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La mise en garde des opposants au barrage de la Vaiiha


D'autres journées de sensibilisation comme celles organisées ce dimanche seront organisées dans les prochains mois.
D'autres journées de sensibilisation comme celles organisées ce dimanche seront organisées dans les prochains mois.
PAPEETE, le 11 mai 2015. Des propriétaires de la vallée de la Vai'iha s'opposent au projet de barrage hydroélectrique. Ils craignent notamment que la biodiversité et les vestiges archéologiques soient détériorés.


« Non aux barrages hydro », peut-on lire sur un panneau à l'entrée de la Vai'iha, à Faaone. Dimanche matin, les membres de l'association Taatiraa o te mau fatu fenua no te faa o papeiha Vai'iha Faaone Hitia'a (qui regroupe des propriétaires terriens de la vallée) et Tiare Apetahi Hura ont organisé une journée de visite de la vallée. Dès les premières minutes de marche, la rivière est à traverser une première fois. Mieux vaut être accompagné par un connaisseur, car la Vai'iha peut gonfler très rapidement et devenir dangereuse. La pluviométrie annuelle moyenne y est d'environ 7 500 mm/an, soit une des plus importantes de Tahiti.
C'est pour cette raison que, pour le Pays, c'est la vallée de La Vaiiha qui offre le meilleur potentiel d'énergie hydroélectrique.
Au début du mois d'avril, les représentants à l'assemblée ont adopté à l'unanimité le projet de convention pour financer la première et la seconde tranche du projet d'aménagement hydroélectrique de la rivière Vaiiha. Selon le projet de convention, la mise en exploitation pourrait intervenir dès 2018.
Une situation inenvisageable du côté des deux associations qui souhaitent qu'on privilégie « d'autres alternatives comme l'éolien, l’énergie solaire, l’énergie thermique des mers... », souligne Danny Pittman, membre du bureau de l'association Taatiraa o te mau fatu fenua no te faa no Papeiha Vai'iha Faaone-Hitia'a.

Au bout de vingt minutes de marche, les promeneurs s’enfoncent dans la forêt. Après avoir escaladé une paroi, ils découvrent un lieu de sépulture avec des ossements. Une question est alors sur toutes les lèvres : « Que vont devenir ces sites et les espèces végétales endémiques de la vallée avec le barrage ? ».
Dans le cadre du projet d'aménagement hydroélectrique, la délégation à la recherche a effectué une « évaluation écologique de la vallée de la Vaiiha (Papeiha)» il y a huit ans maintenant. Cette fiche technique recense sept espèces végétales endémiques menacées et protégées, notamment l’orchidée terrestre Moerenhoutia plantaginea, ou encore de petits arbres endémiques Lepenia taitensis. Ces chercheurs dévoilent également la présence d’une faune originale, comme un escargot arboricole protégé, le Partula hyalina, et de « nombreuses populations de fauvettes ou de rousserolles à long bec ». Enfin, la basse vallée est un site de nidification pour le canard à sourcil « mo’ora ».

Cette étude concluait : « La vallée de la Vaiiha, qui n’avait pas fait l’objet de prospections botaniques approfondies dans le passé, peut être reconnue comme un site de conservation important en Polynésie française, au même titre que les sites environnants du mont Mauru et du plateau de Viriviriterai ». De nombreux sites archéologiques ont également été recensés dans la vallée.
Tous les propriétaires fonciers de la vallée ne sont pas opposés au projet de barrage hydroélectrique. Ainsi, l'association Paruru no Vai'iha, à laquelle appartiennent certains propriétaires, est favorable au projet et met avant les retombées économiques. « La réalisation du projet amènera la création d'environ 50 emplois permanents pendant la phase travaux de 2 ans environ », notait le rapport des représentants à l'assemblée.
Taatiraa o te mau fatu fenua no te faa o papeiha vaiiha faaone hitiaa et Tiare Apetahi Hura ne sont pas prêts à faire des concessions. « Il y a d'autres alternatives : l'éolien, l'énergie solaire, l’énergie thermique des mers », met en avant Danny Pittman. D'autres journées de sensibilisation comme celles organisées ce dimanche seront organisées dans les prochains mois.
Le gouvernement estime que plus de 24 millions de kWh pourraient être produits chaque année dans cette vallée. Pour comparaison, environ 28 millions de kWh sont produits dans la vallée de la Papenoo.



De nombreux sites archéologiques ont été recensés dans la vallée.
De nombreux sites archéologiques ont été recensés dans la vallée.

Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 11 Mai 2015 à 06:43 | Lu 2161 fois
           



Commentaires

1.Posté par Taui le 11/05/2015 14:16 (depuis mobile) | Alerter
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L''homme sacrifie toujours la nature pour son confort personnel. Les fauvettes ou rousserolles et autres Partulas endémiques ne pèseront malheureusement pas lourds dans la balance... C trop tragique

2.Posté par simone grand le 12/05/2015 07:38 | Alerter
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J'ignore pourquoi les riverains dont la propriété est bafouée n'interpellent pas le Haut Commissaire qui aurait dû empêcher la validation de la délibération 2004 sur la définition du domaine public fluvial qui se limite à l'eau et ne concerne pas les lits des rivières.
Car les juges lisent les textes sans les remettre en cause, même s'ils vont à l'encontre de la déclaration universelle des droits de l'homme.
Cette délibération et toutes celles où le Territoire ou Pays se déclare propriétaire des lits de rivière sont illégales.
Car de toute évidence, avec eux il faut changer les mots du dictionnaire et en inventer un autre où saccage = réhabilitation

3.Posté par tutua le 12/05/2015 11:56 | Alerter
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24 millions de kwh et 29 à Papenoo avec tous les barrages qu'on peut voir un peu partout, on imagine très bien à quoi va ressembler cette vallée ! défendez vous, vous allez être squattés, bousculés, et fin de la tranquillité et la qualité de vie, vous avez raison de défendre vos droits contre les mastodontes qui veulent vous envahir
pourquoi le pays ne remet il pas en place ce qui existait pout favoriser les énergies renouvelables, le solaire pour les particuliers, notamment qui est présent toute l'année. La journée cette électricité est envoyée à EDT et utilisée par les entreprises et les administrations, et le soir, les familles récupèrent leur énergie solaire via EDT, pas besoin de calculer les coûts, c'est un échange

4.Posté par José le 12/05/2015 12:42 | Alerter
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Et vous préférez brûler du pétrole?

5.Posté par beaulieu le 12/05/2015 21:57 | Alerter
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Il y a de nos jours des possibilités de faire de l’énergie propre sans défigurer ce qui nous reste de vallées, le solaire et l'éolien quoi que certains puissent en dire seraient vraiment de bons plans pour toute la Polynésie, mais me semble t'il les pouvoir financiers en place ne sont pas de ce côté.