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La pilule du lendemain : une seconde chance à saisir au plus vite

PARIS, 20 septembre 2010 (AFP) - La pilule du lendemain, que l'on prend après un rapport à risque de grossesse non désirée, est encore sous-utilisée, au regard du nombre important d'IVG réalisées chaque année en France, estiment des spécialistes à l'approche de la Journée mondiale de la contraception, dimanche.


La pilule du lendemain : une seconde chance à saisir au plus vite
Aujourd'hui, 60% des grossesses non prévues se terminent par une IVG (environ 210.000 par an) et 65% des grossesses non prévues correspondent à des échecs de contraception.

Le laboratoire français HRA Pharma, qui commercialise depuis 1999 la pilule de rattrapage NorLevo, a annoncé lundi le remboursement d'une nouvelle génération de pilule, dite "du surlendemain", EllaOne, disponible en France depuis près d'un an.

Deux types de pilules de contraception d'urgence sont ainsi commercialisées. La plus ancienne, qui doit être prise au plus tard dans les 3 jours (72 heures) suivant un rapport sexuel non protégé ou une défaillance de la contraception (oubli de pilule contraceptive, accident de préservatif), reste disponible sans ordonnance. Elle peut aussi être délivrée gratuitement pour les mineures en pharmacie et par les infirmières scolaires.

EllaOne peut être prise jusqu'à 5 jours après un rapport à risque de grossesse non désirée, mais n'est disponible que sur prescription médicale. Vendue au prix de 24,15 euros, elle est désormais remboursée à 65% par l'assurance maladie.

Chacun des deux produits "a sa place", a estimé Erin Gainer, présidente du directoire d'HRA Pharma.

1.200.000 unités de NorLevo ont été vendues en 2008, dont 97% sans prescription médicale.

En cinq ans, de 2000 à 2005, la proportion de femmes de moins de 25 ans ayant déjà utilisé la contraception d'urgence a doublé, a souligné l'épidémiologiste Caroline Moreau (Inserm).

En revanche, l'augmentation est bien moindre chez les femmes au-delà de 25 ans, alors qu'elles représentent 60% des interruptions volontaires de grossesse.

"Les femmes de 25 ans et plus utilisent peu la contraception d'urgence, bien qu'elles soient concernées au même titre que les plus jeunes", a indiqué le Dr Moreau.

Pour le gynécologue Christian Jamin, "la principale raison est qu'elles ne sont pas conscientes du risque". "On a un très haut niveau d'information de masse, mais chacune ne se l'approprie pas pour elle-même", a-t-il expliqué.

Ainsi, si une femme sur trois entre 18 et 44 ans est potentiellement exposée à un risque d'une grossesse non prévue, seulement une sur dix a recours à la contraception d'urgence.

Le Dr Moreau a pointé "les difficultés de la gestion de la contraception au quotidien" : une femme ayant eu deux enfants a vécu en moyenne 30 ans de contraception, avec son lot d'oublis, d'accidents, de périodes de transition.

La contraception d'urgence offre aux femmes "une seconde chance", a indiqué le Dr Jamin. Mais elle ne peut en aucun cas se substituer à la contraception classique, ont souligné les spécialistes. Ils mettent particulièrement en garde sur le fait que les pilules du lendemain ne protègent pas les rapports qui suivent leur prise.

Leur efficacité est en outre meilleure lorsqu'elles sont prises rapidement. Elisabeth Aubeny, présidente de l'Association française pour la contraception, a suggéré de "les avoir en réserve".

vm/jca/phc

Rédigé par Par Véronique MARTINACHE le Lundi 20 Septembre 2010 à 06:10 | Lu 1242 fois