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La ville de Pointe-à-Pitre au cœur d'une enquête pour favoritisme et détournement de fonds publics


Pointe-à-Pitre, France | AFP | mercredi 09/01/2019 - Une enquête préliminaire a été ouverte en Guadeloupe pour "favoritisme, recel de favoritisme et détournement de fonds publics", visant la ville de Pointe-à-Pitre et une société qui aurait bénéficié de pratiques "non réglementaires", a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Pointe-à-Pitre.

La section financière de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) Antilles-Guyane a été saisie le 19 décembre, a précisé à l'AFP Xavier Bonhomme, procureur de la République de Pointe-à-Pitre, après que lui-même avait été saisi par la Chambre régionale des comptes de Guadeloupe.
Celle-ci pointe, dans un récent rapport sur la ville de Pointe-à-Pitre, "l'achat de prestations de services par la commune" à la société M.H.I.G (Mart.hold.invest.groupe) "en violation des règles du code des marchés publics", selon M. Bonhomme. 
Deux conventions, signées en 2014 et 2016, ont ainsi attribué un marché de "plus de 100.000 euros" au total pour "assurer la coordination, la gestion du fonctionnement" du Hall des sports Paul Chonchon, à Pointe-à-Pitre, selon la même source. L'enquête de la DIPJ devra confirmer ce que dénonce le rapport, à savoir que les règles de mise en concurrence, de liberté d'accès à la commande publique, et d'égalité de traitement des candidats "n'avaient pas été respectées".
"Le détournement de fonds publics concerne le gérant de cette société M.H.I.G, qui sera par la suite en septembre 2016 recruté par la commune de Pointe-à-Pitre comme agent contractuel" au poste de directeur du Hall Paul Chonchon "dans des conditions, nous dit la chambre, totalement irrégulières", précise M. Bonhomme. 
Il s'agirait d'un manque de "publicité" pour ouvrir le poste à d'autres candidatures, et d'une rémunération bien supérieure à la règle pour ce fils d'un élu municipal pointois. 
Une situation "aggravée" par le fait que cette fonction, rémunérée sur des fonds publics, "avait été déléguée à une association, l'association AGPH, dès 2014", explique le procureur. L'association, dont la vice-présidente est la mère du directeur concerné, aurait par conséquent dû assumer le salaire du poste de directeur.

le Jeudi 10 Janvier 2019 à 02:47 | Lu 346 fois