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Le CESC se déchire sur les remblais illégaux


Le CESC se déchire sur les remblais illégaux
PAPEETE, le 22 janvier 2015 - Le Conseil économique, social et culturel étudiait ce mercredi matin un projet de loi de Pays visant à régulariser les remblais illégaux. Les conseillers n'ont pas réussi à trouver de consensus, entre ceux qui souhaitent pouvoir régler les cas particuliers et d'autres refusant la "politique du fait accompli".

Il y a en Polynésie 360 remblais illégaux recensés par le service des affaires foncières, dont certains hébergent des maisons habitées depuis des années. Il s'agit de remblais effectués sans autorisation préalable, ou dont l'autorisation d'occupation n'a pas été renouvelée. Mais un projet du gouvernement qui divise le CESC permettra d'en régulariser une grande partie et même de les laisser racheter ces terres.

La législation actuelle prévoit la possibilité de racheter les terres gagnées sur la mer si le remblai a été autorisé légalement. Car ces terres restent la propriété du Pays tant qu'elles font partie du domaine public maritime. Mais les conditions sont draconiennes : le bien doit d'abord être sorti du domaine public par le Pays, le demandeur doit y avoir sa résidence ou son activité principale, avoir un titre régulier depuis au moins 10 ans, avoir payé toutes ses redevances et avoir respecté les obligations à sa charge au titre de l'autorisation.

Régulariser rapidement les occupations illégales

La proposition de loi de Pays propose de ramener le délai d'occupation nécessaire à 5 ans et son article 39-1 vise à régulariser dans les 2 ans les situations d'occupation illégales via un "régime dérogatoire" qui ne sera actif que 24 mois.

Ce régime dérogatoire ne s'appliquera qu'aux remblais terminés avant le 15 octobre 2009, et permettra d'étendre le dispositif de rachat aux personnes ayant occupé un remblai pendant au moins 5 ans sans aucun titre. Elles devront tout de même s'acquitter de toutes les indemnités dues, majorées de 100% (pour que ceux qui ont fait les choses dans les règles restent favorisés).

"Je dis qu'on ne peut pas régulariser des infractions comme ça. Tel que l'article 39-1 est écrit, il équivaut à donner l'absolution à des délinquants quatre fois en infraction : pour le remblai illégal, le non-paiement des redevances pour le remblai, la construction d'une maison sans permis de construire et enfin le non-paiement de l'impôt foncier sur cette maison. Je ne peux pas accepter cette politique du fait accompli !" s'est exclamé lors des débats Ethode Rey, qui représente le secteur des transports aériens et maritimes locaux. Et son opposition a fait mouche puisqu'il a rallié 12 autres conseillers pour voter un avis défavorable au texte. Il a tout de même été validé par le CESC avec 16 voix pour, 13 contre et 5 abstentions.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Jeudi 22 Janvier 2015 à 09:04 | Lu 1772 fois
           



Commentaires

1.Posté par Bob BOB le 22/01/2015 16:18 | Alerter
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BOBb
La question qu'on doit se poser, c'est comment est on parvenu à autant de remblai illégaux.
Un case pour remblayer, ça ne passe pas inaperçu : les travaux auraient dû être stoppés en cours de réalisation.

N'y a t'il pas eu un laissez-faire pendant trop de temps ?

2.Posté par c''''est scandaleu le 22/01/2015 21:09 | Alerter
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Ne pas tolérer les remblais illégaux.
Interdire tout ce qui est illégale.
J'ai du mal a croire ce que je viens d'écrire !!!!!
On discute donc d'autoriser quelque chose d'interdit !!!

Je viens de lire que "l'avenir de la Polynésie passe par la mer", alors il faut donc tout faire pour STOPER ces remblais.
Si on laisse faire, le littoral deviendra moche et l'avenir touristique sera définitivement perdu.

3.Posté par Gabs le 22/01/2015 21:30 | Alerter
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Cela a toujours été le cas... on remblaie puis on régularise.... si on connaît quelqu'un au gouvernement, c'est encore plus facile !!! Et cela date depuis plus de 30 ans !!!!!!!!!!!!!!!!!!

4.Posté par LEPETANT le 23/01/2015 02:00 | Alerter
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Réponse à Bop Bop :
Ce genre de situation est bien connu : Quand on n'arrive pas à interdire une chose, on fait semblant de l'autoriser.

5.Posté par soufflot le 23/01/2015 10:39 | Alerter
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C'est la grande braderie du domaine public, destinée aux copains...

6.Posté par simone grand le 23/01/2015 11:19 | Alerter
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Un remblai sur le littoral est une bonne affaire pour le contrevenant: terrain à moindre coût, privatisation d'un espace public
et c'est une catastrophe pour la collectivité qui voit:
- son espace de respiration se réduire sans compensation tant sur le plan visuel (spoliation de la vue sur mer) que sur le plan de l'accès à la mer
- le milieu naturel bouleversé avec la destruction des zones d'alevinage, le corail détruit donc risques ciguatoxiques accrus, la plage rétrécie dans un périmètre étendu, etc.
-l'inégalité devant la loi car le vol et le saccage de l'espace public ne sont pas sanctionnés contrairement au vol à l'étalage, à la roulotte etc.
Donc exigeons la restituion et la remise en état des lieux.

7.Posté par Tutua . le 23/01/2015 11:36 | Alerter
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il ne faut pas mécontenter les électeurs !

8.Posté par simone grand le 23/01/2015 15:50 | Alerter
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A Tutua
Pour un voleur de littoral combien de spoliés?

9.Posté par Popoti le 24/01/2015 05:41 | Alerter
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Après des décennies de laxisme (parfois intéressé ????), on légifère alors que le mal est déjà fait. Un grand classique bien local.

Le CESC ferait mieux de lancer une étude sur l'incidence sur la vie économique du travail au noir et chiffrer le montant des impôts et taxes non perçues, son coût dans le domaine médical, son incidence monétaire sur les comptes de la CPS.

Un vrai sujet toujours occulté même par les syndicats qui semblent avoir des œillères. La CPS, pour sa part, est toujours aux abonnés absents (CA et direction comprises).

Sure ce dernier sujet, nous aimerions bien savoir ce qu'en pense l'Etat.

10.Posté par simone grand le 26/01/2015 08:33 | Alerter
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C'est un bon sujet celui proposé par Popoti mais qui ne devrait pas occulter que ceux qui se sont appropriés indûment le domone public maritime sont des voleurs donc des délinquants d'une objet que nul ne pourra reconstituer et restituer à la collectivité autrement qu'en exigeant la remise en état des lieux.

11.Posté par emere cunning le 26/01/2015 08:49 | Alerter
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Pas évident effectivement de régulariser tous ces propriétaires qui ont sans raison valable effectué ces remblais et empiété le domaine public. Espérons que les services compétents seront plus vigilants à l'avenir.
@ Gabs,
il me semble, à vue d'oeil, qu'il y ait beaucoup de remblais illégaux à Faa'a, comme celui de Auae montré lors du reportage à la télé. Faut croire que le maire et ses brigades n'en ont rien su et rien vu, ou comme dit l'autre : "faut pas mécontenter ses électeurs". Tu peux longer la côte Est dès Pirae, Arue, Papenoo... les plages sont plutôt préservées (sauf en face des passes) alors qu'il n'y a pas de récif pour tempérer les fortes houles dévastatrices.