Paris, France | AFP | vendredi 02/10/2020 - Lancés dans une course contre la montre pour renforcer encore leur protocole sanitaire dans l'espoir de rester ouverts dans les zones en "alerte maximale", les restaurateurs se sont rassemblés partout en France vendredi pour "faire du bruit".
Le premier rendez-vous était fixé à 11H45, avec comme mot d'ordre pour les patrons de restaurants, hôtels, cafés, brasseries, traiteurs, bars et discothèques de "faire du bruit" devant la porte de leurs établissements, un brassard noir au bras.
Répondant au mot d'ordre du médiatique bordelais Philippe Etchebest, relayé par la principale organisation patronale du secteur, l'Umih, ils disent ne pas vouloir "mourir en silence", après avoir vu leur activité laminée par trois mois de fermeture et les nouvelles restrictions imposées depuis la semaine dernière par le gouvernement.
Le personnel du "4e Mur", le restaurant à Bordeaux du chef étoilé, a donné l'exemple vendredi midi: des louches sur des casseroles, des couvercles utilisés en cymbales, des spatules sur des passoires ou des bouteilles… Une grosse trentaine de personnes, en tenue de salle ou de cuisine avec brassards -et masques- noirs, ont assuré une minute de tintamarre remarqué sur les marches de l’Opéra de la ville.
En face à l’Intercontinental, qui abrite le Pressoir d’Argent du chef britannique Gordon Ramsay, mais aussi à droite, à gauche, à distance sur la place Tourny au cœur de Bordeaux, des casseroles de restaurants voisins renvoyaient l'écho de la mobilisation, encouragée par les coups de klaxon des taxis.
-"Prise de température"-
"Aujourd'hui il y a 150.000 chômeurs en plus dans notre profession sur le premier semestre. J’ai annoncé depuis des mois qu’il y aurait 30% de faillites de restaurants d’ici la fin de l'année. On espère que le gouvernement prenne des décisions, mais des décisions logiques, sensées, posées. Qu’on ne stigmatise pas notre profession. On n’est pas plus dangereux que dans un avion, dans un train, une cantine scolaire", a déclaré M. Etchebest à l'AFP.
A Paris, la profession s'est donnée rendez-vous sur l'esplanade des Invalides à 15H00, et le cabinet du ministre de la Santé a confirmé à l'AFP qu'"une visio(conférence) était organisée aujourd'hui, en milieu de journée", avec les "restaurateurs marseillais".
Toutefois jeudi, les restaurateurs ont eu le sentiment, en écoutant le ministre de la Santé Olivier Véran, de "commencer à être entendus": le gouvernement "s'est montré sensible à la proposition de la profession de renforcer le protocole sanitaire" pour maintenir ouverts leurs établissements, a réagi l'Umih dans un communiqué.
S'ils sont validés, ces protocoles permettraient aux établissements de rester "tout ou partie" ouverts même dans les zones d'"alerte maximale" au Covid-19, a indiqué M. Véran.
Ils comprennent trois mesures phares: "la prise de température des clients à l'entrée", le recueil de leurs coordonnées afin de les prévenir en cas de contamination et la limitation des groupes de convives à huit contre dix actuellement, a précisé à l'AFP Roland Héguy, président de l'Umih.
"Comment survivre?"
Soulagée de ne pas voir tomber le couperet immédiatement, l'Umih a assuré que les professionnels du secteur allaient "continuer de se montrer responsables".
Paris et sa petite couronne, mais aussi Lille, Lyon, Grenoble, Toulouse et Saint-Étienne ont obtenu un sursis malgré une "évolution très préoccupante" de la situation sanitaire.
Ces zones pourraient être placées dès lundi en "alerte maximale", synonyme notamment de fermeture totale des bars, restaurants et d'autres activités.
Pourtant, tout n'est pas joué: le gouvernement a fait état d'un "début d'embellie sur le plan sanitaire, certes timide", relevé à "Bordeaux, Nice" et "même Marseille", où les bars et restaurants ont été contraints de baisser le rideau, suscitant la colère du secteur et des élus locaux qui ont déploré un "manque de concertation".
Si "l'alerte maximale" est déclarée dans ces zones en sursis, les bars, contrairement aux restaurants, n'ont pour l'heure pas d'espoir de pouvoir rester ouverts.
"Cela ne change pas grand-chose: nous faisons 80% de notre chiffre d'affaires après 22H00, donc nous avons déjà dû fermer six de nos huit établissements. Ce n'était pas du tout rentable", dit à l'AFP le patron de bars parisiens Benjamin Koskas.
Les organisations professionnelles vont toutefois demander que les bars en mesure d'appliquer le protocole sanitaire renforcé puissent rester ouverts.
Selon l'Umih, environ 15% des 220.000 entreprises du secteur -cafés, bars, hôtels, restaurants, brasseries, discothèques- pourraient mettre la clé sous la porte dans les mois à venir, et 220 à 250.000 salariés pourraient se retrouver au chômage.
Le premier rendez-vous était fixé à 11H45, avec comme mot d'ordre pour les patrons de restaurants, hôtels, cafés, brasseries, traiteurs, bars et discothèques de "faire du bruit" devant la porte de leurs établissements, un brassard noir au bras.
Répondant au mot d'ordre du médiatique bordelais Philippe Etchebest, relayé par la principale organisation patronale du secteur, l'Umih, ils disent ne pas vouloir "mourir en silence", après avoir vu leur activité laminée par trois mois de fermeture et les nouvelles restrictions imposées depuis la semaine dernière par le gouvernement.
Le personnel du "4e Mur", le restaurant à Bordeaux du chef étoilé, a donné l'exemple vendredi midi: des louches sur des casseroles, des couvercles utilisés en cymbales, des spatules sur des passoires ou des bouteilles… Une grosse trentaine de personnes, en tenue de salle ou de cuisine avec brassards -et masques- noirs, ont assuré une minute de tintamarre remarqué sur les marches de l’Opéra de la ville.
En face à l’Intercontinental, qui abrite le Pressoir d’Argent du chef britannique Gordon Ramsay, mais aussi à droite, à gauche, à distance sur la place Tourny au cœur de Bordeaux, des casseroles de restaurants voisins renvoyaient l'écho de la mobilisation, encouragée par les coups de klaxon des taxis.
-"Prise de température"-
"Aujourd'hui il y a 150.000 chômeurs en plus dans notre profession sur le premier semestre. J’ai annoncé depuis des mois qu’il y aurait 30% de faillites de restaurants d’ici la fin de l'année. On espère que le gouvernement prenne des décisions, mais des décisions logiques, sensées, posées. Qu’on ne stigmatise pas notre profession. On n’est pas plus dangereux que dans un avion, dans un train, une cantine scolaire", a déclaré M. Etchebest à l'AFP.
A Paris, la profession s'est donnée rendez-vous sur l'esplanade des Invalides à 15H00, et le cabinet du ministre de la Santé a confirmé à l'AFP qu'"une visio(conférence) était organisée aujourd'hui, en milieu de journée", avec les "restaurateurs marseillais".
Toutefois jeudi, les restaurateurs ont eu le sentiment, en écoutant le ministre de la Santé Olivier Véran, de "commencer à être entendus": le gouvernement "s'est montré sensible à la proposition de la profession de renforcer le protocole sanitaire" pour maintenir ouverts leurs établissements, a réagi l'Umih dans un communiqué.
S'ils sont validés, ces protocoles permettraient aux établissements de rester "tout ou partie" ouverts même dans les zones d'"alerte maximale" au Covid-19, a indiqué M. Véran.
Ils comprennent trois mesures phares: "la prise de température des clients à l'entrée", le recueil de leurs coordonnées afin de les prévenir en cas de contamination et la limitation des groupes de convives à huit contre dix actuellement, a précisé à l'AFP Roland Héguy, président de l'Umih.
"Comment survivre?"
Soulagée de ne pas voir tomber le couperet immédiatement, l'Umih a assuré que les professionnels du secteur allaient "continuer de se montrer responsables".
Paris et sa petite couronne, mais aussi Lille, Lyon, Grenoble, Toulouse et Saint-Étienne ont obtenu un sursis malgré une "évolution très préoccupante" de la situation sanitaire.
Ces zones pourraient être placées dès lundi en "alerte maximale", synonyme notamment de fermeture totale des bars, restaurants et d'autres activités.
Pourtant, tout n'est pas joué: le gouvernement a fait état d'un "début d'embellie sur le plan sanitaire, certes timide", relevé à "Bordeaux, Nice" et "même Marseille", où les bars et restaurants ont été contraints de baisser le rideau, suscitant la colère du secteur et des élus locaux qui ont déploré un "manque de concertation".
Si "l'alerte maximale" est déclarée dans ces zones en sursis, les bars, contrairement aux restaurants, n'ont pour l'heure pas d'espoir de pouvoir rester ouverts.
"Cela ne change pas grand-chose: nous faisons 80% de notre chiffre d'affaires après 22H00, donc nous avons déjà dû fermer six de nos huit établissements. Ce n'était pas du tout rentable", dit à l'AFP le patron de bars parisiens Benjamin Koskas.
Les organisations professionnelles vont toutefois demander que les bars en mesure d'appliquer le protocole sanitaire renforcé puissent rester ouverts.
Selon l'Umih, environ 15% des 220.000 entreprises du secteur -cafés, bars, hôtels, restaurants, brasseries, discothèques- pourraient mettre la clé sous la porte dans les mois à venir, et 220 à 250.000 salariés pourraient se retrouver au chômage.