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Le retrait du Ping Taï Rong est lancé


Tahiti, le 23 novembre 2021 – L'armateur du palangrier chinois Ping Taï Rong 49, échoué sur l'atoll de Anuanurunga aux Tuamotu depuis le 23 juillet dernier, a signé le contrat de retrait du navire. Les sociétés Palacz et Pacific Ocean Services sont arrivées lundi sur place, via le Taporo, pour démarrer les opérations de démantèlement.
 
C'est un plan qui se déroule pour l'instant sans accroc. Depuis l'échouement le 23 juillet dernier du palangrier chinois Ping Taï Rong 49 sur l'atoll de Anuanurunga, l'armateur du navire a engagé les opérations de dépollution complète en septembre dernier et vient de signer le contrat de démantèlement de l'épave. Selon nos informations, une mission confiée à la société Palacz, assistée de Pacific Ocean Services, dont les personnels et matériels sont arrivés lundi à Anuanurunga via le Taporo, démarre cette semaine les opérations de retrait intégral de l'épave du platier. Le navire Arago de la Marine nationale s'est également rendu sur place pour une mission de surveillance.
 
Un bémol –sans conséquence pour l'heure– le navire s'est disloqué en trois morceaux peu de temps après la fin des opérations de dépollution début novembre. C'est vraisemblablement l'effet des fortes houles sur l'épave allégée du navire dépollué qui est à l'origine du sinistre. Aucune trace de pollution ou de dispersion de la carcasse du navire n'a été observée, les soutes, cales, réservoirs et cabines ayant été intégralement vidés. Les trois éléments de l'épave ont été arrimés dans l'attente des opérations de démantèlement.
 
Quatre mois
 
Quatre mois se seront donc écoulés entre l'échouement du palangrier et le début du retrait de l'épave par l'armateur lui-même. Une véritable exception au retard des délais de dépollution ou de retrait d'autres navires échoués au fenua ces dernières années, de la disparition quasi-complète de leurs armateurs dans la nature, ou encore des frais colossaux engagés directement par le Pays pour nettoyer les atolls de ces poubelles marines. Rien que pour le Shen Gang Shun à Arutua : la bagatelle de 363 millions de Fcfp… que l'administration polynésienne a peu de chance de se faire rembourser un jour.
 
Mais pour ce qui est du Ping Taï Rong à Anuanurunga, c'est peu dire que les autorités polynésiennes –côté Pays et côté État– ont choisi de durcir le ton. L'échouement est intervenu au moment même d'une visite présidentielle d'Emmanuel Macron axée sur la protection de la ZEE polynésienne. Et il est surtout intervenu après de –trop– nombreuses affaires de navires étrangers échoués sur nos récifs. Résultat, deux marins placés en garde à vue et renvoyés en correctionnelle. Et un navire du même armateur saisi par le Pays dans le port de Papeete, avec à la clé une caution de 150 millions de Fcfp.
 
Une posture plus musclée que par le passé qui s'est avérée payante. Les opérations de dépollution ont été prises en charge directement par l'armateur en septembre dernier. Et, heureux hasard du calendrier, c'est précisément dans la foulée du versement de la caution de 150 millions de Fcfp au Pays que l'armateur du Ping Taï Rong 49 a signé le contrat de démantèlement de son navire.
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Mercredi 24 Novembre 2021 à 16:17 | Lu 2360 fois