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Le collectif «Chômeurs en action » ne désarme pas


PAPEETE, jeudi 19 décembre 2013. Les chiffres du dernier recensement de la Polynésie française publiés en novembre dernier sont venus donner des précisions implacables. Un taux de chômage record à 21,8% et surtout le doublement en cinq ans du nombre de chômeurs. Ils sont 25 000 sans emploi actuellement contre 12 700 en 2007. «Il est évident que tous ces chômeurs ne pourront pas dès demain retrouver un emploi. Alors quoi ? La seule solution, c’est de créer une allocation chômage». Laiza Teaniniuraitemoana, fondatrice du collectif «Chômeurs en action» n’en finit pas de faire le siège des administrations. Mois après mois, depuis la création du collectif en juillet dernier, elle manifeste entre l’Assemblée de Polynésie et le Haut-commissariat pour qu’une décision politique soit prise.

Elle se heurte aux portes à peine entrouvertes de ces administrations, mais aussi à l’inertie de ses propres troupes. Ce jeudi matin, place du 2 juillet, elle espérait que son appel au rassemblement attirerait au moins 60 personnes pour défiler dans les rues. Ils sont deux tiers de moins. «Les chômeurs ont besoin d’être réveillés, d’être sortis de leur torpeur. Ils ne sont pas assez revendicatifs» poursuit Laiza qui, elle, a de l’énergie pour tous. Cette conseillère municipale de Pirae a choisi de mettre son activité professionnelle entre parenthèses pour incarner cette cause, «je me suis mise en chômage, parce qu’au contact de la population, j’ai vu des choses qui ne doivent pas se faire».

Elle parle de ces familles frappées par le chômage qui se recroquevillent sur elles-mêmes, s’entassent à dix ou plus dans de minuscules logements et sombrent dans la violence par désœuvrement, dégoût de soi. «Moi j’essaie de les réveiller, de leur faire prendre conscience de leurs droits». Certaines des familles qui sont dans le collectif ont pu survivre ces derniers mois avec le dispositif Te Tauturu Utuafare. «Oui, mais c’est une mesure provisoire, sensée s’arrêter à la fin de cette année. Les ressources vont de nouveau s’arrêter, et de travail il n’y en a toujours pas» remarque Laiza Teaniniuraitemoana.

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 19 Décembre 2013 à 13:52 | Lu 1580 fois