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“La chambre de commerce a besoin d’être bousculée”


Tahiti le 17 mai 2023 – La digitalisation des services de la chambre consulaire, la récupération du service des Kbis, la mise en place d’une retraite par capitalisation, ou encore celle de formations continues pour les chefs d’entreprises sont quelques-uns des éléments du programme de la liste “Union des chefs d’entreprise du fenua” présenté par Jean-Paul Tuaiva aux élections de la CCISM.

“La CCISM aujourd’hui c’est un cocon : on ne peut pas rentrer dedans. Si tu n’as besoin de rien, c’est là-bas qu’il faut y aller”, martèle désespérément, Stéphane Philipponneau, candidat pour le collège du commerce sur la liste présentée par Jean-Paul Tuaiva aux élections pour le renouvellement du bureau de la CCISM. L’ancien député orange enfonce le clou en dénonçant le “problème récurrent” de l’accueil des usagers de la chambre consulaire et le fait, “inadmissible”, que pour avoir un rendez-vous le délai d’attente est de 15 jours : un vrai problème pour les chefs d’entreprise des îles. Pour y pallier, la liste “Union des chefs d’entreprise du fenua” propose la dématérialisation des services de la chambre. “Aujourd’hui on a quasiment la fibre dans toute la Polynésie : Est-ce qu’on ne pourrait pas améliorer les services de la CCISM ?”. Pour Jean-Paul Tuaiva, il est urgent de “passer à l’étape supérieure” : “L’institution a 143 ans, il est temps de changer le logiciel.”

L’accompagnement et la valorisation des entrepreneurs est un autre point sur lequel l’équipe de Jean-Paul Tuaiva veut apporter un réel changement. Ces derniers pointent dénoncent le “parcours du combattant” à accomplir pour monter une entreprise. “Le soutien à ces petites entreprises n’est peut-être pas à la hauteur du besoin de la création. La chambre de commerce a besoin d’être bousculée”, ajoute Jean-Paul Le Caill épaulé par Jude Apeang et Vetea Cowan, pour le collège des services. Ils insistent : la chambre doit faciliter les démarches administratives des chefs d’entreprise, par un réel accompagnement, notamment en termes d’information.

Changer la façon de gérer

Autre proposition de la liste “Union des chefs d’entreprise du fenua” : la mise en place d’un système de retraites par capitalisation à l’attention des chefs d’entreprises ou encore un répertoire des métiers afin de protéger les professionnels des escrocs en tout genre. Pour Fabrice Cicorella du collège des commerçants le message est clair : “On veut changer cette façon de gérer la CCISM.” Il pointe du doigt le fait qu’une grande partie des actions soient organisées à Papeete : “Il ne faut pas faire que Papeete centre-ville. Il y a d’autres budgets qu’on peut utiliser pour faire connaitre nos produits.” À ce propos Jean-Paul Tuaiva propose que la CCISM s’appuie sur les communes à travers un maillage d’antennes. “C’est de la proximité et surtout cela répond à un besoin.” 

Pour rappel, la dernière élection de la CCISM, le taux de participation était de 2,5%. “Il y a beaucoup de chefs d’entreprises qui ne sont pas informés de cette élection. Il faut lire le statut et quand tu vois la complexité de cette élection ce n’est pas étonnant”, estime Jean-Paul Tuaiva qui ne cache pas son envie de mettre un terme à tout cela.
 

Jean Paul Tuaiva : “C‘est la vocation du Pays et de l’État de développer cet aéroport”

Quelle serait votre position sur le dossier de l’aéroport ?
“Il est clair que statutairement parlant quand on voit l’exemple à l’étranger notamment en métropole, les CCI sont impliquées dans la gestion des aéroports. Nous, nous disons qu’on a plus important que ça et nous disons que c‘est la vocation du Pays et de l’État de développer cet aéroport. D’ailleurs lorsqu’on regarde le statut de la chambre de commerce, elle est là pour dynamiser et accompagner le développement des entreprises. Et lorsqu’on a vu tout ce feuilleton sur l’aéroport et que le recours de la CCISM a fait arrêter le développement de l’aéroport, j’estime que ce n’est pas sa priorité à l’heure actuelle.”

Qu’en-est-il du problème des Kbis ?
“Ce qui est encourageant, c’est qu’on a cet engagement de l’État de transférer ce service greffier vers le Pays. À nous maintenant, si demain on est à la chambre de commerce, d’avoir cette délégation de service public auprès du Pays, pour qu’on puisse nous-même gérer les extraits Kbis.”
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mercredi 17 Mai 2023 à 20:11 | Lu 2047 fois