche du nourrisson se dirige vers ce téton tendu, source originelle de sucre et de douceur, comme vers une promesse de paradis. Voici ce que le cerveau humain a enfoui au plus profond. Les émotions qui en découlent remontent de très loin, nous allons donc devoir nous battre à armes inégales pour lutter contre cette irrésistible envie de sucre.

Puis bien souvent pendant l’enfance, on nous a inculqué certains automatismes : Bonne conduite = bonbon, une grand-mère qui délivre des « gâteries au chocolat » qui finissent par se confondre avec l’amour dont elle nous enveloppe, le cinéma qui incite les gens à engloutir des mégas doses de coca/pop-corn, etc…
Vous commencez à réaliser la complexité psychologique des liens émotionnels que nous entretenons avec le sucre. Comment est-il possible de prendre le contrôle de ses choix ?

Depuis la nuit des temps, l’être humain a été programmé pour faire des réserves en cas de famine. En effet, les hommes préhistoriques étaient des chasseurs-cueilleurs qui ignoraient tout de la date de leur prochain repas. Mais, actuellement dans nos pays industrialisés, nous sommes en période d’abondance et de tentation perpétuelle, et n’ayant pas l’activité physique de nos ancêtres, nous stockons sous forme de graisse corporelle.

Il faut savoir qu’un adulte occidental ingère en moyenne 50 kg de sucre par an : Soit 31 cuillerées à café par jour. Pourtant, on considère que notre organisme aurait seulement besoin pour fonctionner de l’équivalant de 2 cuillerées à café par jour. Les adolescents quant à eux, frôleraient la barre des 70 kg de sucre par an. En y réfléchissant, il paraît normal qu’une consommation outrancière de sucre, produise des effets néfastes !

Mais nous en sommes arrivés là, du fait que nous consommons à notre insu de grandes quantités de sucre, cachés dans les aliments industriels que nous achetons au supermarché. En effet, les fabricants utilisent volontairement de multiples synonymes du mot sucre : Sirop de maïs, fructose, galactose, glucose, concentré de jus de fruits, miel, lactose, maltose, sirop d’érable, mélasse, sucrose, saccharose, etc…

Tous les glucides sont des sucres qui sont présents dans de très nombreux aliments, des légumes verts aux plus riches pâtisseries, mais ils se présentent sous diverses formes : La bière contient du maltose, le sucre en poudre du saccharose, les produits laitiers du lactose, les fruits du fructose. Lors de vos prochaines courses, faites attention aux étiquettes des produits emballés que vous envisagez d’acheter !

Mais, parlons un peu de l’encas sucré que vous venez de vous accorder, puisque vous pensez le mériter ! Que se passe t-il en ce moment même dans votre organisme ?

Tout d’abord, une forte dose de sucre se répand dans votre sang. Votre pancréas réagit aussitôt en produisant quant à lui, une forte dose d’insuline. Le rôle de l’insuline est de faire « sortir » le sucre du sang vers les organes qui en ont besoin, soit pour le brûler, soit pour le stocker d’abord, et le brûler ultérieurement. Dans notre cas, cette sécrétion excessive d’insuline va faire baisser brutalement le taux de glucose sanguin. Vous allez avoir l’impression d’être vidé de votre énergie , ce qui va vous conduire à absorber de nouveau, n’importe quel aliment sucré ou féculent qui va croiser votre regard. C’est plus fort que vous, c’est ce que l’on appelle la fringale ou en terme médical, l’hypoglycémie réactive. Ce phénomène d’ailleurs, provoque un cercle vicieux qui fait que sur une journée, on mange beaucoup plus que nécessaire, ce qui va nous faire prendre du poids sous forme de gras. C’est ainsi que l’obésité s’installe…

En revanche, lorsque l’assimilation des sucres est lente, le taux de sucre sanguin n’augmente que très progressivement. La sécrétion d’insuline sera tout aussi progressive, et fera redescendre lentement, le taux de sucre dans le sang. Dans ce cas, il n’y a pas d’hypoglycémie. Comment faire en sorte d’atteindre cette maîtrise ?

Les fibres sont la solution naturelle sur laquelle je dois insister. Le principe premier du réglage alimentaire va être d’installer dans vos repas, à la place de choix les bons glucides, c’est-à-dire ceux qui renferment naturellement des fibres : Fruits, légumes, céréales, pâtes et riz complets, pains complets, légumineuses (haricots secs, lentilles…). Il faudra bien sûr réduire le plus possible les mauvais glucides, c’est-à-dire tous les produits industriels dénués de fibres comme le pain blanc, et en général, tout ce qui renferme de la farine blanche ou du sucre raffiné. On peut facilement constater au goût quels sont les aliments les plus sucrés, qui sont ceux qui libèrent leurs sucres plus rapidement. C’est une évidence que l’ananas soit plus sucré que le pamplemousse, que le chocolat au lait le soit davantage que le chocolat noir, et que la baguette de pain blanc fasse monter le taux de sucre sanguin plus vite que le pain complet à la mie sombre.

En clair, tous les fruits et légumes qui poussent dans votre jardin (tomates, concombres, potirons, pommes, poires, pastèques) renferment des fibres représentées par la lignine, qui constitue en fait la trame du bois. Inutile de dire que les fibres ne sont pas du tout digérées ; elles ne font que traverser notre tube digestif en le récurant, ce qui va améliorer le transit intestinal, supprimer tout ballonnement, ainsi que la constipation. Mais le premier rôle des fibres est de ralentir la digestion, en donnant beaucoup plus de travail à l’estomac, qui se trouve obligé de séparer les fibres des nutriments.

3500 calories représentent environ 500 g de graisse. Si votre organisme a besoin de 2000 calories pour fonctionner chaque jour, mais que votre apport calorique est de 2500, vous obtenez un excédent de 500 calories par jour, soit 3500 calories par semaine - ce qui va vous faire stocker 500 g de graisse en une seule semaine, car c’est la seule matière que notre corps sache mettre en réserve pour le rude hiver qui se prépare, pas mal non ?

Inversement, si vous vouliez perdre ces 500 g de graisse non désirée, il vous faudrait brûler 3500 calories. Pour information, sachez qu’il faut marcher 25 minutes à allure correcte pour brûler 100 calories…

Selon CNN, un Américain moyen prend 1 kg par an, soit 7000 calories en excès par rapport à sa dépense énergétique annuelle. Les Américains consomment donc chaque jour 19 calories de plus qu’ils n’en brûlent. Or, s’ils consommaient chaque jour 100 calories de moins, ils perdraient en 1 an un peu plus de 5 kg (5,21 kg). Si cela ne paraît pas énorme, cela permet de mieux comprendre le mécanisme de la perte de poids.

En conséquence, si vous réussissez à réduire un peu votre apport calorique quotidien sans avoir à en souffrir, vous remporterez une grande victoire sur vous même. Lorsque vous êtes sur le point de craquer, et de foncer vers le réfrigérateur, réfléchissez une minute, et calculez le temps que vous devrez consacrer à une activité physique, pour brûler toutes les calories que vous êtes sur le point d’avaler, en général ça calme !

Vous l’aurez compris, nos excès de poids sont essentiellement dus à une alimentation basée sur des produits industriels que nous consommons en grande quantité, principalement des glucides raffinés : Féculents déjà cuisinés, pain blanc, viennoiseries, gâteaux, etc… Les fibres présentes naturellement dans ces aliments ayant été éliminées lors de leur préparation, leur assimilation par notre organisme va en être affectée : Les préparations industrielles transforment les aliments naturels en mauvais nutriments.

L’action la plus rapide à réaliser sera de libérer vos placards du sucre blanc sous toutes ses formes, et de le remplacer par du sirop d’agave ou du stévia, qui sont des édulcorants naturels au pouvoir sucrant beaucoup plus puissant que le sucre blanc, mais surtout qui ne font pas monter rapidement le taux de glucose dans le sang.

Mais les produits naturels sont plus chers ! Il faut en effet aborder ce sujet. 2 points importants sur le pain complet : Tout d’abord, si vous mangez 2 tartines de pain complet beurrées à votre petit déjeuner, sachez que la densité de ce pain est telle que vous en mangerez beaucoup moins en volume, que l’équivalent en baguette. Mais surtout, la digestion du pain complet gorgé de fibres, va être quatre fois plus longue. Ce qui fait qu’au lieu d’être affamé une heure après votre petit déjeuner, vous n’aurez faim que quatre heures plus tard. Vous n’aurez donc pas à quitter votre travail pour acheter un encas sucré, souvent accompagné d’un café ou chocolat sucré, qui représentent un coût. Or, il se trouve que l’encas du matin est bien souvent complété d’un encas l’après-midi. Sans compter les sodas que vous allez supprimer de votre déjeuner pour votre plus grand bien être, ainsi que celui de votre portefeuille. En suivant ces conseils, la longévité de votre vie va augmenter de façon évidente. Et ça, à combien pouvez-vous l’estimer ?

Vous voyez donc que le prix du pain ou du paquet de riz complet, ne rentre pas dans la balance. Surtout si vous consommez beaucoup plus de produits locaux souvent gratuits, puisque fournis par votre jardin ou celui de vos proches : Salades, carottes, choux, aubergines, courgettes, et citrons pour votre nouvelle boisson branchée : La citronnade. Essayez de comparer le coût d’une limonade maison avec celui d’un coca chez le commerçant. Bientôt ces nouvelles habitudes seront tellement agréables à tous les niveaux que vous remplacerez spontanément la phrase : « J’ai besoin de sucre » par : « J’ai vraiment besoin de me débarrasser de cette dépendance au sucre ».

On peut effectivement assimiler notre addiction au sucre à celle de la drogue légale la plus répandue.

Constat : Les mauvaises habitudes alimentaires que j’ai développées pendant toutes ces années, m’ont amené à mon poids actuel, et à ce corps que je ne reconnais plus.

Réflexion : Pour faire baisser ce poids et tonifier ce corps, je vais décider certains changements, et devoir sortir de ma zone de confort et de facilité.

Solutions : Tout ce que je vais devoir faire ce mois-ci.
* Me peser demain matin et prendre mon tour de taille en serrant le ventre, et noter le tout, puis renouveler l’opération tous les lundis matins.
* La volonté et l’autodiscipline sont désormais mes qualités premières.
* Boire de l’eau, de l’eau, de l’eau (évidemment pas de boisson sucrée, éventuellement une tranche de citron dans un verre toutes les heures, boire le minimum pendant les repas soit 1 verre). Des choses incroyables se produiront une fois votre corps hydraté…
* Régularité dans les repas et encas pour éviter les fringales.
- Petit déjeuner obligatoire
- 10H00 - 1 encas de 2 fruits frais au minimum
- Déjeuner incluant des crudités
- 16H00 – amandes, graines de lin + baies de fruits rouges
- Dîner léger limitant à leur strict minimum les féculents

* Vous devez toujours finir votre repas en ayant une sensation de légèreté, et donc de devoir accompli. Ce n’est qu’un quart d’heure plus tard, que vous vous sentirez repu. Après tout, vous n’êtes pas en train de mourir de faim, votre estomac va s’habituer à ces plus petites quantités pour finalement retrouver un volume normal.
* Finir le repas du midi et du soir avec un carré de chocolat noir biologique a au minimum 70% de cacao peut vous aider à finir sur une note agréable de non privation…
* Attention aux week-ends : vous pouvez faire un écart tout en restant raisonnable : c’est le repas JOKER.
* Dimanche soir : il est important de compenser cet écart en vous réjouissant de la petite soupe de légumes, ou du jeûne (on zappe le dîner) que l’on s’apprête à faire.
* Lundi matin verdict : pesée, tour de taille, félicitations.

Si vous pensez que vos priorités doivent changer, dites vous que vous n’êtes plus la personne faible et indigne que vous pensiez être. « Je suis un Maître de l’alimentation modérée », est votre nouvelle phrase culte. Elle est d’ailleurs inscrite dans votre portefeuille, et chaque jour vous la consultez, relisez, mémorisez, intégrez…

C’est aujourd’hui le jour de votre renaissance, ayez la patience et la foi pour devenir la personne que vous avez toujours rêvé d’être. Vous le valez bien, car vous êtes la personne la plus importante dans votre vie, pensez y…

P.S. : Si cet article vous a enthousiasmé, n’hésitez pas à le transmettre à vos amis, votre famille ou vos collègues, susceptibles également d’apprécier les informations qu’il contient.
Tel : 40 42 23 30 - Site Web:
http://www.chiropratiquedoucetahiti.pf


Rédigé par Frédéric PRÉCLOUX le Jeudi 9 Juin 2016 à 13:12 | Lu 1119 fois