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La Polynésie française membre du Forum des îles du Pacifique, "une décision historique" pour Edouard Fritch


Le Premier ministre des îles Cook Henry Puna, le président de la Polynésie française, Edouard Fritch, le président des Etats fédérés de Micronésie, Peter Christian, et le président du gouvernement de Nouméa Philippe Germain.
Le Premier ministre des îles Cook Henry Puna, le président de la Polynésie française, Edouard Fritch, le président des Etats fédérés de Micronésie, Peter Christian, et le président du gouvernement de Nouméa Philippe Germain.
PAPEETE, le 11 septembre 2016 - Membres associés depuis 2006, la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie sont devenues, samedi, des membres à part entière du Forum des îles du Pacifique. "Une décision historique" pour le président Edouard Fritch, "fruit d'un travail de persuasion" mené depuis plusieurs mois auprès des chefs d'Etats et territoires de la région.

Polynésie française et Nouvelle-Calédonie avaient réitéré, vendredi à l'occasion de son 47e sommet annuel à Palikir, sur l’île de Pohnpei, chef-lieu de l’Etat fédéré de Micronésie, leur souhait d’intégrer de façon pleine et entière le Forum des Îles du Pacifique (FIP). C'est désormais chose faite, le désir des deux collectivités françaises de s'impliquer dans la politique océanienne a été récompensé samedi par les Etats membres. Le FIP est l'une des deux principales organisations dans la région, constituée de 16 Etats indépendants, le consensus de tous ses membres étaient nécessaire à une telle décision.

"La nuit dernière, j’ai fait un rêve, et j’ai vu tous ces visages familiers du Pacifique me faire signe, me dire de venir, et soudain je me suis réveillé, et une voix a murmuré à mes oreilles : il est temps, on peut le faire", avait déclaré Edouard Fritch vendredi lors de l’allocution prononcée à l’ouverture du Forum.

Polynésie française et Nouvelle-Calédonie n’étaient jusqu’à présent que membres associés du Forum. Les deux collectivités françaises du Pacifique, doté d’une autonomie très large, demandent depuis plusieurs années leur intégration en tant que membres de plein droit du FIP.

Lors du sommet France-Océanie à quelques jours du sommet de la 21e conférence mondiale pour le climat (COP21), fin novembre dernier à Paris, le président François Hollande avait appuyé "sans réserve" la demande de la Polynésie et de la Nouvelle-Calédonie de devenir membres de plein droit du Forum du Pacifique. "La France est pleinement un pays du Pacifique", avait affirmé le chef de l’Etat avant d’énumérer trois défis : "faire du Pacifique une zone qui trouve toute sa place dans l’économie mondiale", préserver la biodiversité car "vous êtes les gardiens de la biodiversité du monde et nous devons être à vos côtés", et l’adaptation au changement climatique. Cette intégration des deux collectivités au FIP avait été présentée par le chef de l’Etat comme "l’occasion pour nous, non pas de nous désengager, mais de nous réengager davantage".

A l'étude depuis 2013

Cette intégration était à l’étude depuis 2013. Malgré leur réticence à accueillir des îles non indépendantes, les Etats océaniens ont confirmé les signes d’ouverture délivrés lors du précédent sommet organisé à Port Moresby, en Papouasie Nouvelle-Guinée.

"On est l’exécutif du pays, les seules matières où on n’a pas la compétence pleine et entière, c’est la défense et la monnaie. Mais quel pays ou petit territoire de la région exerce vraiment ces compétences régaliennes ? Quasiment aucun", avait souligné le Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie Philippe Germain, interrogé par l’AFP.

Lors du forum 2015, les Etats membres avaient déjà examiné les demandes d’accession de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie au statut de membre plein du forum. Les membres du Forum avaient repoussé leur décision, dans l’attente d’un aménagement des critères d'admission pour les nouveaux membres. L’annonce de ces aménagements était attendue cette année. La décision est tombée samedi soir à Palikir.

En autorisant la Polynésie française à accéder au statut de membre à part entière du Forum – au prix d’un aménagement de ses conditions d’admissibilité – le FIP pourrait se trouver à l’origine d’un parasitage des démarches engagées par les souverainistes polynésiens à l’ONU, auprès du comité des 24. Pour soutenir leur demande de réinscription de la Polynésie française sur la liste des collectivités non autonomes à décoloniser, les souverainistes polynésiens avaient en effet dû faire la démonstration de l’assujettissement de la collectivité à sa "puissance administrante", la France : malgré son large statut d’autonomie la collectivité ne pouvait pas être considérée comme autonome au sens de la déclaration de l’ONU.

Or, de la part de ceux-là même qui ont soutenu la procédure de réinscription, l’admission de la collectivité, en l’état, au nombre des pays membres du FIP donnerait un signal contradictoire et de nature à perturber les travaux du comité des 24. Oscar Temaru, le leader indépendantiste polynésien, a milité activement contre cette intégration, tant que la Polynésie reste un Territoire autonome dans la République française.

Les deux collectivités avaient reçu vendredi le soutien de la Nouvelle-Zélande, l’un des deux pays les plus influents du Pacifique, avec l’Australie. "J’ai constaté qu’il y avait de vrais atouts pour que la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française deviennent membres à part entière du Forum", a déclaré à l’AFP le Premier ministre néo-zélandais John Key.

Le Président des Etats fédérés de Micronésie Peter Christian, qui a mené les débats en tant que pays hôte, avait aussi exprimé son soutien.

Les Etats insulaires du Pacifique ont longtemps craint l’entrisme de la France dans les affaires du Pacifique, par l’intermédiaire de ses collectivités. Mais les relations entre l’Océanie et la France, longtemps ternies par les essais nucléaires en Polynésie française, se sont réchauffées ces dernières années.

Deux thèmes principaux avaient été retenus pour ce 47e Forum : l'augmentation de la rentabilité économique de la pêche régionale et les réponses à trouver aux effets du changement climatique et des risques de catastrophe naturelle.

La Polynésie française siègera donc en tant que membre à part entière lors de la prochaine réunion du Forum des îles du Pacifique, en 2017, à Apia, aux Samoa.

"Une décision historique" estime Edouard Fritch

Le président de la Polynésie française Edouard Fritch et le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, Philippe Germain, se congratulent après l'accession de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie au statut de membres à part entière.
Le président de la Polynésie française Edouard Fritch et le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, Philippe Germain, se congratulent après l'accession de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie au statut de membres à part entière.
Dans un communiqué de la présidence (disponible dans son intégralité ci-dessous en pièce jointe), Edouard Fritch a exprimé "sa grande satisfaction suite à cette décision historique". "Le travail de persuasion, sur place, mais aussi depuis plusieurs mois, auprès des chefs d’Etats et territoires du Pacifique, a porté ses fruits", poursuit le président du gouvernement qui se réjouit "de ce signe fort de la parfaite intégration de la Polynésie française dans son environnement régional".

Pour Edouard Fritch, "les chefs d’Etats et territoires qui ont pris cette décision (…) ont bien perçu l’implication régionale accrue de la Polynésie française, depuis le début de sa gouvernance, sur des dossiers comme les projets de câble sous-marin ou sur la protection des océans, avec notamment l’impulsion polynésienne pour la réussite de la COP 21, l’an dernier, à Paris".

Rédigé par AFP le Dimanche 11 Septembre 2016 à 16:25 | Lu 2640 fois
           



Commentaires

1.Posté par mathius le 11/09/2016 17:14 | Alerter
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Oscar Temaru nous sommes jamais trahis par ses ennemis, à force de jouer à Napoléon tu viens te ridiculiser à l'ONU.
Pourquoi l'ONU accorderait l'indépendance de la colonie française sans regarder si cette dite colonie n'est pas constituée à la prise de possession coloniale de plusieurs pays qui étaient indépendants. La stupidité de tes conseillés c'est ne pas avoir contester le referudum de 1958 , qui demandait aux polynesiens de choisir de rester francais ou etre indépendant. Or, en mettant Puvanaa Opa en prison la France a démontrée que ce referudum fut truquée à l'avantage de la France pour faire ses essais nuclėaires. Tu en as jamais pipé mot pour la simple raison que tu veux remplacer le colonisateur mais certainement pas décoloniser les pays de cette collectivité qui a choisi l'autonomie en restant ensemble et non pas l'indépendance.

2.Posté par Chaval le 12/09/2016 07:38 | Alerter
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Et vlan un but dans la lucarne d'Oscar ! Qu'est ce qu'il en pense Tutua ?

3.Posté par Le président de "la Polynésie française", des françaises et des français René, Georges, HOFFER le 12/09/2016 08:32 | Alerter
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@Mathius (post 1) Jolie analyse mais il y a bien d'autres noms de piperies que le douanier Oscar Manutahi TEMARU se garde bien d'approcher : la violation des accords douaniers du Gatt puis de l'Omc, le droit au RSA si les colonisés française sont à ranger dans la catégorie des êtres humains (Préambule C. de 1946), ma présidence autoproclamée depuis le 25 octobre 2004, etc, etc, etc... hahahaha

Pour ce qui est de membre-à-part-entière (qui sonne mieux en anglais : "full member" : à se demander ce qu'est un member non entier ; un auto-gnome ?) hohohohoho Bref si c'est "membre à part entière" comme pour la proscription du DROIT au RSA, les quatre rapetous sur la photo peuvent se tomber dans les bras et s'embrasser encore et encore hihihihih [email protected]

4.Posté par Le président de "la Polynésie française", des françaises et des français René, Georges, HOFFER le 12/09/2016 08:50 | Alerter
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Cà c'est du forumé à part entière : http://www.europe1.fr/faits-divers/nouvelle-caledonie-un-maire-mis-en-examen-pour-achat-de-voix-2844349
Sauf si c'était une mise en examen à mi-temps car en Nouvelle-Calédonie française j'ai lu que certains faits faux-tout-faux-archi-faux-faux-faux remontaient à 1995 hahahha C'est pas dans l'Autonomie française de "la Polynésie française" que cette affaire remontant à deux ans seulement verrait le jour hohohohoh [email protected]

5.Posté par tohivea le 12/09/2016 08:51 | Alerter
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Relisons le statut de la Polynésie : nous ne sommes pas maîtres en matière de relations internationales. C'est Paris qui décide, cela relève de ses compétences. Donc, il faut changer le statut si la Polynésie veut jouer son rôle au sein du Forum.

6.Posté par Koolootamam FIUROA le 12/09/2016 09:11 | Alerter
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Fiuroa
A présent, Oscar va avoir du mal a ne pas faire rire de lui a l'ONU...
Il s'est fait couper l'herbe sous les pieds de façon magistrale!
Mais il est vrais que pour un ancien douanier, les clous de girofle s'achètent en quincaillerie!

7.Posté par candide le 12/09/2016 10:12 | Alerter
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Et à part gonfler le melon de nos dirigeants (quels qu'ils soient), çà nous apporte quoi ? Combien d'emplois ? quelle amélioration de l'éducation, de la santé, de la sécurité et de l'environnement ? Quel débouché pour nos exportations ? Combien de touristes en plus ?
Si quelqu'un peut me répondre... Parce que l'ONU sert avec l'efficacité qu'on voit à éviter les guerre. Pur les états insulaires du pacifique, avant qu'ils soient en mesure de se faire la guerre, il va falloir quelques dizaines d'années.... Donc un machin inutile qui coûte de l'argent.

8.Posté par ONU_le le 12/09/2016 10:45 | Alerter
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On peut sans l'indépendance:

- Délivré des visa aux chinois
- Être membre du Forum des îles du Pacifique
- Exploiter le fond des océans

Oscar tu as d'autre argument pour demander l’indépendance?

9.Posté par bob le 12/09/2016 15:42 | Alerter
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concernant la biodiversité et l ' environnement faut pas y penser que chez les autres , c'est aussi chez nous en arrêtant le massacre dans les rivières et les vallées que ce soit à tahiti ou dans les îles