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Le détenu radicalisé reprend un an ferme


“On en est au dixième surveillant agressé. Le contact avec ce détenu est impossible. Il est fortement endoctriné et dangereux pour les autres détenus”, a insisté Me Bourion, avocat du surveillant pénitentiaire, victime de menace de mort.
“On en est au dixième surveillant agressé. Le contact avec ce détenu est impossible. Il est fortement endoctriné et dangereux pour les autres détenus”, a insisté Me Bourion, avocat du surveillant pénitentiaire, victime de menace de mort.
Tahiti, le 19 octobre 2021 - Un homme de 29 ans, détenu depuis 2012, a été de nouveau condamné, ce mardi, à un an de prison ferme. Le prévenu, converti à l’islam radical pendant sa détention, a menacé de mort un surveillant pénitentiaire en déclarant notamment : “Je vais faire le djihad et je vais tous vous tuer.” Le prévenu a également écopé d'une peine de cinq ans d'interdiction de séjour en Polynésie française. 


“L’idée que cet homme soit libéré un jour fait froid dans le dos”, a déclaré, ce mardi, Me Bourion, avocat de la partie civile, lors du procès d’un détenu, poursuivi pour des faits de menaces de mort et d’apologie du terrorisme. En mai 2020, le prévenu, âgé de 29 ans et détenu à la prison de Papeari, a refusé de se soumettre à la fouille de sa cellule. Les surveillants ont donc fait usage de la force et alors qu’il est mis au sol, le prévenu a lancé des menaces de mort à l’encontre de l’un des gardiens : “Quand je sortirai je vais te tuer, toi et ta famille (…) Je vais faire le djihad et je vais tous vous tuer.”

Rochefort ou la Syrie

De nouveau confronté aux faits, le prévenu n’a pas nié en déclarant à plusieurs reprises : “Je n’ai rien à dire.” Converti à l’Islam radical par un ancien codétenu, transféré depuis en métropole, le prévenu enchaîne depuis quelques années les procès pour menace de mort, outrage et apologie du terrorisme. “On en est au dixième surveillant agressé. Le contact avec ce détenu est impossible. Il est fortement endoctriné et dangereux pour les autres détenus”, a insisté Me Bourion lors de l’audience, en sollicitant son transfert vers l'Hexagone, “où ils sont équipés pour ça.”
 
Avant ce nouveau procès, le prévenu, détenu depuis 2012, était potentiellement libérable en 2025. Interrogé par le président du tribunal sur son avenir, l'homme a répondu qu'il comptait partir pour la métropole et la ville de Rochefort pour rejoindre sa mère adoptive et y devenir éboueur. “Vous n'avez plus l'intention de partir en Syrie pour combattre auprès de vos frères ?”, a enquillé Me Bourion. “Oui toujours”, a répondu le prévenu. “Rochefort ce n'est pas la Syrie”, a enchaîné le président du tribunal.
 
La procureure a requis à l'encontre du prévenu une peine d'un an de prison ferme. Après en avoir délibéré, le tribunal a décidé de suivre les réquisitions du ministère public, en condamnant le détenu à un an de prison ferme et en prononçant également une interdiction de séjour en Polynésie française d'une durée de cinq ans. “Une bonne astuce pour forcer son transfert vers la métropole”, a salué Me Bourion, à l'issue du procès.

Rédigé par Désiré Teivao le Mardi 19 Octobre 2021 à 19:47 | Lu 6008 fois