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Label des Labels: Le projet ‘Orero titulaire du trophée jusqu’en 2022


Tauhiti Nena, Rahaiti Buchin et Mirose Paia
Tauhiti Nena, Rahaiti Buchin et Mirose Paia
Le trophée Label des labels a officiellement été confié, ce mardi 14 février, à la Direction de l’enseignement primaire, par Tauhiti Nena, le ministre de l’Education du gouvernement Temaru. Le Pays est le dépositaire et titulaire de cette distinction pour la décennie à venir.
Le projet ‘Orero a en effet reçu le trophée Label des labels. Cette récompense était remise le 3 février 2012, Porte de Versailles à Paris à l’occasion du 10e anniversaire du Label européen des langues. Elle distingue, dans sa catégorie Enseignement scolaire, l initiative pédagogique du projet parmi les 150 meilleures initiatives linguistiques récompensées ces dix dernières années par l’agence Europe éducation formation France (A2E2F) .
Art déclamatoire ancestral, le 'Orero est enseigné depuis 2008, dès l'école primaire, dans le cadre des actions menées pour la sauvegarde culturelle et la lutte contre l'illettrisme. Un concours est organisé chaque année à Tahiti entre les meilleurs jeunes orateurs des cinq archipels polynésiens (Société, Marquises, Gambier, Australes, Tuamotu) et se tiendra en 2012 le 15 juin.
Les objectif généraux de l'enseignement de cet art sont de développer une compétence bilingue et biculturelle, de valoriser à la fois la langue maternelle et d'origine des élèves et la langue française, de faciliter le processus de différenciation des deux langues.

Point d’étape

L'intérêt est aussi de valoriser et de transmettre des savoirs linguistiques et culturels polynésiens, illustrant les valeurs phares : attachement à la terre et aux origines comme partie intégrante de l'identité, respect de l'environnement.
La Polynésie compte 233 écoles publiques qui accueillent 41.011 élèves. Lors de l'année scolaire 2010-2011, 137 écoles ont pris part au projet, 346 classes et 6.339 élèves, dont 829 ont pu déclamer devant un public. Aujourd’hui, 70% des écoles de Polynésie française bénéficient de cet enseignement.
L’occasion également hier, pour Christian Morhain, le directeur de l’enseignement primaire de faire un point sur les diverses actions menées dans le cadre de la sauvegarde du reo ma’ohi . Au nombre de celles-ci ont été évoqués un projet d’échange culturel avec la Nouvelle Zélande ; la conception d’un support pédagogique sous la forme d’un album 3D en réalité augmentée, en partenariat avec l’Université de Canterbury, à Christchurch (NZ); ou encore le projet de mise en chantier d’une version en langue tahitienne de Google.



Label des Labels: Le projet ‘Orero titulaire du trophée jusqu’en 2022
Jean-Marius Raapoto, chargé d’enseignement en Reo Maohi à l’Université de Polynésie française et instigateur du projet ‘Orero s'est entretenu avec Tahiti Infos:

Tahiti Infos: Vous êtes l’instigateur de ce projet, et plus généralement vous avez su motiver avec d’autres, le souci de sauvegarde de la langue et de la culture polynésienne, comment résumez-vous le principe des diverses actions présentées ce matin et menées dans ce sens auprès des jeunes en milieu scolaire ?
J-M R: « Le principe directeur de toutes ces actions, c’est d’abord une croyance de chacun, en temps que conviction profonde, que la langue constitue un support indéniable pour la vie d’une société. Le deuxième élément, c’est la fierté : un peuple qui n’est pas fier de sa langue est un peuple qui est destiné à disparaître. (…) Cette fierté de la langue, je l’ai vraiment sentie, à la fois auprès de ces élèves qui avaient la réputation d’être timorés et qui tout d’un coup étaient comme des guerriers, sur scène. J’ai vu également cette admiration de la part des parents qui ont compris le jour du premier concours (de ‘Orero : ndlr) qu’ils ont eu raison de céder à l’enfant un patrimoine qu’ils ont toujours sauvegardé jalousement, craignant surtout de le céder à n’importe qui de peur d’avoir des représailles de la part des ancêtres (…). Ce sont tous ces éléments là qui font que l’opération a marché. Et il y a surtout une contrepartie : il faut continuer à travailler ; il faut continuer à maintenir cette fierté de la langue pour que nous puissions garder ce trophée (Label des label décerné pour 10 ans par A2E2F au projet ‘Orero : ndlr).»

Tahiti Infos: Toutes les actions qui nous ont été présentées ce matin sont mises en œuvre en faveur de ce principe de sauvegarde de la langue, de la culture et de l’imaginaire polynésien. Comment procède-t-on pour estimer l’impact de cette politique sur les jeunes du peuple polynésien ?
J-M R: « Je crois que le peuple polynésien a d’énormes qualités artistiques. (…) Les évaluations ne sont pas totalement accomplies pour qu’on puisse également intégrer, dans le programme, des activités qui mettent en exergue ce talent particulier qu’ont les élèves. Très souvent, ils sont réputés pour être des enfants timorés qui ne savent pas exprimer leur pensée. Mais c’est parfois au travers de la peinture ou d’autres activités artistiques qu’ils peuvent se manifester. Nous avons réussi avec le ‘Orero parce qu’ils ont pu retrouver cette fierté. Mais c’est avec l’ensemble des possibilités d’expression du polynésien que nous pourrons demain construire un polynésien nouveau qui, non seulement maîtrise sa langue, mais qui également maîtrise le française et en est fier, maîtrise l’anglais, etc. Un homme ouvert sur le monde : c’est cela qu’il faut entretenir. »

Tahiti Infos: Confrontés à cette même problématique culturelle et sociale, les maoris ont créé en Nouvelle Zélande les Kohanga reo, qu’en pensez-vous ?
J-M RLe Kohanga reo, c’est quelque chose de formidable, mais qui est bien adapté aux élèves maoris. Je crois qu’il faudrait l’adapter à notre pays. Mais je ne serais pas d’accord – du moins pas tout à fait – si l’on procédait à un simple copier-coller. Le projet Kohanga reo s’inscrit dans un contexte social. Or notre contexte social est bien différent. En intégrant cette variable on doit pouvoir s’inspirer. Ce qu’il faut retenir c’est l’idée de l’immersion, mais il faut l’adapter à notre contexte spécifique ».

Rédigé par JPV le Mardi 14 Février 2012 à 15:58 | Lu 1145 fois
           



Commentaires

1.Posté par hervé le 15/02/2012 09:24 | Alerter
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j'y crois pas en cette méthode, vous pensez réellement que nos jeunes vont mieux s'exprimer avec cette langue mm si c'est notre langue natale, déjà qu'il ne parle pas le tahitien à la maison, que les parents ne parlent pas aussi, ou on parle très mal le tahitien, ou mm pas du tout. Seul une poignée de famille maitrise cette langue,
A la maison on parle FRANCAIS ! Pas pouamotu ! Mes enfants ne vont pas s'exprimer en tahitien avec du ORERO pour trouver du travail !
Donnez nous des exemples ou les enfants savent parler parfaitement cette langue ou maitrise cette langue !
En plus on impose aux enfants de l'anglais en élémentaire, ma question est ce que les instituteurs savant parler l'anglais ou maitrise le langage, la prononciation ????? MM moi je parle mieux l'anglais que j'ai appris au collège

Avec le label sur que vous avez plus de sous dans vos caisses mais est ce que ça fonctionne ???

2.Posté par buchin rahiti le 15/02/2012 11:54 | Alerter
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ia ora na,

ce qui est sûr, c'est que ton français n'est vraiment pas bon en témoignent une syntaxe approximative et des fautes d'orthographe. Ton estime pour les langues polynésiennes est au niveau 0 et c'est bien dommage pour quelque'un qui semble vivre sur le territoire. Si à minima, tu avais pris la peine de t'informer sur notre système, tu saurais que la majeure partie de nos enseignants sont bacheliers voir titulaires d'une licence et ont donc, comme toi ou j'en suis sûr, mieux que toi, appris l'anglais au collège.
Quant à savoir si ça fonctionne, un grand collège d'experts européens ont estimé que oui.
pour infos, ce n'est pas pouamotu (à moins que tu joues sur les mots en faisant référence à pua'a = cochon) mais pa'umotu. Si tu veux voir des exemples d'enfants qui maîtrisent "cette langue" je t'invite à te rendre à la rencontre territoriale 'orero qui se tiendra le 15 juin à To'ata.

Rahiti BUCHIN

3.Posté par hervé le 15/02/2012 13:29 | Alerter
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