Tahiti Infos

Le Président Gaston FLOSSE en visite à Napuka et Puka Puka


Communiqué de la Présidence

Le Président Gaston FLOSSE en visite à Napuka et Puka Puka
- Contrer les effets des houles et de la montée des eaux -

Après avoir visité Makemo et rencontré la population pour expliquer le projet aquacole qui sera développé en partenariat avec la société chinoise, le Président Gaston FLOSSE, le Président de l’Assemblée de la Polynésie française, Edouard FRITCH, et les Ministres Geffry SALMON, Tearii ALPHA et Bruno MARTY, se sont rendus le lendemain samedi dans les atolls de Puka Puka et Napuka, situés au nord des Tuamotu.

Ces atolls sont confrontés depuis quelques années à des phénomènes de houles plus importants que d’accoutumé, liés probablement à la montée des eaux. Si cette dernière est peu visible à l’œil nu, elle s’exprime essentiellement au travers de ces phénomènes à l’amplitude jusque là inconnue ; les terres intérieures des atolls s’en retrouvent inondées, et les lentilles d’eau douce infiltrées par l’eau de mer sont parfois rendues impropres à la consommation.

« A certains endroits il ne reste plus que le tronc du cocotier »

Toute la commune était présente à Puka Puka pour accueillir le Président samedi matin. Aucun président du Pays ne s’était rendu dans cette île isolée des Tuamotu du nord depuis mars 1996, soit depuis 17 ans, date du dernier déplacement du Président Gaston FLOSSE. Après l’accueil à l’aérodrome suivi de la levée des couleurs et des hymnes, le Président accompagné du maire Raphaël Villant, et du conseil municipal ont visité le village de Teonemahina où vivent l’essentiel des 160 habitants, puis l’île, un atoll fermé sans passe, qui compte moins de 5 kms carré de terres émergées, pour se rendre compte des effets dévastateurs de la mer sur les cocoteraies. « A certains endroits il ne reste plus que le tronc du cocotier » a constaté le Président. La piste longue de 950 mètres avait été partiellement endommagée lors des fortes houles de 2011. Elle a été rénovée depuis, mais elle reste exposée au phénomène si celui-ci devait se reproduire.

Le péril n’est pas immédiat, mais il faut se préparer

A Napuka, où la délégation s’est rendue l’après-midi, le constat est le même. Le maire de l’île, Tauirai Puarai, a pu redire son inquiétude déjà exprimée lors du récent congrès des maires. Le phénomène de dégénérescence de la cocoteraie est accentué dans cette île par les effets dévastateurs d’une maladie véhiculée par un insecte nuisible pour le cocotier, le Brontispa longissima, considéré comme la peste du cocotier. Après l’Asie, cet insecte qui attaque le cœur du cocotier contamine progressivement les îles du Pacifique. Le ministre de l’agriculture, Thomas Moutame, à l’origine de la communication en conseil des ministres sur ce phénomène, a déjà mobilisé les services du SDR afin de trouver une solution qui sera double : d’une part, engager des actions vectorielles (introduction d’un prédateur) susceptibles de contrer ce nuisible ; d’autre part, organiser la régénération de la cocoteraie. Le coprah occupe l’essentiel des 8 km carrés de terres émergées que compte cet atoll isolé, et représente la principale activité pour ses 250 habitants.

En ce qui concerne les effets de la montée des eaux, estimée à 4 millimètres par an par les scientifiques, le Président considère à l’issue de sa visite dans les deux atolls que : « le péril n’est pas immédiat mais il faut s’y préparer ». Pour l’heure, à la demande des élus des deux îles, le Président va examiner la possibilité de construire des murs de protection contre la houle afin de protéger les pistes des deux aérodromes et les villages, et construire des digues naturelles là où c’est nécessaire.

« Des populations courageuses »

Dans la mesure où il s’agit de la sécurité des biens et des personnes, le Président entend solliciter le concours de l’Etat dans le financement de ces opérations. Pour l’heure, il s’agit d’avantage de prévenir les effets de nouvelles houles, et éviter que l’eau de mer ne pénètre à nouveau dans les terres. Naturellement, le Président a rassuré la population, et notamment le maire de Napuka : si dans l‘avenir leur déplacement s’avérait nécessaire à cause de la montée des eaux, de la destruction des lentilles d’eau et de la cocoteraie devenue impropre à l’exploitation du coprah ; des terres d’accueil existent dans les îles de Polynésie française, et notamment aux Marquises avec lesquels les habitants de Puka Puka ont des liens ancestraux. « Cependant, nous n’en sommes pas encore là », estime le Président, qui a néanmoins pu mesurer les problèmes que rencontrent les habitants de ces îles isolées des Tuamotu du nord, qu’il a qualifié de « populations courageuses ».

Le président du Pays, le président de l’Assemblée et les ministres remercient les maires, les conseils municipaux et les populations des trois communes pour la chaleur et la qualité de leur accueil.


Rédigé par () le Dimanche 25 Août 2013 à 16:48 | Lu 993 fois