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« La violence conjugale ici et ailleurs »


« La violence conjugale ici et ailleurs »
Le Groupe de Réflexion sur la Prévention des Violences (GRPV) est une association à but non lucratif régie par les dispositions de la loi du 1er juillet 1901 et de son décret d’application du 16 août 1901.

L’association a été crée en janvier 2013, faisant suite aux réflexions menées lors des assises des victimes organisés par l’association Te rama Ora au mois de novembre 2012
L’association GRVP est composée essentiellement de professionnels de l’action sanitaire et sociale, engagés auprès de différentes institutions et services du pays ou de l’état ( Hôpital, Prison, délégation à la famille et à la condition féminine…)

L’association à pour finalité :

- le développement et la participation à la recherche à propos des problématiques psychosociales en lien avec la violence sous toutes ses formes ;

- la promotion et le développement du travail partenarial en réseau ;

- la création d’un centre de documentation spécialisé sur la violence ;

- la proposition de journée de formations de groupes de travail de journée d’études.

Le GRPV dispose d’un siège social à Papeete- TAHITI
La présidente de l’association est une psychologue Clinicienne Nadine Collorig. Contact : 76 15 45 ou [email protected]

Quelques chiffres sur les violences en Polynésie

-Données du Tribunal de Pappete

Le nombre de procédures pour violences conjugales reçues au parquet pour 2009 est de 816 plaintes et en 2010 au 7 décembre, ce chiffre est de 742.

« La violence conjugale ici et ailleurs »
-Données de la Gendarmerie

En 2009, la gendarmerie a recensée sur toute la Polynésie 680 plaintes pour des faits de violences intra-familiales.
En 2010, de janvier à novembre le nombre de plaintes recensées pour les mêmes motifs s’élève à 672.
Les chiffres semblent relativement stables, cependant en analysant la répartition de ces chiffres selon les liens qui existent entre la victime et l’auteur, force est de constater que les violences commises entre conjoints (pacsés, concubins, ex-conjoints) est en augmentation de 100%. Les chiffres sont passés en 2009 de 218 cas recensés à 439 en 2010.
Pour 2012, 5 meurtres au sein du couple et 2 infanticides.

Le GRPV travaille en partenariat avec le docteur ROLAND COUTANCEAU depuis le début de l’année à l’organisation d’une semaine de formation :

« La violence conjugale ici et ailleurs »

Comment nommer, analyser la violence qui s’installe au sein des familles Polynésienne?
Comment participer à re-créer, avec la personne aux prises avec sa réponse violente, un rapport à l’autre opérant ?

En effet, en 2010, les violences conjugales devenaient cause nationale. Dans ce sillage, la Polynésie met en mots, en image, cette violence qui se parle enfin, qui s’exprime à travers des spots télévisuels, des affiches, des groupes de réflexion. Nous sommes effectivement loin aujourd’hui des images de cartes postales qui invitent à la douceur de vivre, qui montrent des femmes et des enfants avec du sourire plein le visage, qui déi-fient l’homme fort, tatoué posant comme un guerrier ; qui en appellent à la beauté sous toutes ses formes. Lorsque l’on s’approche au plus près de l’envers de l’image, nous sommes confrontés à la problématique de la violence qui s’insinue dans les familles polynésiennes. Trop souvent cette violence ne se réclame pas du désordre, de l’a-structuration mais d’un ordre social et culturel. Elle se voit ainsi admise et banalisée au prétexte de la tradition guerrière. Ce discours laisserait donc entendre qu’un homme polynésien ne peut être homme, que guerrier. La femme serait-elle alors objet de celui-ci ? La femme pourrait-elle être également dans le registre guerrier et serions nous alors face à des luttes internes et des rapports de force ? Serions-nous face à une telle perte de repères symboliques que la notion de genre elle-même ne saurait où se référer ?

Tiraillé entre tradition (perdue ?) et modernisme, entre culture intra-familiale (polynésienne, cognatique) et sociale (occidentale, patriarcale), il semble que l’être polynésien en souffrance tente ainsi de trouver un compromis face à des conflits intra-psychiques qui ne trouvent pas d’autre résolution. Ainsi s’installe la réponse violente dans la quotidienneté du couple, avec, pour spectateurs, des enfants trop souvent oubliés dans le traitement de cette problématique et pour lesquels ce vécu laissera une trace. 95 % des détenus étant incarcérés pour des infractions sexuelles, pour des vols, pour des violences conjugales, ont grandi enfant, dans un contexte de violence, qu’ils ont subi ou dont ils ont été témoins.

Notre projet, aujourd’hui, résulte de la rencontre de divers professionnels, appartenant à différentes institutions ou différents services, oeuvrant tous auprès de sujets auteurs de violence intra-familiale. Nous sommes animés par la conscience de la nécessité à traiter cette question et le désir qu’elle puisse être travaillée et réfléchie dans une dynamique de partenariat, de transmission, entre différents professionnels. Apporter du lien là où il s’étiole, du sens là où l’acte en est dénué, du soin là où la pensée est écrasée ; c’est ainsi que nous pensons cet événement. Notre objectif à moyen terme est l’idée que ce qui pourrait prendre sens pour le sujet pourrait, conséquemment, l’amener à un repositionnement dans sa manière d’être en lien avec l’autre.

De manière à s’inscrire dans la complémentarité des « assises des victimes », nous avons souhaité ouvrir la parole des auteurs et laisser entendre celle des professionnels travaillant auprès de ces derniers. Pour cela nous avons sollicité le Dr Roland COUTANCEAU, psychiatre et expert en criminologie, afin de confronter nos observations à son expertise de la clinique des violences conjugales.

Après une journée d’évaluation de la situation polynésienne sur la question des auteurs de violence conjugale et l’intervention de divers professionnels, la formation, qui s’inscrira dans une approche clinique psycho-sociale, permettra à chaque participant d’y trouver un mouvement de pensée singulier. Elle traitera de la prise en charge de la problématique des violences conjugales et des axes de travail à co-construire.

« La violence conjugale ici et ailleurs »
Biographie de l’intervenant principal Roland COUTANCEAU

Psychiatre, Psychanalyste, criminologue, expert national, président de la Ligue française de santé mentale. Chargé d'enseignement en psychiatrie et psychologie légales à l'université Paris V, à la faculté Kremlin-Bicêtre et à l'Ecole des psychologues praticiens.

Le docteur Roland Coutanceau est à l'origine de la création, dans la région parisienne, d'un pôle de victimologie et de thérapie familiale qui fait référence.
Il a été choisi par la Ministre Française du droit des femmes, en tant qu'expert national pour ce qui concerne les violences conjugales, sur la réflexion des soins aux victimes et prises en charge des auteurs, poste qu’il occupera dès le début du mois de septembre 2013.

Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont :

Les blessures de l'intimité de Roland Coutanceau (21 octobre 2010)
La violence sexuelle - Approche psycho-criminologique de Roland Coutanceau et Joanna Smith (21 avril 2010)
Trauma et résilience : Victimes et auteurs de Roland Coutanceau, Joanna Smith, Samuel Lemitre et Collectif (1er juin 2012)
Violence et famille - Comprendre pour prévenir de Roland Coutanceau et Joanna Smith (29 juin 2011)
Amour et violence : Le défi de l'intimité de Roland Coutanceau (1 septembre 2011)

Dates colloques

-26 août- amphithéâtre du CHPF Taaone : ouverture colloque – Journée état des lieux
Invités : officiels, associations, services du Pays, professionnels, CUCS, communes, Haut Commissariat, forces de l’ordre, justice….
(Invitations et confirmation obligatoire)
- 27 au 30 août- 3è étage Immeuble Te Hotu : trois journées ½ de formation à destination d’une quarantaine de professionnels du Pays.
-Mercredi 28 août à 17h30 – conférence publique à L’ISEPP : Une conférence « débat public » ouverte à tous. Analyse de Roland Coutanceau sur les prises en charges des auteurs de violences suite à la journée d’état des lieux.

Financements du Colloque

L’association a été aidé financièrement pour l’organisation du Colloque, par le Pays, le CUCS, l’association Psy’cause.
Des locaux ont été gracieusement mis à disposition par l’Hôpital, L’ISEPP, l’école de formation de la croix rouge

Financement annexe

Une jeune entreprise de création de bijoux Miel .A subventionne l’association organisant une opération solidaire jusqu’en septembre 2013
Des bagues en nacre realisées localement sont vendues 2000F , les bénéfices soit 1000 francs sont directement reversé à l’association

Plus d’infos : [email protected]
Les bagues sont aussi disponibles à la vente au magasin 69 slam Tahiti à Papeete et à l’agence de Voyage Manureva Tours sur le front de mer ou auprès du CE de l’hôpital.

« La violence conjugale ici et ailleurs »

Rédigé par Groupe de Réflexion sur la Prévention des Violences le Mercredi 31 Juillet 2013 à 14:34 | Lu 1928 fois