Paris, France | AFP | jeudi 02/05/2024 - Le gouvernement a dévoilé jeudi une stratégie nationale de lutte contre la prostitution qui renforce les dispositifs existants et intègre la question du numérique et des mineurs. Sans totalement convaincre les associations qui s'interrogent sur la question des moyens.
Il s'agit de "renforcer et d’harmoniser l’application de la loi sur tout le territoire et de mieux prendre en compte les nouvelles formes de prostitution", a déclaré la ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, lors de la présentation de ce plan à Paris.
"Je pense notamment à l’essor des réseaux sociaux et des plateformes en ligne de réservation de logements", a-t-elle ajouté. Quant à l’exploitation sexuelle des mineurs, "particulièrement vulnérables dans ce contexte", elle "nécessite le renforcement de mesures spécifiques et ciblées".
Saluée comme une avancée majeure par les abolitionnistes, la loi de 2016 a notamment abrogé le délit de racolage et l'a remplacé par la pénalisation des clients, désormais passibles d'une amende de 1.500 euros -3.750 euros en cas de récidive.
Mais sur le terrain, les résultats sont en demi-teinte: les observateurs pointent un accompagnement insuffisant des personnes prostituées souhaitant en sortir et des disparités régionales en terme de condamnations des clients.
Pour tenter de pallier ces manques, la stratégie de lutte prévoit parmi ses 25 mesures une implication accrue des commissions départementales dédiées ou encore un renforcement des actions prises contre les "prétendus salons de massage abritant la prostitution".
Face à une sous-application des sanctions prévues par la loi de 2016, le gouvernement promet également de "repenser" leurs modalités pour notamment tenir compte de la prostitution en lieu privé, angle mort du dispositif actuel.
Sur la question des mineurs prostitués -dont le nombre a doublé ces dernières années pour atteindre 30% des 40.000 personnes prostituées en France-, un réseau national de lieux d’accueil dédié va être mis en place afin d'améliorer leur prise en charge.
"Insuffisants"
Concernant la prostitution en ligne, une cellule de cyber-enquête va être chargée de détecter "des situations d’exploitation sexuelle, de supprimer des comptes mais aussi de démanteler des réseaux et recueillir les preuves pour condamner les proxénètes".
Une campagne de sensibilisation sera par ailleurs lancée dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris cet été au cours desquels les autorités ont d'ores et déjà indiqué s'attendre à un afflux de clients de prostituées. Cependant l'enveloppe budgétaire globale du plan n'a pas été communiquée.
Très attendue, la présentation de cette "phase 2 de la loi de 2016", a été bien accueillie par cinq associations (Amicale du Nid, CAP International, Fondation Scelles, Mouvement du Nid et FNCIDFF) qui en ont salué la "volonté politique" et l'intégration en son sein du volet mineur.
Dans un communiqué commun, elle regrettent toutefois la décision du gouvernement de ne pas revaloriser le montant de l'aide financière d'insertion sociale (Afis) destinée aux personnes désireuses de sortir de la prostitution.
Cette allocation "reste à 342 euros par mois, C’est indigne !", dénoncent-elles. Quant à la "mise en sécurité des femmes et des filles, notamment étrangères mais aussi des mineures et jeunes majeures", elle est "insuffisante".
Dans les rangs des associations anti-abolitionnistes, qui s'alarment régulièrement des conséquences de la loi de 2016 sur les prostituées confrontées depuis "à plus de violences", on se dit "peu surpris" par la teneur du plan.
"On est toujours dans l'idéologie, dans la lutte contre le travail du sexe sans se préoccuper des conséquences pour les personnes concernées, ni de ce qui fait que des personnes y ont recours", estime Sarah-Marie Maffesoli, coordinatrice à Médecins du Monde (MDM).
"Il y a des personnes qui potentiellement souhaiteraient exercer une autre activité, or ce n'est pas en pénalisant toujours plus leur activité ni en ne revalorisant pas l'allocation qu'on va leur permettre d'en exercer une autre", ajoute-t-elle.
Il s'agit de "renforcer et d’harmoniser l’application de la loi sur tout le territoire et de mieux prendre en compte les nouvelles formes de prostitution", a déclaré la ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, lors de la présentation de ce plan à Paris.
"Je pense notamment à l’essor des réseaux sociaux et des plateformes en ligne de réservation de logements", a-t-elle ajouté. Quant à l’exploitation sexuelle des mineurs, "particulièrement vulnérables dans ce contexte", elle "nécessite le renforcement de mesures spécifiques et ciblées".
Saluée comme une avancée majeure par les abolitionnistes, la loi de 2016 a notamment abrogé le délit de racolage et l'a remplacé par la pénalisation des clients, désormais passibles d'une amende de 1.500 euros -3.750 euros en cas de récidive.
Mais sur le terrain, les résultats sont en demi-teinte: les observateurs pointent un accompagnement insuffisant des personnes prostituées souhaitant en sortir et des disparités régionales en terme de condamnations des clients.
Pour tenter de pallier ces manques, la stratégie de lutte prévoit parmi ses 25 mesures une implication accrue des commissions départementales dédiées ou encore un renforcement des actions prises contre les "prétendus salons de massage abritant la prostitution".
Face à une sous-application des sanctions prévues par la loi de 2016, le gouvernement promet également de "repenser" leurs modalités pour notamment tenir compte de la prostitution en lieu privé, angle mort du dispositif actuel.
Sur la question des mineurs prostitués -dont le nombre a doublé ces dernières années pour atteindre 30% des 40.000 personnes prostituées en France-, un réseau national de lieux d’accueil dédié va être mis en place afin d'améliorer leur prise en charge.
"Insuffisants"
Concernant la prostitution en ligne, une cellule de cyber-enquête va être chargée de détecter "des situations d’exploitation sexuelle, de supprimer des comptes mais aussi de démanteler des réseaux et recueillir les preuves pour condamner les proxénètes".
Une campagne de sensibilisation sera par ailleurs lancée dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris cet été au cours desquels les autorités ont d'ores et déjà indiqué s'attendre à un afflux de clients de prostituées. Cependant l'enveloppe budgétaire globale du plan n'a pas été communiquée.
Très attendue, la présentation de cette "phase 2 de la loi de 2016", a été bien accueillie par cinq associations (Amicale du Nid, CAP International, Fondation Scelles, Mouvement du Nid et FNCIDFF) qui en ont salué la "volonté politique" et l'intégration en son sein du volet mineur.
Dans un communiqué commun, elle regrettent toutefois la décision du gouvernement de ne pas revaloriser le montant de l'aide financière d'insertion sociale (Afis) destinée aux personnes désireuses de sortir de la prostitution.
Cette allocation "reste à 342 euros par mois, C’est indigne !", dénoncent-elles. Quant à la "mise en sécurité des femmes et des filles, notamment étrangères mais aussi des mineures et jeunes majeures", elle est "insuffisante".
Dans les rangs des associations anti-abolitionnistes, qui s'alarment régulièrement des conséquences de la loi de 2016 sur les prostituées confrontées depuis "à plus de violences", on se dit "peu surpris" par la teneur du plan.
"On est toujours dans l'idéologie, dans la lutte contre le travail du sexe sans se préoccuper des conséquences pour les personnes concernées, ni de ce qui fait que des personnes y ont recours", estime Sarah-Marie Maffesoli, coordinatrice à Médecins du Monde (MDM).
"Il y a des personnes qui potentiellement souhaiteraient exercer une autre activité, or ce n'est pas en pénalisant toujours plus leur activité ni en ne revalorisant pas l'allocation qu'on va leur permettre d'en exercer une autre", ajoute-t-elle.