Tahiti Infos

La Sofidep pourrait changer de stratégie


Nelly Tumahai, directrice de la Sofidep.
Nelly Tumahai, directrice de la Sofidep.
PAPEETE, jeudi 13 juin 2013. Devenir un accompagnateur principal de la création et/ou du développement des TPE, PME, PMI en Polynésie française au lieu d’être un organisme suiveur, derrière les banques, c’est le changement de positionnement auquel réfléchit actuellement la Sofidep (Société de financement du développement de la Polynésie française). Dans le courant du 2e semestre 2013, une étude qualitative et très précise sera menée sur les missions accomplies depuis plus de dix ans par cette SEM (société d’économie mixte) dont le capital est à 84,5% entre les mains du Pays. «L’année 2013 est une année de transition. Depuis 1999, date de notre création, nous avons soutenu 419 projets d’entreprise pour un montant de 3,3 milliards de Fcfp injectés dans l’économie polynésienne mais nous ne savons pas par exemple le nombre d’emplois créés ou le nombre d’emplois maintenus par cette action» détaille Nelly Tumahai, la directrice de la Sofidep. Avec un effectif réduit de 5 personnes (trois chargés d’affaires, une secrétaire comptable et une directrice), la Sofidep le nez dans le guidon, n’avait pas encore pris le temps de prendre du recul sur son travail et d’en faire une analyse qualitative détaillée. En 2012, la Sofidep a accepté de financer 53 nouveaux projets pour un montant de 369 millions de Fcfp dans l’économie locale.

Ce recul sur ses missions pourrait amener la Sofidep à changer de positionnement stratégique, mais ce sera aux membres du Conseil d’administration de se décider dans les prochains mois sur l’orientation de la SEM. Or, les nouveaux administrateurs du Pays suite au changement de majorité politique -au nombre de 7 sur les 10 sièges du CA de la Sofidep- n’ont pas encore été désignés. «Pour l’instant nous sommes exclusivement des co-financeurs de projets derrière les banques» (le plus souvent la Socredo) poursuit Nelly Tumahai c’est-à-dire que les projets d’entreprises à financer passent en priorité par les mains des banques locales avant d’arriver jusqu’à la société de financement. A terme, ce cheminement pourrait s’inverser et la Sofidep, encore méconnue y compris des porteurs de projets d’entreprise, son cœur de cible, pourrait se placer en avant.

Au-delà de son expérience longue de 14 ans, la Sofidep est également désormais une SEM qui peut aider financièrement les projets de création, d’extension ou de soutien aux entreprises de Polynésie française en utilisant ses fonds propres, sans avoir besoin de subventions du Pays. Jusqu’en 2006, les sources de financement de la Sofidep étaient quasi exclusivement les dotations publiques du Pays à sa SEM. Mais, depuis, la situation s’est inversée et la Sofidep se finance en très grande majorité par les revenus générés par les remboursements mensuels des entreprises qui ont contracté des prêts auprès d’elle. Ces produits exceptionnels, issus de fonds publics, deviennent ainsi les fonds propres de la SEM qui peut les réinvestir dans d’autres projets de soutien aux entreprises. A la fin du mois d’avril dernier, le capital social de la Sofidep a été augmenté de 300 millions de Fcfp passant de 1,2 à 1,5 milliards de Fcfp.



Alexandre Chodzko du syndicat  SFP-CM.
Alexandre Chodzko du syndicat SFP-CM.
Le Syndicat de la Formation Professionnelle et du Conseil en Management (SFP-CM), syndicat affilié à la CGPME organisait ce jeudi après-midi une mini-conférence dédiée aux PME et TPE adhérentes à la CGPME. Ce premier rendez-vous des Entreprises actives se déroulait dans les locaux de la Sofidep, rue du docteur Cassiau. Le syndicat SFP-CM, présidé par Alexandre Chodzko envisage de renouveler ce concept de mini conférences à l’heure du café après le déjeuner sur un format court d’une heure. Le prochain rendez-vous devrait être fixé après la rentrée scolaire 2013-2014 mi août.

Lors de ce premier rendez-vous la Sofidep a pu expliquer son mode de fonctionnement. La Sofidep intervient pour l’instant uniquement en cofinancement avec les établissements de crédit avec l’obligation que le porteur de projet apporte au moins 10% de fonds propres. La Sofidep ouvre des prêts participatifs obtenu sans garantie, sans caution solidaire, sans hypothèque et sans frais de dossier (seulement une retenue de garantie et une assurance décès sont obligatoires). Les prêts, en général d’une durée de 5 à 8 ans peuvent aller de 1 à 10 millions de Fcfp ; les taux d’intérêt pratiqués sont de 3 à 5%.


Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 13 Juin 2013 à 16:39 | Lu 2300 fois