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Le Généthon,"labo du Téléthon", accélère sa production de traitements


Le Généthon,"labo du Téléthon", accélère sa production de traitements
EVRY, 03 déc 2012 (AFP) - Le Généthon, l'un des quatre "laboratoires du Téléthon", dédié à la recherche et au développement de thérapies géniques, va passer à la vitesse supérieure pour la production de médicaments en vue d'essais cliniques, avec la mise en service prochaine de nouveaux équipements.

A Evry, le bâtiment de Généthon Bioprod, "plus grand centre au monde de production de médicaments de thérapie génique", précise fièrement Frédéric Revah, directeur général de Généthon, fait face aux deux autres sites du Généthon et aux locaux de l'association française contre les myopathies (AFM).

Inaugurés au début de l'année, les 5.000 m2 de bioproduction et de contrôle sont encore un peu vides. La demande d'accréditation est en cours: les organismes à but non lucratif, comme Généthon, ne peuvent devenir établissements pharmaceutiques que depuis un décret publié le 8 novembre.

Dans les laboratoires du Généthon, on cherche, depuis 1990, à comprendre ces maladies, qui toucheraient environ 3 millions de personnes en France, et on teste les traitements. Matériel de laboratoires, ordinateurs, appareils coûteux et complexes d'imagerie équipent les pièces.

Dans d'énormes cuves métalliques, la plus grande banque européenne d'échantillons de sang et de cellules humaines: 280.000 échantillons, 80.000 patients et leurs familles, 406 maladies rares, conservés dans de l'azote, à -196°C, afin de "comparer le génome des personnes atteintes et non atteintes", précise Frédéric Revah.

En face, dans le nouveau bâtiment de Généthon Bioprod, dans lequel travailleront, à terme, 65 à 70 personnes, on fabrique les médicaments. "Entre la production à petite échelle pour les essais, et la production à plus grande échelle, il faut tout repenser", explique Frédéric Revah.

Ce ne sont pas des comprimés que mettent au point ces scientifiques, mais des produits à injecter: le gène, un morceau d'ADN qui est le médicament, pénètre dans la cellule défaillante, par un "vecteur", fragment de virus. Les traitements ne sont encore, pour la plupart, que palliatifs.

Six mois de contrôle

Le Généthon a obtenu le prestigieux Prix Galien 2012 pour la recherche pharmaceutique.

Au premier étage, la production, qui dure un mois et demi. Pour y entrer, il faut passer une demi-heure à enfiler la tenue réglementaire. Chaque pièce a sa température, sa pression, et tout est étanche, y compris les prises électriques ou les joints au sol. L'air est renouvelé toutes les deux minutes, par les 15 centres de traitement d'air installés au deuxième étage.

Puisque toute cette recherche dépend des dons, les laboratoires sont entourés d'un couloir vitré, pour les visiteurs.

Au rez-de-chaussée, le contrôle, qui s'étale sur six mois. "Tout est procéduré, c'est un autre métier", commente Frédéric Revah.

Deux projets de thérapie génique sont actuellement menés en phase d'essai clinique: "les laboratoires pharmaceutiques n'investissent pas dans les recherches sur les maladies rares, il aura fallu la persévérance d'une association de patients et la confiance des donateurs".

"On recueille les fruits de 25 ans de travail", se réjouit le directeur du Généthon, qui évoque des avancées également pour d'autres maladies, sida, cancers, ...

En 2011, le marathon caritatif télévisé du Téléthon avait permis de récolter 94,1 millions d'euros.

Rédigé par AFP le Lundi 3 Décembre 2012 à 06:16 | Lu 765 fois