Paris, France | AFP | mercredi 30/04/2025 - L'armée française doit "vite" se doter de systèmes d'artillerie à longue portée pour succéder aux lance-roquettes unitaires (LRU) en fin de vie en 2027 afin de pouvoir mener des opérations dans un conflit de haute intensité, affirment des députés dans un rapport publié mercredi.
"Les appuis indirects de niveau division (jusqu'à 150 km, ndlr) et de niveau corps d'armée (300 km) doivent être renforcés de toute urgence", plaident les députés Jean-Louis Thiériot (LR) et Matthieu Bloch (UDR) à l'issue de leur mission d'information.
L'artillerie française, dont le format a drastiquement été réduit depuis une trentaine d'années, est dotée de mortiers et de canons Caesar, capables de tirer à 40 kilomètres.
Elle dispose également de 9 lance-roquettes unitaires tirant à 80 kilomètres, quatre autres ayant été cédés à l'Ukraine.
Le conflit entre la Russie et l'Ukraine a montré le rôle primordial de l'artillerie, notamment pour frapper loin de la ligne de front les postes de commandement ou dépôts ennemis, d'autant qu'aucun des belligérants n'a la maîtrise du ciel.
"Quand on était dans un combat asymétrique (Afghanistan, Mali, ndlr), le Caesar suffisait et au pire on avait l'armée de l'Air qui pouvait opérer. Aujourd'hui, la donne a totalement changé", a expliqué Jean-Louis Thiériot lors d'une conférence de presse.
Faute de pièces de rechange, les LRU seront bientôt inutilisables. "On doit être capable, avec des bouts de ficelle, de pousser un peu au-delà de 2027, mais pas beaucoup plus", selon lui.
Deux consortiums (Safran-MBDA, Thales-Arianegroup) développent des projets de systèmes de 150 km de portée pour les remplacer. Mais les premiers tirs de démonstration n'auront lieu qu'en 2026, si bien qu'"on n'aura rien à mettre sur le terrain avant 2030".
Une petite entreprise, Turgis Gaillard, propose de son côté son programme baptisé Foudre capable de tirer tout type de munitions. Un projet alléchant "sur le papier, maintenant il faut voir à quoi cela ressemble", selon Matthieu Bloch.
"Si on n'arrive pas à le faire vite à un coût accessible, on serait obligé d'aller sur une solution non-souveraine", d'achat à l'étranger, prévient M. Thiériot.
Une solution privilégiée par les pays européens: la Pologne et le Royaume-Uni ont acheté des systèmes américains Himars, qui se sont illustrés en Ukraine, l'Allemagne, l'Espagne et les Pays-Bas des lance-roquettes israéliens Puls. La Pologne a également acquis 288 lance-roquettes K239 coréens.
Un futur lance-roquettes français arriverait donc trop tard sur le marché pour avoir des perspectives de succès à l'exportation.
La loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit la livraison de 13 exemplaires du futur système en 2030, 26 au total en 2035, un chiffre qu'il faudrait doubler selon les députés.
"Les appuis indirects de niveau division (jusqu'à 150 km, ndlr) et de niveau corps d'armée (300 km) doivent être renforcés de toute urgence", plaident les députés Jean-Louis Thiériot (LR) et Matthieu Bloch (UDR) à l'issue de leur mission d'information.
L'artillerie française, dont le format a drastiquement été réduit depuis une trentaine d'années, est dotée de mortiers et de canons Caesar, capables de tirer à 40 kilomètres.
Elle dispose également de 9 lance-roquettes unitaires tirant à 80 kilomètres, quatre autres ayant été cédés à l'Ukraine.
Le conflit entre la Russie et l'Ukraine a montré le rôle primordial de l'artillerie, notamment pour frapper loin de la ligne de front les postes de commandement ou dépôts ennemis, d'autant qu'aucun des belligérants n'a la maîtrise du ciel.
"Quand on était dans un combat asymétrique (Afghanistan, Mali, ndlr), le Caesar suffisait et au pire on avait l'armée de l'Air qui pouvait opérer. Aujourd'hui, la donne a totalement changé", a expliqué Jean-Louis Thiériot lors d'une conférence de presse.
Faute de pièces de rechange, les LRU seront bientôt inutilisables. "On doit être capable, avec des bouts de ficelle, de pousser un peu au-delà de 2027, mais pas beaucoup plus", selon lui.
Deux consortiums (Safran-MBDA, Thales-Arianegroup) développent des projets de systèmes de 150 km de portée pour les remplacer. Mais les premiers tirs de démonstration n'auront lieu qu'en 2026, si bien qu'"on n'aura rien à mettre sur le terrain avant 2030".
Une petite entreprise, Turgis Gaillard, propose de son côté son programme baptisé Foudre capable de tirer tout type de munitions. Un projet alléchant "sur le papier, maintenant il faut voir à quoi cela ressemble", selon Matthieu Bloch.
"Si on n'arrive pas à le faire vite à un coût accessible, on serait obligé d'aller sur une solution non-souveraine", d'achat à l'étranger, prévient M. Thiériot.
Une solution privilégiée par les pays européens: la Pologne et le Royaume-Uni ont acheté des systèmes américains Himars, qui se sont illustrés en Ukraine, l'Allemagne, l'Espagne et les Pays-Bas des lance-roquettes israéliens Puls. La Pologne a également acquis 288 lance-roquettes K239 coréens.
Un futur lance-roquettes français arriverait donc trop tard sur le marché pour avoir des perspectives de succès à l'exportation.
La loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit la livraison de 13 exemplaires du futur système en 2030, 26 au total en 2035, un chiffre qu'il faudrait doubler selon les députés.





































