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Le Tahiti Vintage selon Jumel


TAHITI, le 27 septembre 2021 - Le peintre Donatien Jumel présente actuellement ses œuvres à la galerie du Chevalet. Il propose une cinquantaine de tableaux qui sont autant de vues, scènes de vie et paysages du Tahiti des années 1960 à 1980. Il raconte cette “autre époque” qui rend le Tahiti d’aujourd’hui nostalgique.

Il propose une cinquantaine d’œuvres qui racontent les années 1960 à 1980, des paysages urbains en grande partie mais aussi des anciens véhicules, des scènes de vie. Ce sont des sujets qu’il avait déjà abordés lors de sa toute première exposition en septembre 2019, des sujets qu’il affectionne particulièrement. “En arrivant en Polynésie en 2016”, raconte-t-il, “j’ai tout de suite senti qu’il y avait eu une autre époque. En voyant les ruines d’anciens hôtels par exemple mais aussi des photographies, j’ai compris qu’il y avait eu, avant la fin des années 1990, des années fastueuses s’écoulant à un tout autre rythme.” Selon lui les Polynésiens d’aujourd’hui sont nostalgiques de cette époque révolue. “J’essaie de les toucher en la peignant.

Un homme au milieu de la rue

Ce samedi matin, à la galerie du Chevalet pour l’inauguration de Tahiti Vintage, Donatien Jumel se déplace, s’approche d’une toile qui plonge le visiteur sur une rue de cet autre temps. Au milieu de la rue, bordée de part et d’autre par quelques anciens véhicules, un scooter s’avance. Derrière lui, un homme est posté. “Imaginez cela aujourd’hui ! C’est impossible, les gens prenaient le temps, ils étaient posés.” Plus loin il y a la Jonque, ce bar-restaurant qui a fini brûlé en 1992. Il y a le Quinn’s, ce célèbre dancing qui a animé la vie nocturne de Papeete dans les sixties. Une institution où se concentrait toute la joie de vivre de l’île, un haut lieu de la bringue dont la réputation a dépassé les lagons. Il y a des jeunes filles sur une jeep, un hydravion déposant de rares passagers au milieu des eaux.

La scène de l’homme installé au milieu de la rue, comme toutes les scènes de l’exposition qui ont nourri l’esprit du peintre, a bel et bien existé. Ces scènes sont tirées de photographies. “J’ai contacté des photographes qui ont immortalisé et vécu cette période pour leur demander si je pouvais peindre leurs clichés”, rapporte Donatien Jumel qui a, en plus, fouillé sur la toile pour compléter sa collection. La démarche a été bien accueillie par les photographes qui ont saisi l’occasion pour lui offrir quelques détails complémentaires sur l’époque. Un cadeau pour le peintre.

Ce que Donatien Jumel apprécie par-dessous tout c’est d’en apprendre toujours plus sur Tahiti et ses îles en général, et sur le territoire à la belle époque en particulier. “J’adore quand des visiteurs reconnaissent des rues, des enseignes et qu’ils me décrivent l’agencement de Papeete à cette période.

Les sujets des photographies sont reproduits sur la toile en accentuant souvent un peu plus les couleurs et la lumière. “Je rehausse les teintes tout en gardant une ambiance chaleureuse.” Il prend par ailleurs, quelques fois, certaines libertés en supprimant un véhicule devant une façade par exemple. Mais, dans tous les cas il reste fidèle à l’esprit.

“J’ai besoin d’être imprégné”


Lorsqu’il peint, chez lui à Moreea, il ne peut se détourner de sa tâche, peignant parfois des heures durant. “En fait, une fois parti, je ne peux pas m’arrêter, j’ai besoin d’être imprégné.” Si la toile nécessite plusieurs jours de travail, alors il peint plusieurs jours d’affilés. “Il m’est arrivé de travailler de 6 heures le matin jusqu’à 2 heures la nuit, et de recommencer les jours suivant jusqu’à terminer la toile.” Dans l’immédiat, il va faire une petite pause, s’atteler à honorer des commandes de portraits. Il pourrait ensuite participer à l’exposition collective de décembre sur le thème de l’enluminure à la polynésienne. Et après ? “Je mettrai sans doute de côté le “Tahiti Vintage”, la Polynésie d’autrefois, mais j’y reviendrai !”.

Pratique

Jusqu’au 12 octobre à la galerie du Chevalet.
Entrée libre et gratuite.
Horaires : lundi de 13 h30 à 17h30, mardi à jeudi de 8 heures à midi et de 13h30 à 17h30, le vendredi de 8 heures à midi et de 13h30 à 16h30 et le samedi de 8 heures à midi.

Contacts

Galerie : 40 42 12 55
Donatien Jumel : 87 20 21 0
FB : Donatien Jumel
Site internet de l'artiste-peintre

Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 27 Septembre 2021 à 15:06 | Lu 1594 fois