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La nuit du droit fait salle comble au tribunal


Grâce aux écrans placés dans la salle des pas perdus, les retardataires ont pu suivre la reconstitution faite par les Techniciens en identification criminelle (TIC)
Grâce aux écrans placés dans la salle des pas perdus, les retardataires ont pu suivre la reconstitution faite par les Techniciens en identification criminelle (TIC)
PAPEETE, le 5 octobre 2018 - Le public était au rendez-vous ce jeudi pour participer à la seconde partie de la nuit du droit organisée à la Cour d’appel de Papeete. Plusieurs centaines de personnes sont venues assister à la reconstitution d’un homicide involontaire et à la simulation d’un procès. Cette première édition de l’événement, à laquelle ont notamment participé des étudiants de l’UPF, a suscité un réel engouement auprès des spectateurs.

Dès 19 heures ce jeudi, les curieux se sont massés devant la Cour d’appel de Papeete pour suivre la seconde partie de la nuit du droit qui était consacrée à la reconstitution de l’intégralité d’une procédure pénale. Le scénario retenu était celui d’un homicide involontaire avec deux circonstances aggravantes : le conducteur, ivre, avait pris la fuite après avoir renversé un piéton.

La soirée a donc commencé par l’intervention des techniciens en identification criminelle (TIC) qui ont procédé à la reconstitution de l’accident dans la cour du tribunal, en expliquant au public quels étaient les moyens dont ils disposaient pour figer une telle scène.

Dans une salle d’audience pleine à craquer, le mis en cause a ensuite été placé en garde à vue et interrogé par des agents de la DSP. Comme il en est d’usage dans la réalité, le prévenu, avait, au préalable, pu s’entretenir avec son avocat (rôle joué par un étudiant de l’UPF.)

Lors de la simulation du procès devant le tribunal correctionnel (les trois magistrats et le procureur de la République étaient joués par des étudiants en droit de l’UPF), le prévenu a reconnu les faits en concédant qu’il avait « un problème avec l’alcool. »

"Objectifs dépassés"

Le prévenu (à droite) vient de commettre un homicide involontaire. Il est placé en garde à vue puis interrogé par les enquêteurs.
Le prévenu (à droite) vient de commettre un homicide involontaire. Il est placé en garde à vue puis interrogé par les enquêteurs.
Cette première édition de la nuit du droit au tribunal a rencontré un franc succès auquel Thomas Pison, procureur général, ne s’attendait pas forcément : « les objectifs ont été dépassés car nous attendions beaucoup moins de monde. Pour la partie qui s’est déroulée au tribunal, l’on peut évaluer l’affluence à 400 personnes présentes qui ont semblé très intéressées par ce qu’elles ont pu voir. Et cela était notre but : faire découvrir aux citoyens le fonctionnement de leur justice. »

Entretien avec Laurent Blanchardie, technicien en identification criminelle (TIC) :

Reconstitution d’un homicide involontaire : le prévenu a fauché un piéton avant de prendre la fuite. La victime est décédée.
Reconstitution d’un homicide involontaire : le prévenu a fauché un piéton avant de prendre la fuite. La victime est décédée.
Comment avez-vous préparé cette scène ?

« Nous avons imaginé tout ce que l’on pouvait trouver sur place en termes d’indices et d’éléments matériels. Dans le cas d’un accident avec un scooter, on se penche sur les pièces mécaniques de la voiture, les traces de pneus et le corps. Les traces de peinture sont également importantes puisque les peintures ont des signatures.»

Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre métier ?

« Nous intervenons sur les scènes d’infraction, dont des scènes criminelles, mais l’on s’occupe aussi des délits graves (violences importantes, lourds préjudices.) Nous travaillons dans un laboratoire pour tout ce qui concerne les révélations d’empreintes etc… Mais nous formons également des militaires, des civils et des lycéens qui viennent faire des stages chez nous. »

Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 5 Octobre 2018 à 11:09 | Lu 1685 fois