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La Nouvelle-Zélande annonce son retrait d’Afghanistan pour avril 2013


La Nouvelle-Zélande annonce son retrait d’Afghanistan pour avril 2013
WELLINGTON, lundi 3 septembre 2012 (Flash d’Océanie) – Les troupes néo-zélandaises engagées en Afghanistan devraient avoir achevé de se retirer en avril 2013, ont annoncé conjointement les ministres des affaires étrangères et de la défense lundi.
Ce calendrier, selon MM. Murray McCully (affaires étrangères) et Jonathan Coleman (défense), a été entériné par le conseil des ministres.
Le gros des troupes néo-zélandaises (environ 140 soldats) encore présentes en Afghanistan se trouve dans la province de Bamyan et se consacre à des travaux de reconstruction.
Selon le gouvernement de Wellington, ce retrait se fait dans le cadre d’un mouvement « ordonné » et « séquencé » au sein de l’ISAF (Force internationale de sécurité et d’assistance, déployée sous l’égide de l’OTAN).
Selon M. McCully, ce retrait « ne signifie pas la fin de l’engagement de la Nouvelle-Zélande en Afghanistan ».
« Nous continuerons à soutenir l’Afghanistan pour faire en sorte que les progrès réalisés par la communauté internationale durent sur le long terme », a-t-il souligné.
Ce soutien néo-zélandais devrait consister en un petit détachement de soldats censés former des officiers afghans, au sein de l’école militaire, à une petite présence au sein du Quartier Général de l’ISAF ou encore à diverses enveloppes d’aide au développement en Afghanistan, a précisé M. McCully.


L’armée néo-zélandaise a maintenant perdu dix soldats en Afghanistan

La Nouvelle-Zélande annonce son retrait d’Afghanistan pour avril 2013
Lundi 20 août 2012, l’armée néo-zélandaise a perdu trois de ses soldats (dont sa première femme) après l’explosion d’un explosif improvisé (EEI), dans le Nord-est de la province de Bamyan, au Nord-ouest de la localité de Do Abe, à une centaine de kilomètres à l’Ouest de la capitale Kaboul.
Deux semaines jour pour jour auparavant, dans la même province, deux autres tombaient au cours d’un affrontement avec des insurgés à Bamyan.
Le Général Rhys Jones, commandant en chef des armées néo-zélandaises, ainsi que le Premier ministre John Key, avaient immédiatement exprimé leurs condoléances aux familles et aux proches des victimes.
« Cette dernière tragédie porte le nombre total de soldats néo-zélandais qui ont perdu la vie en Afghanistan à dix. Elle survient aussi juste deux semaines après la mort des Caporaux Pralli Durrer et Rory Malone, qui sont morts au cours d’un affrontement avec des insurgés à Bamyan », avait rappelé M. Key.
« Ces événements soulignent la gravité de la situation à laquelle les soldats néo-zélandais sont confrontés quotidiennement en Afghanistan. Ces trois soldats courageux ont payé le prix ultime pour leur travail désintéressé et mes pensées vont à leurs familles et amis, dans leur deuil », avait-il ajouté.
M. Key a aussi insisté, au cours d’une conférence de presse, sur le fait que le calendrier de retrait des forces néo-zélandaises engagées en Afghanistan, déjà avancé il y a quelques semaines, ne serait pas pour autant modifié, malgré les appels en ce sens de l’opposition parlementaire travailliste.
Le gros des troupes néo-zélandaises engagées en Afghanistan travaille à la reconstruction dans la province afghane de Bamyan (centre du pays).
L’armée néo-zélandaise est engagée en Afghanistan depuis 2003 à hauteur d’environ 145 soldats.
Les troupes spéciales SAS néo-zélandaises, environ 80 hommes avaient quant à elles achevé leur mission en Afghanistan (essentiellement basée à Kaboul) en mars 2012.
La Nouvelle-Zélande a annoncé en mai 2012 son retrait progressif d’Afghanistan courant 2013.


Grosses pertes australiennes aussi

La Nouvelle-Zélande annonce son retrait d’Afghanistan pour avril 2013
Jeudi 30 août 2012, l’armée australienne a perdu pas moins de cinq de ses soldats en Afghanistan en moins de vingt quatre heures.
Après avoir annoncé le décès de trois soldats australiens sous le feu d’un soldat afghan, membre de l’armée nationale, apparemment infiltré selon un modus operandi désormais récurrent, le département de la défense a annoncé la mort de deux autres, membres de ses forces spéciales.
Selon le département australien de la défense, et son ministre par intérim Warren Snowdon, deux autres soldats australiens ont été blessés à des degrés divers au cours de cette fusillade, mercredi dans la province afghane d’Uruzgan.
Le nom des trois victimes, servant toutes sous les drapeaux de l’ISAF, et les circonstances exactes n’ont pas encore été divulguées, à la demande des familles, a précisé M. Snowdon.
Les deux dernières victimes annoncées, un soldat de 30 ans et un autre de 23 ans, ont trouvé la mort au cours d’un incident distinct, à la suite du crash de l’hélicoptère à bord duquel ils se trouvaient, dans la province d’Helmand, a confirmé le Général de corps d’armée Mark Binskin, commandant des forces armées par intérim.
« Il est de mon triste et solennel devoir de vous annoncer que cinq soldats australiens ont été tués au cours de deux incidents distincts, en Afghanistan », a déclaré l’officier supérieur au cours d’une conférence de presse jeudi.
« L’Australie a perdu cinq hommes aujourd’hui. Ce sont des soldats qui étaient en gagés pour servir notre nation », a-t-il ajouté en parlant de « journée noire » pour les forces armées australiennes.

La Première ministre australienne Julia Gillard, qui se trouvait jeudi aux îles Cook pour y participer au 43ème sommet des dirigeants du Forum des Îles du Pacifique, a annoncé qu’elle écourtait son déplacement pour revenir en Australie le soir même, jeudi.
« Dans une guerre de tant de pertes, ceci est notre pire journée en Afghanistan (…) Le jour de nos plus grosses pertes depuis le temps de la guerre au Vietnam », a-t-elle déclaré jeudi lors d’une conférence de presse dans la capitale océanienne Rarotonga.
Mais elle a à nouveau insisté sur le fait que bien qu’une période de « transition de 12 à 18 mois » est désormais engagée en Afghanistan, « nous ne pouvons laisser les pertes nous dicter la manière dont nous nous engageons dans cette guerre et comment nous achevons notre mission (…) À mon sens, ce ne serait pas une façon appropriée d’honorer les hommes que nous avons perdus (…) Cela reviendrait à abandonner notre nation. Nous sommes allés là-bas dans un but précis et nous le mènerons à bien », a-t-elle déclaré.

Cette nouvelle série d’incidents porte à 38 le nombre de soldats australiens tués en Afghanistan depuis le début de l’engagement de l’armée australienne.
L’Australie a déployé en Afghanistan environ quinze cents hommes.


Retrait anticipé des troupes néo-zélandaises et australiennes

La Nouvelle-Zélande annonce son retrait d’Afghanistan pour avril 2013
Lors du sommet de l’OTAN à Chicago fin mai 2012, Murray McCully, ministre néo-zélandais des affaires étrangères, avait confirmé le retrait anticipé des troupes néo-zélandaises encore en Afghanistan, d’ici à la fin 2013.
Lors de ce sommet, le processus de trait progressif des troupes de la force ISAF (force internationale d’assistance et de sécurité, qui regroupe cinquante pays) de l’OTAN a par ailleurs été acté, avec comme horizon là aussi mi-2013 pour une passation de relai du commandement de tous les postes de combat et fin 2014 pour l’achèvement du retrait du gros des troupes étrangères (actuellement environ 130.000).
Passée cette date, les seules troupes étrangères restant sur ce théâtre assumeraient seulement des rôles de formation et de conseil, a précisé l’OTAN.
Les forces néo-zélandaises en Afghanistan (environ 140 soldats) sont principalement concentrées dans la région de Bamyan (retrait annoncé dès 2012), pour des travaux de reconstruction en coopération avec les forces locales.
Cette force de reconstruction du génie devrait avoir achevé son retrait courant 2013, a précisé M. McCully.
Elles auraient dû rester jusqu’en 2014.
Un autre volet de ce déploiement néo-zélandais, un contingent de forces spéciales dédiées à la formation d’une unité afghane de crise, à Kaboul, a achevé son retrait définitif en mars 2012.
Tout en soulignant l’importance de la vigilance dans le cadre de ce processus de transition, M. McCully a aussi annoncé une contribution néo-zélandaise de 2,65 millions de dollars (néo-zélandais, soit 1,57 millions d’euros) au cours des trois années à venir, en soutien direct au maintien de l’ordre dans la province de Bamyan.
Mi-avril 2012 aussi, en Nouvelle-Zélande, le Premier ministre John Key avait déclaré « possible » un départ des troupes avant l’échéance de fin 2014.


Le Président français François Hollande a de son côté annoncé le retrait des troupes françaises d’ici au 31 décembre 2012.

La Nouvelle-Zélande annonce son retrait d’Afghanistan pour avril 2013
Côté australien, des annonces ont aussi été faites dans le sens d’un retrait anticipé des forces en Afghanistan (positionnées dans la province d’Uruzgan (Sud), à partir de mi-2013.
Julia Gillard, Première ministre australienne, a rappelé à Chicago des annonces précédentes selon lesquelles les forces australiennes pourraient prendre « douze à dix huit mois » pour se retirer complètement d’Afghanistan.
L’annonce australienne est là aussi assortie d’enveloppes substantielles censées assurer la transition vers une phase plus axée sur le développement.
Ces enveloppes annuelles (actuellement 165 millions de dollars australiens (127 millions d’euros) augmenteront progressivement au cours des quatre années à venir pour atteindre, en 2015-2016, quelque deux cent cinquante millions de dollars australiens (192 millions d’euros) par an, ont précisé conjointement lundi Mme Gillard et Stephen Smith, son ministre des affaires étrangères.
« Malgré de récents progrès en matière de développement, l’Afghanistan demeure l’un des pays les plus pauvres du monde. Plus d’un tiers de la population vit dans une extrême pauvreté et l’espérance de vie moyenne est de 48 ans », ont souligné les deux responsables australiens, en mettant l’accent sur des actions à venir dans les domaines sanitaire et éducatif, mais aussi l’agriculture et le développement rural (infrastructures routières).

Dès mi-avril 2012, Stephen Smith, ministre australien de la défense, lors d’une participation à une réunion e l’OTAN à Bruxelles, évoquait un retrait anticipé des troupes australiennes en Afghanistan.
Le ministre australien, accompagné de Bob Carr, chef de la diplomatie australienne, et du Commandant en chef des armées australiennes, le Général David Hurley, participaient à une réunion ministérielle consacrée à la situation en Afghanistan.
Une semaine avant, M. Smith s’était rendu en Afghanistan pour y rencontrer les troupes australiennes engagées dans ce pays depuis 2002, aux côtés des forces américaines, entre autres.
L’Australie envisage par ailleurs depuis plusieurs années un renforcement de son statut au sein de l’OTAN, via un partenariat qualifié de « stratégique ».
Mardi 17 avril 2012, Julia Gillard, Première ministre australienne, annonçait pour sa part un avancement anticipé de la date de retrait des troupes australiennes d’Afghanistan.
Selon ce nouveau calendrier, une grande majorité des soldats australiens déployés pourrait avoir quitté ce pays avant la fin 2013.
L’échéance auparavant envisagée, conformément aux fenêtres annoncées par l’OTAN, était plus proche de la fin 2014.

« amélioration des conditions de sécurité »

Principal argument avancé mardi par Mme Gillard : une « amélioration des conditions de sécurité » sur le terrain.
La chef de l’exécutif australien avait néanmoins tenu à réitérer la justification d’un tel engagement en parlant de « guerre ayant un but et une fin ».
« Nous avons une stratégie, une mission et un calendrier pour atteindre (ce but) », a-t-elle déclaré au cours d’une allocution prononcée devant un parterre d’experts réunis dans le cadre d’une réunion d’un groupe de réflexion australien l’ASPI (Australian Strategic Policy Institute).
« Nous aimerions voir ce retrait d’Afghanistan commencer dès maintenant (…) Une fois engagé, ce processus devrait prendre de douze à dix huit mois. Et une fois achevé, l’engagement de l’Australie en Afghanistan aura un aspect très différent de ce que nous avons actuellement », a-t-elle estimé en mentionnant une disparition des missions « en première ligne ».
Le nombre de soldats australiens déployés en Afghanistan, principalement dans la province d’Uruzgan (Sud-ouest), dans le cadre de programmes de formation de soldats afghans, est estimé à quelque quinze cents.
Depuis le début de ce déploiement australien sur le théâtre afghan, trente huit soldats (dont un engagé au sein des forces britanniques) ont trouvé la mort.
La plupart sont morts à la suite d’explosion d’engin explosifs improvisés, d’autres, plus récemment, sont tombés sous les balles de soldats afghans s’étant retournés contre leurs formateurs occidentaux.
Ces pertes humaines avaient aussi provoqué, ces dernières années, un mouvement populaire montant de désapprobation vis-à-vis de l’engagement australien au Moyen Orient.
Cette annonce de retrait a aussi provoqué plusieurs réactions, dont les plus notables émanent d’officiers supérieurs au sein des forces d’armées, qui s’indignent de ce retrait anticipé et parlent de pertes « en vain ».
« Je ne partage pas ce point de vue. Je pense qu’en nous engageant en Afghanistan, notre mission a toujours été claire, tout comme notre but, dans l’intérêt national de l’Australie, même si les sacrifices ont été grands », a-t-elle riposté.

pad

Rédigé par PAD le Lundi 3 Septembre 2012 à 05:32 | Lu 579 fois