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La Spacem mise au ban de la communauté internationale


La Spacem mise au ban de la communauté internationale
La Confédération Internationale des Sociétés d´Auteurs et Compositeurs (CISAC) a décidé d’exclure de ses rangs la Spacem, la Société polynésienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique « pour manquements à la législation et aux statuts de l’organisation ». Cette sanction a été votée lors de l’assemblée générale annuelle de la CISAC, qui s’est tenue à Dublin, Irlande, le 20 juin dernier.

Avec 229 sociétés d’auteurs dans 121 pays, la CISAC est la plus importante confédération internationale de sociétés d’auteurs. La Spacem figurait parmi ses membres depuis 1978.

Un audit mené en 2010 par la CISAC au sujet du fonctionnement de la Spacem avait en effet conclu à un certain nombre de carences auxquelles la société polynésienne des droits d’auteur n’a pu remédier depuis lors. Le conseil d’administration de la Cisac , réuni en mars dernier à Istanbul, avait pris la décision de soumettre à l’approbation de son assemblée générale, l’exclusion de la Spacem, en juin.

Après la dénonciation et la rupture des accords de réciprocité entre la SACEM et la Spacem, le 1er janvier 2011, mettant un terme à 33 ans de collaboration entre les deux sociétés de gestion de droits, il s’agit encore d’un coup dur pour la Spacem, qui se trouve toujours plus isolée.

Seule et sans le sou

Depuis 2011, une soixantaine d’artistes et d’éditeurs de musique locaux ont choisi de confier la gestion de leurs droits à la SACEM, ne percevant plus aucune rémunération claire et détaillée, depuis plusieurs années, de la part de la société polynésienne.

Luc Faatau, le délégué général de la Spacem pointe du doigt et évoque ce qu'il estime une machination de la SACEM : « tout cela met en avant, une fois encore, le rôle destructeur de la SACEM.(…) Il s’agit du résultat d’une action de lobbying de la SACEM pour écraser les petits. Comment expliquez-vous qu’une société comme cela s’en prenne à une petite société comme nous, qui pèse à peine quelques dizaines de millions ? Ca nous échappe ».

La SACEM a intenté une action en justice devant le Tribunal de grande instance de Nanterre à Paris, pour dénoncer des dysfonctionnements sévères de la Spacem. La procédure judiciaire est en cours. Elle reproche à la Spacem, entre 2001 à 2010, de n’avoir ni arrêtés ses comptes, ni soumis ceux-ci à l’approbation de l’Assemblée générale de ses sociétaires. La Spacem n'a en outre fourni à la SACEM aucune information lui permettant de procéder aux opérations de répartition, durant cette période. Et dans le même temps, la Spacem n'a versé aucun droit d'auteur ni à la SACEM, ni à la Société des droits de reproduction mécaniques, la SDRM, au titre de l’exploitation, en Polynésie française, des répertoires qu’elles représentent.

La SACEM avait de son côté adressé à la société d’auteurs polynésienne, de 2001 à juillet 2009, une somme globale de 242 millions Fcfp, au titre de l’exploitation du répertoire de la Spacem, hors de la Polynésie française.

Les robinets se sont fermés depuis et l'heure est aux règlements de comptes.

>> Lire auusi : Droits d'auteur : La SACEM intervient pour pallier les carences de la Spacem

Luc Faatau, délégué général de la Spacem
Luc Faatau, délégué général de la Spacem
Luc Faatau à la Spacem : "Notre première mission c'est de survivre d'abord"



Tahiti Infos : Que vous évoque la décision de la CISAC de vous exclure de ses rangs ?

Luc Faatau : Mon souci aujourd'hui ce sont les artistes locaux. On se bat tous les jours pour que la situation des artistes polynésiens redevienne normale. On intervient auprès de ceux qui doivent payer des redevances et on intervient auprès des autorités du Pays. Ce qui intéresse les auteurs, ce ne sont pas les questions d'ordre administratif, ce qui les intéresse c'est "la galette" (rémunération, ndlr). Tant qu'il y de la galette, il n'y a pas de problème.

Tahiti infos : Vous pensez que c'est pour cela que depuis 2011 près de 60 auteurs, compositeurs et éditeurs polynésiens ont décidé de quitter la Spacem et de confier la gestions de leurs droits à la SACEM ?

Luc Faatau : Oui, c'est pour cela qu'ils partent. Si je ne perçois pas, je ne peux rien reverser. Aujourd'hui, on a du mal à percevoir les redevances en Polynésie. Les actions intentées par la SACEM ont nui à nos intérêts : les redevables ne veulent plus payer. On nous rétorque un besoin de clarification de la situation avec la SACEM. C'est à ce niveau, à mon sens, que doivent intervenir les autorités du Pays.

Tahiti infos : Dans ce contexte, estimez-vous que la Spacem pourra tenir longtemps comme cela ?

Luc Faatau : Notre préoccupation principale aujourd'hui, c'est de faire face à nos charges essentielles (de fonctionnement, ndlr), (...) survivre.

Tahiti infos : Votre première mission se résume à survivre aujourd'hui ?

Luc Faatau : Notre première mission c'est de survivre d'abord et ensuite de sensibiliser les sociétaires sur la situation difficile du moment. (...) Aujourd'hui on doit peser une dizaine de millions Fcfp. Nous aurons du mal, sur l'année 2012, à dépasser les 20 millions Fcfp de recettes.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 11 Juillet 2012 à 12:28 | Lu 5443 fois
           



Commentaires

1.Posté par Ariitaia le 11/07/2012 15:01 | Alerter
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Comment ? Nous serions incompétents dans certains domaines en Polynésie ? Incroyable !

2.Posté par F.M le 11/07/2012 15:14 | Alerter
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Y aurait il problème d'incompétence et de corruption généralisée en Polynésie Française?....
Très surpris je suis....lol

3.Posté par John Paul ALBANI le 11/07/2012 15:35 | Alerter
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depuis le temps que ça leur pendait au nez...on sait comment ça marche (ait?) à la SPACEM, on rémunère que les copains...vous avez tués le développement de la musique locale (j'entend musique jouée par des gens habitant en polynésie) , heureusement que la plupart des musiciens du Fenua le font par passion....et sans votre aide bien sur...

4.Posté par Zorro le 11/07/2012 19:36 | Alerter
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Vite oscar vas demander a l'ONU de deconardiser, encore ces vilains farani de la SACEM qui volent nos gentils escrocs locaux....Bouffons

5.Posté par Dream le 11/07/2012 20:49 | Alerter
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Ce qui devait arriver est arrivé, politique du copinage, les membres du Conseil d'Administration sont les mêmes depuis 30 ans, le Délégué Général est le même également depuis des années et payé grassement. Quel gâchis? les auteurs et les éditeurs n'ont plus que leurs yeux pour pleurer.

6.Posté par BlanQ le 11/07/2012 21:31 | Alerter
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Hahahaahahhahah....... Bien fait pour ta gueu... Faatau !
Ce qui n'est pas drôle c'est que TOUT, absolument TOUT fonctionne comme ça à Tahiti.
C'est pas pour rien que rien ne fonctionne ici. Avant que la Polynésie soit capable d'être efficace et productive il va en couler de l'eau sous les ponts ! Vite, les jeunes diplômés, relevez vos manches, et surtout ne prenez pas exemple sur vos ainés !

7.Posté par rod le 11/07/2012 21:39 | Alerter
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des voyous qui ne respectent rien, même pas les accords qu'ils ont signés, bravo la spacem !
cela reflète bien l'état d'esprit "vive la galette" le reste on s'en fou royalement......
on a bien compris, merci

8.Posté par Vaea le 12/07/2012 07:29 | Alerter
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"Vite, les jeunes diplômés, relevez vos manches, et surtout ne prenez pas exemple sur vos ainés ! "
C'est facile à dire, encore faudrait-il qu'on nous fasse de la place et c'est pas pour demain ! Bouger et changer les habitudes...oulala, faudrait pas exagérer non plus!

9.Posté par moustic le 12/07/2012 07:52 | Alerter
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Et l'argent détourné pendant des décennies, a-t-il été remboursé ?

10.Posté par VATEA le 12/07/2012 07:54 | Alerter
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encore une particularité locale !!! " je pique dans la caisse "

en prison tous une bonne foi pour toutes !!

11.Posté par lou le 12/07/2012 07:57 | Alerter
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Et les détournements de fonds, avec condamnation à l'appui, on n'en parle plus?

12.Posté par Punu le 12/07/2012 08:30 | Alerter
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Comment la Spacem va payer maintenant les droits qui sont dus déjà, il me semble que le délai de prescription va au delà de 10 ans

13.Posté par Il faut le dire… le 12/07/2012 09:05 | Alerter
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Est-ce qu'ils vont comprendre qu'on ne veut plus de cette façon de faire ?


14.Posté par arretezderaleretbougezvous le 12/07/2012 10:39 | Alerter
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les problèmes de la SPACEM ne sont pas nouveaux...cela fait des années qu'il y a des prob de trésorerie, pourquoi les anciens dirigeant n'ont-ils pas été condamné, surtout ceux qui détournaient des fonds! Ah oui c vrai, is étaient protégé par certains politicien, et maintenant que bcp ont put tirer profit de cette organisme, plus personne et SURTOUT le territoire laissent tomber la SPACEM. De toute façon c'est bien style de la politique locale, construire pr mieux détruire...des ploucs!

faut remplacer ces VIEUX fossiles!

15.Posté par Poipoi le 12/07/2012 11:35 | Alerter
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@BlanQ "Vite, les jeunes diplômés, relevez vos manches, et surtout ne prenez pas exemple sur vos ainés !"
+1 Tous les jeunes diplômés qui reviennent au pays repartent car ils ne trouvent pas de travail, sauf s'il sont issus d'une famille de mag.ouilleurs.
Concernant la SPACEM, évidemment que cela reflète parfaitement ce qui se passe à Tahiti. Le sabotage, le profitage, pourvu que ça dure le plus longtemps possible, et ce seront les suivants qui payerons les pots cassés.
Ras le bol de dire que c'est la faute de nos dirigeants. Lorsque la population à l'occasion de s'exprimer, elle choisit les même.
La majorité de la population soutient le copinage et les magouilles en tout genre, et ce fût aussi le cas à la SPACEM. Luc Faatau ne reverse rien, mais quand ça commence à puer, il distribue un peu de son trésor volé aux artistes pour les calmer. Et ces derniers sont contents. Et voilà comment ça dure depuis très longtemps. La faute à qui? Les artistes sont complice.
Ils crient au scandale, mais dès qu'ils reçoivent un peu de galette, ils protègent alors le système dénoncé juste avant.
Le véritable problème c'est l'intégrité et l'intelligence de la population qui sont dans la majorité des cas défaillantes!

16.Posté par Tehei le 12/07/2012 20:20 | Alerter
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Maman les p'tits va'a qui vont sur l'eau ont-ils des jambes ?
Mais oui, mon gros bêta, les va'a marchent et ne flottent pas !

17.Posté par Marc le 12/07/2012 20:39 | Alerter
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Il y a une dizaine d'années, j'ai fait appel à la Spacem pour protéger des musiques que j'avais composées en tant qu'amateur (musiques sur ordinateur).

La société Océane production à l'époque, était prête à la distribuer mais pas à la produire.

Je me suis donc inscrit à la Spacem (12 000F je crois), et ils m'ont dit que je pouvais leur donner soit des partitions, soit des cassettes, soit un CD, ce que j'ai choisi.

Au bout d'un mois, j'ai eu la surprise de constater qu'ils m'ont rendu mon CD, sans en avoir gardé un double ni aucune trace, et m'ont dit que le comité de lecture de la spacem avait une très grande culture musicale, ce qui leur permettait de savoir ce qui était déjà sorti de part le monde, et de se souvenir de mes "oeuvres" pour l'éternité...

Bref, c'était du pipeau complet, j'avais perdu 12000F, et je n'y ai plus jamais remis les pieds.
Des charlots.

18.Posté par Pest Control le 06/08/2012 22:46 | Alerter
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Le tres suffisant de Luc FAATAU s'est retrouve confronte a la Justice avec son complice de toujours Jean-Pierre Nouveau president du consmeil d'administration de la SPACEM pour avoir detourne des fonds a titre personnel au detriment des pauves compositeurs et chanteurs, pour financer un parti politique, net ils ont encore le culot de la ramener !

Et nos grandes vedettes locales....je veux dire par la les vraiment grosses vedettes ils ont tous mis le bras dans le pot de confiture avec Faatau et Nouveau, pend ant ce temps la les petits consideres comme ignares comme ce gentil Barthelemy n'avait meme pas de quoi manger a la fin du mois.....honte a vous Faatau, Nouveau, Gab, Alphonse V...et autres..

Aite te pneu maia ma !