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La Nouvelle-Calédonie appelée à l'aide


Tahiti, le 6 août 2021 – Sollicité par les autorités polynésiennes, le gouvernement calédonien a lancé ce week-end un appel aux soignants volontaires du Caillou pour envoyer une mission d'un mois renforcer les équipes sanitaires en Polynésie française à compter de la mi-août.
 
Faute pour l'heure de réserve sanitaire, la Polynésie va recevoir l'assistance de soignants calédoniens pour faire face à l'épidémie de Delta qui progresse rapidement au fenua. Compte-tenu compte de "la situation sanitaire catastrophique que vit actuellement la Polynésie française", le président du gouvernement calédonien Louis Mapou a décidé de "répondre favorablement à la demande d'assistance des autorités polynésiennes", annoncent les médias du Caillou citant un communiqué du gouvernement. Ce week-end, le gouvernement a sollicité tous les établissements médicaux de Nouvelle-Calédonie pour lancer un appel à des aides-soignants et infirmiers volontaires pour une mission prévue pour un mois en Polynésie française, de la mi-août à la mi-septembre. Pour l'heure, les autorités s'attachent à recenser les personnels volontaires via la direction des ressources humaine et de la fonction publique du gouvernement calédonien.
 
Situation "catastrophique"
 
Et la situation sanitaire en Polynésie n'est pas qualifiée de "catastrophique" par le gouvernement calédonien sans raison. Vendredi, les données quotidiennes du bulletin épidémiologique de la plateforme Covid-19 en Polynésie montraient une situation sanitaire qui continue de se dégrader avec 654 cas positifs en 24 heures et 2 477 cas actifs sur le territoire. Une progression de l'épidémie qui a de lourdes répercussions sur le système hospitalier puisque 100 personnes étaient hospitalisées en fin de semaine dernière dont 15 en réanimation. Durant le week-end, la situation s'est encore dégradée avec au moins sept nouveaux décès annoncés par nos confrères de Polynésie la 1ère.
 
Mais c'est surtout au centre hospitalier que la crise sanitaire n'a jamais été aussi durement ressentie, même au plus fort de la première vague fin 2020-début 2020 avec un nombre de cas et d'hospitalisations pourtant supérieurs à ceux encaissés actuellement par l'établissement. "Nous avons assez de lits", expliquait-on dimanche du côté des autorités sanitaires, "mais nous manquons cruellement de personnel". L'annonce de l'indisponibilité à court terme de la réserve sanitaire et celle d'une possible mission d'assistance calédonienne d'ici au mieux une semaine n'offrent pas de solutions immédiate à des soignants qui font face à un afflux beaucoup trop rapide de patients.
 
La rentrée "pour l'heure" maintenue
 
De nouvelles mesures de restrictions sanitaire sont attendues dès cette semaine, parmi lesquelles un désormais inévitable couvre-feu. Mais d'autres solutions commencent à être évoquées, notamment pour protéger les îles, notamment aux Raromatai et aux Tuamotu, où des évasans de cas Covid ont déjà débuté. Samedi soir, la ministre de l'Education, Christelle Lehartel, a indiqué que la rentrée scolaire était "à l'heure on l'on se parle" maintenue. Le protocole sanitaire scolaire sera présenté jeudi matin à l'occasion d'une conférence de presse à la présidence.
 
L'accélération de la vaccination s'est poursuivie ce week-end avec notamment le vaccinodrome organisé à la présidence. En une semaine, la Polynésie compte 10 000 primo-vaccinés supplémentaires pour atteindre aujourd'hui la barre des 100 000 vaccinés depuis mars dernier. Un rebond néanmoins trop tardif pour endiguer la situation sanitaire actuelle, les autorités du Pays et de l'Etat ayant annoncé vendredi dernier que 90% des personnes décédées et 80% des personnes hospitalisées depuis le début de l'épidémie de Delta en Polynésie n'étaient pas vaccinées.
 
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Dimanche 8 Août 2021 à 15:24 | Lu 5975 fois