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La pluie, enfin, sur les incendies en Australie


Nowra, Australie | AFP | jeudi 15/01/2020 - D'intenses précipitations, enfin, se sont abattues jeudi sur certaines des régions australiennes en proie depuis des mois à de dramatiques feux de forêts, un soulagement pour les pompiers épuisés par un combat titanesque.

Ces incendies, sans précédent dans leur ampleur et leur durée, ont d'ores et déjà fait 28 morts, et les scientifiques évaluent à plus d'un milliard le nombre d'animaux tués.
Aggravée par le réchauffement climatique, cette crise saisonnière des feux de forêts a été nourrie par un temps particulièrement chaud ces derniers mois sur l'immense île-continent, et la quasi absence de précipitations conséquentes. 
"De bonnes chutes" de pluie ont eu lieu jeudi matin dans l'Etat de Nouvelle-Galles-du-Sud (sud-est de l'Australie), où sont localisés les brasiers les plus importants, a indiqué le bureau local de météorologie.
"C'est un soulagement pour les pompiers travaillant en Nouvelle-Galles-du-Sud", a déclaré le service rural de lutte contre les incendies de Nouvelle-Galles-du-Sud dans un commentaire posté sur un réseau social avec une vidéo montrant la pluie s'abattant sur une forêt en feu.
"Cette pluie n'éteindra pas tous les feux, mais elle va aider à les contenir."
 

- "Il en faut plus" -

 
Avant les premières gouttes, on dénombrait encore une trentaine de feux échappant à tout contrôle dans cet Etat qui a Sydney pour capitale.
"Nous sommes ravis et soulagés d'avoir un peu d'humidité dans l'air parce que ça améliore un peu la situation", a déclaré à l'AFP Virginia Connor, près de la ville de Nowra. "Mais il en faut plus, beaucoup plus."
Dans l'Etat voisin du Victoria, la fumée des incendies a considérablement perturbé mardi et mercredi les qualifications de l'Open d'Australie. Mais des orages mercredi soir sur Melbourne ont cependant contribué à dissiper ces fumées.
"Les orages ont amélioré la qualité de l'air dans la majeure partie de l'Etat", a annoncé l'Agence pour la protection de l'environnement de l'Etat de Victoria (EPA).
Les services de météo prévoient d'autres précipitations vendredi et ce week-end. Si elles se confirment, il s'agirait de la période de temps pluvieux la plus longue depuis le début de la saison des incendies en septembre.
La crise est cependant loin d'être terminée, car février et mars font partie des mois les plus chauds en Australie.
"Il y a encore beaucoup de chemin à faire", a déclaré Robyn Duell, du Bureau de météorologie.
"Les températures élevées font que le risque élevé de feux de forêt demeurera jusqu'au début de l'automne."
 

- Risques d'inondations soudaines -

 
Ces pluies pourraient aussi compliquer dans certains endroits la tâche des pompiers, dont les camions pourraient avoir du mal à évoluer sur les pistes détrempées de certaines forêts, selon les autorités.
Les inondations soudaines sont également un risque dans les montagnes dont les flancs, s'ils ont perdu leur couvert végétal dans les incendies, peuvent parfois ne plus retenir l'eau, ce qui peut donner lieu à la formation de torrents de boue et de cendres.
Depuis septembre, plus de 2.000 habitations ont été détruites et une zone de 100.000 kilomètres carrés --plus grande que la superficie de la Corée du Sud ou le Portugal-- est partie en fumée.
L'Australie connaît chaque année des incendies. Mais la saison des feux a été cette fois beaucoup plus précoce et intense.
Forêts et zones agricoles étaient déjà particulièrement sèches du fait d'une sécheresse prolongée, ce qui a créé les conditions parfaites pour la propagation des flammes.
L'année 2019 a été en Australie la plus chaude et la plus sèche depuis le début des relevés. La journée du 18 décembre a été la plus chaude jamais constatée, avec une moyenne nationale des températures maximales mesurée à 41,9°C.
Les scientifiques prédisent de longue date qu'en raison du réchauffement climatique, la récurrence de ces événements météorologiques extrêmes ne fera qu'augmenter.
D'après les données dont dispose l'Organisation météorologique mondiale (OMM), 2019 a été la deuxième année la plus chaude dans le monde, après 2016.
"Ce qui se passe n'est pas un incroyable hasard lié à un phénomène météorologique quelconque: nous savons que les tendances à long terme sont déterminées par les niveaux croissants de gaz à effet de serre dans l'atmosphère", a déclaré mercredi Gavin Schmidt du centre spatial Goddard de la Nasa.

Rédigé par RB le Jeudi 16 Janvier 2020 à 05:32 | Lu 756 fois