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Le King polynésien fête ses 30 ans de carrière


TAHITI, le 11 mai 2022 - Rocky Gobrait est le King polynésien. Il tourne depuis son retour de Hawaii alors qu’il avait à peine 20 ans. Depuis, les scènes s’enchaînent pour son plus grand plaisir et celui de ses fidèles spectateurs.

"Une ambiance de folie !" C’est ainsi que le chanteur Rocky Gobrait décrit la plus mémorable de ses soirées passées à Rapa début avril. Il estime avoir lancé la tournée de ses 30 ans de carrière là-bas. Sa femme est originaire de l’île. C’est la première fois qu’il s’y rendait. C’est aussi la première fois qu’un concert d’ampleur était organisé sur place. Lui, le "king polynésien" a été accueilli comme "un roi". C’était "incroyable" et "exceptionnel", ajoute-t-il toujours ému. Sur place, toute la communauté était réunie, le transport et le repas avaient été organisés pour l’occasion. Le public était comblé, tout comme l’artiste et sa famille. Rocky Gobrait insiste : "je tiens à remercier le maire et son premier adjoint". Depuis, les festivités s’enchaînent.

Fan de boxe, et d’Elvis

Rocky Gobrait est né à Tahiti en 1974. Il est le fils d’Hubert Gobrait, un homme très connu dans le monde du sport. Fan, entre autres, du boxeur américain Rocky Marciano (1923-1969). "Sur mon passeport d’ailleurs est écrit : Rocky Marciano Gobrait", précise le chanteur qui a, comme son père et ses frères avant lui, été champion de la discipline. Il a remporté quatre fois le titre en Polynésie.


Il a par ailleurs découvert la musique chez lui, petit. Son père, encore lui –"je lui dois tout", glisse à ce propos Rocky Gobrait–, était fan d’Elvis Presley. "On écoutait ses chansons au petit déjeuner", se rappelle-t-il. "It’s now or never" ou encore "Love me tender" tournaient en boucle au petit matin.

Direction Hawaii


Rocky Gobrait n’est pas resté longtemps sur les bancs de l’école. "Je n’étais pas très doué", avoue-t-il. À 14 ans, il a arrêté et a commencé des petits boulots. Ses parents avaient un ami patron d’hôtel, ce qui lui a permis de travailler sans tarder.

Peu après, Rocky Gobrait a suivi son père qui avait un business à Hawaii. "C’était le Ticket’s on tour, on vendait des entrées à tous ceux qui voulaient se rendre à un spectacle." C’est là qu’il a mis un pied dans le monde de la scène. "J’ai découvert le karaoké." Rocky Gobrait s’est lancé, entouré d’amis eux aussi chanteurs. Il a pris le micro pour reprendre des titres, et notamment ceux d’Elvis. Cela a duré trois ans. Il a fêté ses 18 ans là-bas. "Peu de temps après, on est revenu et tout s’est enchaîné. Je suis vite devenu le king polynésien." Un titre qu’il a accepté et porte en toute humilité.

De retour au fenua, le père de Rocky Gobrait lui a proposé de poursuivre sur sa lancée, de monter des shows "Elvis". Il a condamné une partie du jardin, fait construire un studio de musique. La famille toute entière s’est jetée dans l’aventure. Elle a été sollicitée pour confectionner les costumes par exemple. "Au début, tout ça c’était pour des soirées en famille."

Premiers pas sur la scène

En parallèle, un ami rencontré à Hawaii s’est installé à Tahiti et a ouvert le Salani’s café où ont été mis en place les premiers karaokés du territoire. "Cet ami parlait déjà de ce projet lorsque nous nous voyions à Hawaii. Il m’avait sollicité après m’avoir vu chanter pour que j’anime les soirées." Lorsque l’établissement a ouvert pour de bon, Rocky Gobrait a été embauché.

Pour se professionnaliser, mettre au point puis améliorer son Elvis show, Rocky Gobrait est allé faire des stages à Hawaii. "Les premières fois que j’ai montré le spectacle, je flippais comme pas possible, je transpirais des pieds à la tête", reconnaît le King. "C’était vraiment quelque chose." Il ne cesse depuis ses premiers pas sur scène de faire au mieux. "Jusqu’à aujourd’hui j’écoute la musique d’Elvis, je regarde ses vidéos." Il fait cela pour le plaisir "car j’aime sa façon de chanter, son style, sa façon de s’habiller", mais aussi pour s’améliorer.

Rocky Gobrait s’est mis à participer à des concours de sosies dès le début des années 2000 et a rapidement été remarqué. Il a été qualifié deux fois à celui de Memphis aux États-Unis (Memphis est la ville où Elvis Presley est décédé). Une année, il a même réussi à se placer 13e sur 147.

En Polynésie, il présente son Elvis Show, de nombreuses îles en ont profité. Il assure également des animations publiques dans des restaurants ou des animations privées en reprenant des titres d’autres chanteurs qu’il apprécie particulièrement, ceux des années 1960 à 1990. Il cite en exemple Bob Marley ou Mike Brant dont il est aussi fan. "Les gens sont très demandeurs de ce style."

"Le king m’a toujours porté bonheur"

Rocky Gobrait a trente ans de carrière. Il fait toujours autant la scène et la musique. "Je suis si heureux de pouvoir continuer à tourner autant. Je n’ai pas eu de coupure, mise à part ces derniers temps, le Covid nous a tous mis KO." Son activité lui a permis de voyager. "La musique m’a ouvert, nous en profitons ma famille et moi, nous avons vraiment beaucoup de chance."

Le King polynésien transmet désormais sa passion. Sa fille se prénomme Grace car Elvis Presley vivait dans une maison appelée Graceland. La bâtisse sert de mausolée, elle est un musée "où nous sommes allés bien sûr ! Le king m’a toujours porté bonheur. Ma fille c’est mon petit bébé porte-bonheur." Elle le rejoint régulièrement sur scène. "Tout comme mon fils, Bruce", ajoute-t-il avec fierté. "Ils aiment tous les deux la scène. Je ne les ai jamais forcés, ça leur plaît, ils sont mignons comme tout." Il ne tarit pas d’éloges à leur propos, ni à propos de sa femme qui elle aussi les rejoints à l’occasion.

Les jours à venir Rocky Gobrait sera à Tahiti. En juin, du 15 au 20, il a déjà prévu d’aller à Tubuai pour la fête de la musique. Ensuite, en juillet, il participera au concours à Las Vegas. Il veut essayer une dernière fois de "se remettre en question" avant de revenir pour de bon. Car, "je n’ai plus rien à prouver", dit-il. Il fera évoluer ses shows, mais pour le seul plaisir des Polynésiens et des touristes de passage. La musique lui a ouvert les portes du monde, elle lui a aussi ouvert le cœur des gens. Et c’est là, sans doute, le plus beau des cadeaux.


Avec sa femme, en route pour Rapa qui se dessine en arrière-plan.
Avec sa femme, en route pour Rapa qui se dessine en arrière-plan.
A venir

Le vendredi 13 mai de midi à 14 heures et le samedi 14 mai de 18h30 à 21h30 au restaurant Le Mandarin.

Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 11 Mai 2022 à 17:42 | Lu 845 fois