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La crevétticulture et la pisciculture : deux créneaux porteurs


La crevétticulture et la pisciculture : deux créneaux porteurs
Depuis le début des travaux de recherches dans les années 70, l’aquaculture en Polynésie française s’est développée et diversifiée, en grande partie grâce aux innovations scientifiques et techniques réalisées dans le domaine. L’ouverture du centre technique aquacole (CTA) de Vairao a été un élément déterminant dans le développement d’initiatives privées.

Pour la filière crevette, il convient de préciser l’existence d’une souche de crevettes polynésienne domestiquée depuis 25 ans, indemne de toutes maladies, très performante et sans risque environnemental d’invasion dans le milieu. Actuellement, il existe 3 fermes aquacoles qui se partagent le marché local. Avec une demande estimé à près de 250 tonnes de crevettes de qualité, la production annuelle s’élève à 50 tonnes avec un prévisionnel qui avoisinerait 120 tonnes après rénovation et extension des structures existantes. Ce qui signifie, in fine, que l’offre locale de crevettes ne couvrira pas la demande, un créneau qui reste à exploiter.

La filière piscicole, plus précisément, celle du « Platax orbicularis », plus communément appelée « paraha peue » est beaucoup plus récente. 3 fermes d’élevage se partagent le marché local du « Platax orbicularis » dont la production annuelle est estimé à près de 10 tonnes avec un prévisionnel de production en hausse.

La crevétticulture et la pisciculture : deux créneaux porteurs
Dans ce contexte, 4 porteurs de projets sont en formation au sein de l’équipe de la Direction des ressources marines (DRM) et basés au CTA situé à Vairao. L’objectif de cette formation est d’acquérir un savoir-faire et d’obtenir l’agrément d’aquaculteur. En parallèle, ces futurs opérateurs ont rencontré le ministre des ressources marines en charge de l’aquaculture, Temauri Foster afin de lui présenter, dans les grandes lignes, leurs projets aquacoles. Le premier est dédié à l’élevage de paraha peue sur l’île de Tahaa, le second, est axé sur l’élevage de crevette en enclos sur le motu Hakamanu à Tikehau aux Tuamotu, le troisième, également sur de la crevette en enclos est envisagé sur l’île de Bora-Bora et enfin, le quatrième, toujours dans la crevette en cage ou en enclos à la pointe Vivish de Toahotu sur la presqu’île de Tahiti.

L’île sœur de Raiatea, Tahaa a bâti sa réputation sur la qualité de ses produits issus de l’agriculture, notamment, la vanille qui est reconnue à l’international pour sa qualité. Cette île sera bientôt le premier site de production de « paraha peue » en dehors de Tahiti ; une première pour la filière piscicole qui s’exportera dans les archipels. En effet, si Tahiti concentre la totalité des sites de production actuels, le choix du site pour ce projet piscicole : le motu familial « Atger » sur l’île de Tahaa, représente un défi pour les scientifiques et techniciens du Pays et de l’Etat. La Direction des Ressources Marines, l’Ifremer et les producteurs d’alevins du Centre Technique Aquacole (CTA) de Vairao, en parfaite synergie, auront à encadrer et accompagner le privé dans le transfert, la mise en cages et l’adaptation de juvéniles vers un site de production hors de Tahiti.

Les atouts de ce projet sont principalement les conditions environnementales marines du lagon de Tahaa jugées favorables à l’élevage du « paraha peue » compte tenu de la présence d’un stock sauvage.

La crevétticulture et la pisciculture : deux créneaux porteurs
C’est à Tikehau, à Bora-Bora et à Tahiti que 3 porteurs de projets souhaitent établir leur site de production de crevettes en cages ou en enclos, en milieu lagonaire et non plus en « bassins à terre » ; un mode de production novateur. Les principales différences résident dans le coût de production, qui dans ces projets seront moindres et auquel s’ajoute un environnement d’élevage naturel dans lequel évolueront les crevettes, ce qui à terme, doit contribuer à mettre en valeur la qualité du nouveau produit « crevette de lagon ».
Pour ce faire, la technique de grossissement en lagon sera validée officiellement dans les prochaines semaines. Enfin, si l’obtention de post-larves est garantie par le CTA, des questions relatives à la sélection de la technique de pré grossissement, à la maîtrise des transferts de juvéniles, et aux choix sur les équipements restent à confirmer.

Le directeur de la direction des ressources marines, Stephen Yen Kai Sun tient à préciser que : « la réalisation de ces projets novateurs en milieu lagonaire se fera dans le cadre d’un développement durable».

Pour le ministre des ressources marines, Temauri Foster, « ces projets s’inscrivent dans une dynamique de développement de la filière aquacole et ils contribueront à la création d’emplois dans les archipels éloignés ciblés ».

La crevétticulture et la pisciculture : deux créneaux porteurs

Rédigé par communiqué ministère des ressources de la mer le Vendredi 22 Juin 2012 à 11:01 | Lu 1571 fois