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Le cambrioleur en série de Manihi condamné


Tahiti, le 12 mai 2021 – Un habitant de Manihi a été condamné à douze mois de prison dont huit ferme, en comparution immédiate ce lundi après-midi à Papeete. Entre décembre 2020 et mai 2021, il a cambriolé plusieurs fare sur son atoll des Tuamotu.
 
Les mūto’i de Manihi, atoll peuplé de quelques 300 personnes, avaient rapporté plusieurs cas de vols par effraction aux gendarmes de la brigade des Tuamotu-Centre ces derniers mois. L’enquête s’était ouverte à la suite du dépôt de plainte d’un enseignant de l’île en avril dernier. Un instituteur de l'atoll était parti en vacances à Tahiti. Pendant son absence, son voisin a remarqué que la maison avait été visitée. Assez étonnamment, la quasi-totalité des victimes (hormis l’instituteur), sont des membres de la famille du mis en cause.
 
Les 5 et 11 mai 2021, deux autres habitants de Manihi portent plainte pour des faits identiques. Le 28 mai, le suspect dans les précédents cambriolages est surpris dans un différend avec un homme et lui jette une pierre en direction de son crâne, qui atterrit sur la tête d’enfants qui se trouvent à proximité. C’est finalement le 11 juillet qu’il sera entendu sur l’ensemble des faits qui lui sont reprochés. "La brigade la plus proche, à vol d’oiseau, c’est Rangiroa. Mais celle qui intervient dans cette affaire, c’est celle des Tuamotu-Centre, qui doit trouver les moyens de se rendre à Manihi", rappelle le procureur, insistant sur la difficulté pour les forces de l’ordre d’enquêter sur un atoll isolé.
 
"Tout se sait à Manihi"
 
Le premier fait de vol par effraction reproché à l’homme remonte à décembre 2020. Le même jour, l’individu avait menacé de mort avec un couteau un habitant de Manihi. "Tout ceci provoque un fort émoi et un important trouble à l’ordre public. Il ne faut pas oublier que les seules institutions sur Manihi sont l’OPT et la mairie, plus l’école, dont l’une des victimes fait partie", ajoute le magistrat du parquet. "Pourquoi choisir la maison de l’enseignant et pas une autre ?", demande la présidente du tribunal. Le prévenu répond avoir pris sa décision par hasard, ce dont le procureur doute : "Il savait que l’enseignant allait partir pour Tahiti, car tout se sait rapidement à Manihi."
 
Vivant de la pêche et de la culture du coprah, l’homme est en couple depuis sept ans et bientôt père. Déjà incarcéré pour des vols en 2016 et 2017, il avait été libéré en juillet 2018 : "C’est sa douzième comparution devant le tribunal, depuis 2010, pour une multitude de faits", relève le parquet, qui requiert une peine mixte de douze mois dont quatre avec sursis probatoire.
 
"Il sait qu’il doit rendre les affaires aux victimes. Il a déjà commencé à indemniser certaines d’entre elles pour le préjudice subi", défend l’avocate du prévenu, qui aurait remboursé à hauteur de 2 000 Fcfp un habitant qui s’était vu soustraire la somme de 10 000 Fcfp à son domicile.
Le tribunal suit les réquisitions du procureur. Le prévenu est condamné à huit mois de prison ferme, qu’il pourra aménager lors de sa convocation devant le juge d’application des peines. Interdiction lui est faite de se rendre à Manihi. En attendant, l’homme restera à Tahiti pour l’accouchement de sa femme et pour trouver du travail.
 

Rédigé par Valentin Guelet le Lundi 12 Juillet 2021 à 20:07 | Lu 3205 fois