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"La jeunesse", grande cause territoriale du gouvernement calédonien


Nouméa, France | AFP | jeudi 21/08/2019 - Le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie a placé "l'avenir de la jeunesse" au centre de son action lors de sa déclaration de politique générale, jeudi, qualifiée "de creuse et sans ambitions" par l'opposition.      
"La jeunesse est une cause qui transcende les clivages, les origines, les statuts (...) Permettez-moi d'inscrire l'action de ce gouvernement dans celle de l'avenir de notre jeunesse comme grande cause territoriale", a-t-il déclaré.       
Dans une allocution d'une heure devant les élus du Congrès de ce territoire très autonome, il a appelé à agir en faveur de la jeunesse, la moitié de la population a moins de 30 ans, dans les domaines de la santé, de la pratique sportive, de l'apprentissage scolaire ou encore de la lutte contre la délinquance. Un quart des infractions sont commises par des mineurs en Nouvelle-Calédonie.        
Président du gouvernement collégial depuis le 28 juin, après les élections provinciales de mai, Thierry Santa (Avenir en Confiance, droite proche LR) a en outre qualifié "d'enjeu majeur", la lutte contre les violences intrafamiliales et préconisé un meilleur accompagnement des mineurs en danger.       
Pendant son discours, un collectif de "Femmes en colère" manifestait devant le Congrès pour dénoncer l'inaction des autorités face aux violences faites aux femmes, après le meurtre début juin de Corine, lycéenne de 18 ans tuée par son petit ami. Il s'agit du deuxième féminicide depuis le début de l'année en Nouvelle-Calédonie.      
La protection de l'environnement, l'équilibre des comptes sociaux et la relance économique ont constitué les autres axes majeurs du discours de Thierry Santa.        
Chef du groupe indépendantiste UNI (Union nationale pour l'indépendance, FLNKS), Louis Mapou s'est dit "déçu" par une déclaration qui "manque d'ambition", déplorant que des questions centrales comme "les inégalités sociales ou le rééquilibrage" aient été absentes.       
Pour Calédonie ensemble (CE, centre droit), Philippe Michel a fustigé "une déclaration vide et creuse", dépourvue "de mesures sérieuses, précises et concrètes".       
A l'inverse, le chef du groupe UC (Union Calédonienne, FLNKS) a salué une déclaration "pragmatique et très collégiale".     
Le scrutin provincial du 12 mai dernier a ouvert le dernier mandat de l'accord de Nouméa (1998), qui organise la décolonisation par étapes de la Nouvelle-Calédonie.         
Le 4 novembre 2018, les Calédoniens ont refusé l'indépendance à 56,7% lors d'un référendum d'autodétermination. Deux autres référendums devraient avoir lieu en 2020 et 2022.

le Jeudi 22 Août 2019 à 03:59 | Lu 560 fois