Tahiti Infos

Le meurtrier de Tikehau condamné à la perpétuité


Le meurtrier de Tikehau condamné à la perpétuité
Tahiti, le 10 mars 2021 - L'ancien mutoi qui comparaissait depuis lundi devant la cour d'assises pour le meurtre de son épouse, commis à Tikehau le 19 octobre 2018, a été condamné mercredi à la réclusion criminelle à perpétuité, peine assortie d'une mesure de sûreté de 18 ans. L'avocat général avait requis 30 ans de prison. L'avocat de l'accusé a d'ores et déjà annoncé qu'il ne ferait pas appel de cette condamnation.
 
Alors que l'avocat général avait requis la peine de 30 ans de prison, les jurés de la cour d'assises de Papeete ont condamné mercredi l'accusé, poursuivi pour le meurtre de sa femme, à la peine maximale que ce dernier encourait, soit la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 18 ans. L'homme de 51 ans comparaissait depuis lundi devant la juridiction pour avoir volontairement donné la mort à son épouse et mère de leurs trois enfants. Dans la nuit du 18 au 19 octobre, l'accusé l'avait littéralement massacrée en la frappant à de très nombreuses reprises avec ses pieds, ses poings mais également à l'aide d'une planche et de rondins de bois.
 
Au troisième jour de ce procès mercredi, l'avocate des parties civiles, Me Louise Breggman avait rappelé lors de sa plaidoirie les atroces souffrances subies par la victime qui, tel que dans un “film d'horreur” avait était “traînée à terre” et “battue d'une manière impensable”. “En utilisant une planche et des rondins de bois, l'accusé avait choisi des armes pour tuer, qu'il a utilisées pour cibler des parties vitales telles que la tête” a-t-elle ainsi asséné avant de souligner la souffrance des enfants du couple qui vivaient désormais sans leur mère.

Le “chemin criminel” de l'accusé

Succédant à Me Breggman, l'avocat général a quant à lui abordé le long “chemin criminel” de l'accusé, commencé non pas le soir des faits, mais il y a de cela 31 ans lorsqu'il avait rencontré celle qui allait devenir son épouse et qu'il allait battre régulièrement durant leur vie commune. “Cette nuit-là, c'était la fin de ce chemin criminel, c'est le moment où il l'a achevée” a-t-il affirmé avant de s'adresser aux jurés en les appelant à retenir l'intention de tuer. “L'accusé conteste avoir eu l'intention de la tuer mais je n'ai pas le moindre doute à ce sujet. L'intention est ce qui se trouve en notre for intérieur, ce qui ne se voit pas par définition mais l'on peut la déduire des éléments extérieurs telle, notamment, que la quête effrénée de l'accusé pour trouver des armes qui était révélatrice de son intention criminelle.” L'avocat général a finalement requis 30 ans de prison.
 
Face à la particulière violence des faits reprochés à son client, l'avocat de ce dernier, Me Adrien Huguet a quant à lui rappelé lors de sa plaidoirie que si son client avait reconnu la totalité de la matérialité des faits, il fallait lui apporter du crédit lorsqu'il affirmait qu'il n'avait pas voulu la tuer la victime. “A sa façon, rustre, peu expansive, il aimait sa femme et avait peur de la perdre” a-t-il expliqué après avoir donc réfuté l'affirmation selon laquelle son client avait volontairement donné la mort à son épouse.
 
Au terme de deux heures de délibéré, les jurés de la cour d'assises auront finalement choisi de condamner l'accusé à la peine maximale, la réclusion criminelle assortie d'une peine de sûreté de 18 ans. Me Huguet a annoncé que son client ne ferait pas appel de cette condamnation.

 

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 10 Mars 2021 à 17:53 | Lu 2395 fois