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Le festival Alternatiba a fait le plein


PAPEETE, le 1er décembre 2014: Samedi dernier c'était le premier festival écolo et solidaire de Polynésie : Alternatiba. Sur une seule journée, il a attiré les foules dans une ambiance bigarrée et bon enfant, qui sont venues partager le rêve d'un monde meilleur.

Pour cette première édition du festival Alternatiba, festival écolo et solidaire, la pluie est tombée à verses. L’interprétation la plus populaire du phénomène était celle d'une bénédiction des tupuna. Vu le déluge dans la matinée, les ancêtres devaient être vraiment très heureux qu'on s'occupe enfin d'essayer de mieux vivre ensemble et de sauver la planète !

Mais il est vrai que les énergies étaient bouillonnantes en ce sens. La foule a été dense dès le matin, et les ateliers des différents villages n'ont pas désemplis. Un repair café pour ne pas avoir à jeter un appareil en panne, des conseils pour faire son faapu bio, des ateliers de tressages ou de massage et un autre encore où apprendre à faire son savon... Sans oublier des animations pour les enfants, des stands officiels de Fenua Ma et de la TEP, et une dizaine d'autres petites et grosses initiatives solidaires ou écologiques. C'était vraiment le lieu de rencontre de toutes les bonnes volontés du Territoire.


Discussions sérieuses et concerts rock-reggae

Même les conférences ont fait salle comble, sur des sujets aussi divers que l'agriculture durable, la méditation, les logiciels libres ou l'opportunité de créer un tramway à Tahiti. « Il y a vraiment du monde, et les gens restent. C'est une grande satisfaction, d'autant que ce sont des personnes de tous âges et toutes origines, et tous sont intéressés » se réjouit l'organisation.

Pour se nourrir l'estomac autant que les idéaux, les visiteurs ont aussi trouvé des stands de nourriture bio, des gaufres en farine de uru, et même une « Disco soupe » solidaire où chacun amenait ses fruits et légumes « moches » et cuisinait pour les autres.

Et enfin pour se détendre dans l'après-midi, malgré un retard vite accumulé tellement le programme était dense, une demi douzaine de concerts avec des musiciens connus (Takanini et Tikahiri) et moins connus ont mis le feu à l'entrée du village, accompagnés d'artistes de rue qui égaillaient les chalands.

En fin de journée, le relais a été passé à l'Alternatiba Tour, qui va faire le tour de la France pour diffuser les mêmes messages. Toujours dans la bonne humeur !



Patricia Bechaz et ses meubles en carton

« Je suis ici pour montrer aux gens qu'en prenant des choses qui sont vouées à être jetées, on peut faire des objets jolis et pratiques avec un peu de créativité et de savoir faire ! Et le carton est très solide, donc ça tient. Cette table de chevet à côté de moi, je l'utilise dans la chambre de mes enfants.

Je donne des formations à des gens de tous âges grâce au SEFI. On peut contacter ces jeunes à travers l'association Rimahere pour ceux qui veulent acheter un meuble ! »

Cathy de la Croix Rouge

« Nous sommes là pour nous faire connaître et rencontrer le maximum de personnes qui pourraient nous aider par des dons et du volontariat. Alternatiba est parfait pour nous. Quand on nous donne des objets ils ne sont pas jetés, ils ont une vie après : un t-shirt ne sert plus à quelqu'un mais peut servir à quelqu'un d'autre. Quand on donne à la Croix Rouge, on ne gaspille pas et on est solidaire !



Philippe, les « Incroyables comestibles »

« L'idée est d'établir dans les lieux publics un endroit où nous allons mettre à la disposition des gens de la nourriture ou des plants à partager, pour qu'y soient sensibilisés et petit à petit les récupèrent et les plantent chez eux. Cette idée, tout est parti de Facebook et maintenant on discute de faire progresser le mouvement !

La plupart des plantes que nous avons ici sont comestibles et on peut les manger crues, d'autres doivent être cuisinées. Les enfants comprennent très vite et adorent ça ! Ce sont des intermédiaires formidables pour faire passer ces idées là. »


Arthur, du Repair Café

« On m'a apporté deux montres, un appareil photo, un aspirateur, un grille-pain, une bouilloire… On a réussi à réparer une des montres, le grille-pain et la bouilloire ! Le téléphone aussi probablement mais on n'avait pas de quoi tester la batterie. Au moins ces objets auront une deuxième vie et ne finiront pas dans les dépotoirs.

Il y avait du monde, mais les gens étaient plus intéressés par nos numéros de téléphone que par l'atelier. Il y a de la demande pour de la réparation, il faut que des jeunes se lancent ! »



Corine, membre de PolySEL

« Le SEL est un Système d'échange local. Ce n’est pas une association mais un réseau d'entraide. On est tous membres au même titre, il n'y a pas de président. Le but est de mettre en relation des personnes qui veulent être solidaires et qui proposent des services et des biens.

Par exemple on pourra trouver dans la communauté des vêtements aussi bien qu'un jardinier ou quelqu'un pour réparer son ordinateur… Et c'est solidaire : une heure de ménage comme une heure de cours de Mathématiques sont toujours au même niveau, elles valent 80 « tiare » chacune. En pratique on gagne des « tiare » et on les échange contre d'autres services ou biens sur le site poly.communityforge.net. Le SEL de Polynésie existe depuis un an et nous sommes 97 membres pour le moment, mais le but n'est pas forcément d'avoir beaucoup d'adhérents, le but c'est vraiment d'être solidaire, c'est l'entraide. »

Rédigé par JFdF le Lundi 1 Décembre 2014 à 05:33 | Lu 1263 fois
           



Commentaires

1.Posté par JeVotedoncJeJuge le 01/12/2014 17:00 | Alerter
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Super initiative ... Bravo et à l'année prochaine !