Ajaccio, France | AFP | jeudi 06/11/2014 - La Corse est en alerte pour protéger ses oliviers contre une bactérie tueuse venue d'Italie, la Xylella Fastidiosa, qui a déjà fait des ravages dans les Pouilles et menace tout le verger méditerranéen.
La Xylella Fastidiosa provoque le dépérissement des oliviers, mais aussi de quelque deux cents espèces végétales, comme le lierre et le laurier rose, en se transmettant par l’intermédiaire d’insectes piqueurs-suceurs, tels que la cicadelle.
La présence de la bactérie dans l’arbre ne se manifeste qu'au bout de plusieurs mois, selon la Direction régionale de l'agriculture et de la forêt.
Elle attaque d’abord à la cime du feuillage, puis descend progressivement vers le tronc pour infecter l’arbre en entier, mais aussi les arbres voisins.
L'alerte a été lancée à la fin de l'été par des oléiculteurs soutenus par la coalition nationaliste Femu a Corsica (Faisons la Corse) et informés des ravages de la bactérie dans les Pouilles.
Quelque 30.000 hectares d'oliveraies ont déjà été détruits dans cette région méridionale de la péninsule.
Selon Saveriu Luciani, élu de Femu à l'Assemblée de Corse, qui a participé, fin octobre, à un symposium sur la bactérie à Galliopoli (Pouilles), "50 millions d'oliviers risquent de mourir en Italie et le fléau menace toute l'Europe méridionale".
A la différence de l'infestation du cynips, venue de Chine, qui ravage la châtaigneraie insulaire, les pouvoirs publics se sont rapidement mobilisés pour mettre en œuvre des mesures de prévention en contrôlant notamment l'importation de végétaux.
Avec le concours des chambres régionales d’agriculture, la surveillance a été renforcée, en particulier dans les pépinières.
Des arrêtés des préfets de Corse-du-Sud et de Haute-Corse ont prévu des mesures complémentaires de contrôle sur les végétaux introduits par voie maritime et aéroportuaire et sur les lieux de ventes fixes et itinérants.
Est notamment visée la vente sur le domaine public, notamment à l'encontre de nombreux marchands non déclarés venus de Sardaigne et d'Italie continentale et installés le long des routes corses.
Une première suspicion avait été écartée après analyses, en mars dernier dans l'île où les services de l’État et les professionnels restent vigilants face à tout dépérissement suspect de végétaux.
"A ce jour, aucune anomalie n'a été constatée lors des contrôles portuaires et les analyses réalisées sur des prélèvements effectués au sein des établissements visités se sont révélées négatives", a indiqué la préfecture de Corse, précisant avoir renforcé ces mesures la mi-septembre.
- Un blocus pour sauver la Corse -
Responsable des filières végétales auprès de l’ l'Office de développement agricole et rural de la Corse (ODARC), Daniel Sainte-Beuve, présent au symposium de Gallipoli, estime que "la situation dans les Pouilles n’est plus sous contrôle".
"Les autres régions italiennes sont menacées, ajoute-t-il, et, à terme, très probablement, l'ensemble du bassin méditerranéen."
Ce spécialiste a expliqué au site Corse Net Info que "les mesures pour tenter d’éradiquer l’épidémie sont sans doute trop tardives et insuffisantes".
"Il semble illusoire, selon M. Sainte-Beuve, d’espérer venir à bout de la Xylella sur le territoire où elle s'est installée (...) d’autant que le premier transporteur de la maladie est l’homme, par le biais des moyens de communication et des échanges commerciaux".
Estimant que la Corse est "très exposée", il ajoute que "ce n’est qu'une question de délai et la seule solution serait de geler la circulation des végétaux" en imposant une sorte de "blocus".
Pour M. Luciani, "les arrêtés préfectoraux sont insuffisants" en raison notamment du trop grand nombre de points d'entrée en Corse.
Aussi l'élu nationaliste préconise-t-il "une volonté politique affirmée des élus corses envers Paris et Bruxelles".
La Commission européenne a déjà décidé cette année de renforcer la surveillance et de mettre en œuvre au plan européen, les restrictions de mouvement des végétaux.
Elle a instauré un statut de "zone protégée" dans certaines régions dans lesquelles le contrôle repose sur des passeports phytosanitaires délivrés aux pépiniéristes producteurs par les autorités compétentes, des contrôles réguliers sur le terrain et la surveillance du territoire.
La Xylella Fastidiosa provoque le dépérissement des oliviers, mais aussi de quelque deux cents espèces végétales, comme le lierre et le laurier rose, en se transmettant par l’intermédiaire d’insectes piqueurs-suceurs, tels que la cicadelle.
La présence de la bactérie dans l’arbre ne se manifeste qu'au bout de plusieurs mois, selon la Direction régionale de l'agriculture et de la forêt.
Elle attaque d’abord à la cime du feuillage, puis descend progressivement vers le tronc pour infecter l’arbre en entier, mais aussi les arbres voisins.
L'alerte a été lancée à la fin de l'été par des oléiculteurs soutenus par la coalition nationaliste Femu a Corsica (Faisons la Corse) et informés des ravages de la bactérie dans les Pouilles.
Quelque 30.000 hectares d'oliveraies ont déjà été détruits dans cette région méridionale de la péninsule.
Selon Saveriu Luciani, élu de Femu à l'Assemblée de Corse, qui a participé, fin octobre, à un symposium sur la bactérie à Galliopoli (Pouilles), "50 millions d'oliviers risquent de mourir en Italie et le fléau menace toute l'Europe méridionale".
A la différence de l'infestation du cynips, venue de Chine, qui ravage la châtaigneraie insulaire, les pouvoirs publics se sont rapidement mobilisés pour mettre en œuvre des mesures de prévention en contrôlant notamment l'importation de végétaux.
Avec le concours des chambres régionales d’agriculture, la surveillance a été renforcée, en particulier dans les pépinières.
Des arrêtés des préfets de Corse-du-Sud et de Haute-Corse ont prévu des mesures complémentaires de contrôle sur les végétaux introduits par voie maritime et aéroportuaire et sur les lieux de ventes fixes et itinérants.
Est notamment visée la vente sur le domaine public, notamment à l'encontre de nombreux marchands non déclarés venus de Sardaigne et d'Italie continentale et installés le long des routes corses.
Une première suspicion avait été écartée après analyses, en mars dernier dans l'île où les services de l’État et les professionnels restent vigilants face à tout dépérissement suspect de végétaux.
"A ce jour, aucune anomalie n'a été constatée lors des contrôles portuaires et les analyses réalisées sur des prélèvements effectués au sein des établissements visités se sont révélées négatives", a indiqué la préfecture de Corse, précisant avoir renforcé ces mesures la mi-septembre.
- Un blocus pour sauver la Corse -
Responsable des filières végétales auprès de l’ l'Office de développement agricole et rural de la Corse (ODARC), Daniel Sainte-Beuve, présent au symposium de Gallipoli, estime que "la situation dans les Pouilles n’est plus sous contrôle".
"Les autres régions italiennes sont menacées, ajoute-t-il, et, à terme, très probablement, l'ensemble du bassin méditerranéen."
Ce spécialiste a expliqué au site Corse Net Info que "les mesures pour tenter d’éradiquer l’épidémie sont sans doute trop tardives et insuffisantes".
"Il semble illusoire, selon M. Sainte-Beuve, d’espérer venir à bout de la Xylella sur le territoire où elle s'est installée (...) d’autant que le premier transporteur de la maladie est l’homme, par le biais des moyens de communication et des échanges commerciaux".
Estimant que la Corse est "très exposée", il ajoute que "ce n’est qu'une question de délai et la seule solution serait de geler la circulation des végétaux" en imposant une sorte de "blocus".
Pour M. Luciani, "les arrêtés préfectoraux sont insuffisants" en raison notamment du trop grand nombre de points d'entrée en Corse.
Aussi l'élu nationaliste préconise-t-il "une volonté politique affirmée des élus corses envers Paris et Bruxelles".
La Commission européenne a déjà décidé cette année de renforcer la surveillance et de mettre en œuvre au plan européen, les restrictions de mouvement des végétaux.
Elle a instauré un statut de "zone protégée" dans certaines régions dans lesquelles le contrôle repose sur des passeports phytosanitaires délivrés aux pépiniéristes producteurs par les autorités compétentes, des contrôles réguliers sur le terrain et la surveillance du territoire.