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La cellule de crise en ordre de marche


"On a des bataillons composés de dizaines de personnes. Ces différents agents vont être affectés à des tâches qui nous permettent de mieux réagir face à la crise sanitaire que nous traversons”, a insisté le ministre de la Santé.
"On a des bataillons composés de dizaines de personnes. Ces différents agents vont être affectés à des tâches qui nous permettent de mieux réagir face à la crise sanitaire que nous traversons”, a insisté le ministre de la Santé.
Tahiti, le 23 mars 2020 - Le ministère de la Santé a mis en place lundi, dans les anciens locaux de TNAD, une cellule de crise pour “augmenter les capacités de lutte contre le virus”, a précisé Jacques Raynal. 

“C'est une organisation un peu militaire", a déclaré lundi le ministre de la Santé, Jacques Raynal, lors de la présentation de la cellule de crise qui s'est mise en place dans les anciens locaux de Tahiti Nui Aménagement et Développement (TNAD). Dans la pièce principale, on retrouve notamment plusieurs écrans qui montrent l'évolution de l'épidémie de coronavirus au fenua, mais également dans le monde entier.

L'objectif de cette structure, pilotée par le ministère de la Santé sous le regard du président du Pays et du haut-commissaire, est “d'augmenter les capacités de lutte contre le virus”, comme l'a indiqué le taote Raynal. “Cette structure va nous permettre d'être beaucoup plus efficaces dans la rapidité de réaction, dans la prise de décision.” 

En effet, la structure rassemble des agents des différents services du Pays. “On a des bataillons composés de dizaines de personnes. Ces différents agents vont être affectés à des tâches qui nous permettent de mieux réagir face à la crise sanitaire que nous traversons”, a insisté le ministre de la Santé.

Au sein de l'organigramme, on retrouve notamment Sean Casey, spécialiste de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), arrivé il y a une semaine sur le territoire. “Cette cellule de crise va nous permettre d'organiser la réponse et de mettre tout le monde sur la même longueur d'onde”, a précisé l'intéressé. 

La guerre déclarée par Emmanuel Macron au coronavirus peut commencer au fenua.

Interview

Sean Casey, spécialiste de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)
“On compte sur la solidarité des Polynésiens”


Quel soutien technique l'OMS peut-elle apporter dans la gestion de cette crise sanitaire ? 
“Je suis arrivé il y a une semaine en Polynésie. Je suis normalement basé aux Fidji où j'ai coordonné la réponse dans le Pacifique pour l'OMS pour le Covid-19. Cela va faire près de deux mois que je travaille sur ce virus. La raison de ma présence ici est de pouvoir partager les expériences et d'utiliser les approches qui ont donné des résultats positifs. En Chine par exemple, ils ont mobilisé des milliers de médecins et d'infirmiers et ils ont isolé des millions de personnes. Ce sont des mesures qui sont difficiles à imaginer pour le Pacifique. C'est pour cela qu'il faut à tout prix éviter une contamination de masse, parceque cela demandera à ce moment là la mobilisation de beaucoup de ressources. C'est pour cela que le confinement est la meilleure solution pour contrôler l'épidémie.” 

Dans le cas où l'on arrive à une contamination de masse, est-ce-que le Pays est prêt à gérer cette situation ? 
“L'objectif reste évidement de ne pas atteindre un tel point. Aucun pays dans le monde n'a assez de lits pour pouvoir accueillir toutes les personnes atteintes. Cependant le gouvernement est déjà en train de rajouter des lits, de former davantage de personnel et de mieux organiser les soins. Mais encore une fois le principal objectif c'est d'éviter d'arriver à un tel point. Et le seul moyen d'y arriver c'est de respecter les mesures de confinement et les gestes barrières. La situation va évidemment être compliquée, mais on compte sur la solidarité des Polynésiens pour y arriver. Il faut savoir également que la majorité des cas de coronavirus sont des cas modérés qui n'ont pas besoin d'hospitalisation.” 

Où en est-on sur la recherche du vaccin ? 
“Il y a un niveau de recherche et de partage énorme, comme jamais vu auparavant. On espère avoir plus d'informations dans les prochains mois, mais cela reste un virus qui était encore inconnu il y a trois mois. Donc il y a toujours de la recherche à faire.” 

Propos recueillis par Vaite Urarii Pambrun

Rédigé par Désiré Teivao le Lundi 23 Mars 2020 à 17:27 | Lu 3596 fois