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La Cour des comptes inquiète de l'état des phares et balises


La Cour des comptes inquiète de l'état des phares et balises
BREST, 07 fév 2013 (AFP) - L'état du patrimoine des phares et balises en France fait craindre des dépenses lourdes d'entretien et de remise en état, a déploré jeudi dans un rapport la Cour des comptes, qui estime que leur mise en valeur par le Conservatoire du littoral est loin d'être acquise faute de garanties juridiques et financières.

Lors du départ des gardiens dans les années 2000, le ministère de l'Ecologie a recherché des dispositifs de valorisation pour les 250 phares et balises du territoire. "Certaines solutions ont permis de limiter leur dégradation grâce à une forme de surveillance et d'entretien", reconnaît la Cour. "Limitées cependant, elles ne suffisent pas à réduire le risque de dégradation de l'ensemble du patrimoine".

Malgré l'engagement du Grenelle de la mer de valoriser le patrimoine des phares, et l'instruction du ministère en 2010, "la plupart des opérations prescrites n'a pas abouti trois ans plus tard", regrette la Cour.

"Aucune des voies envisagées par le ministère", qu'il s'agisse de la remise de phares au Conservatoire du littoral ou des partenariats avec les collectivités, "ne semble non plus près d'aboutir", ajoute-t-elle.

"Sans concrétisation de la démarche engagée, l'état général des phares ne pourra que se dégrader. Il en résultera des dépenses accrues d'entretien, voire des dépenses nouvelles lourdes de remise en état et des dommages collatéraux sur les sites protégés adjacents", assure-t-elle.

La valorisation des phares par le Conservatoire du littoral concerne une soixantaine de sites sur des caps et des îles. Mais, selon la Cour, "une modification législative serait nécessaire pour consolider au niveau juridique son intervention". Le Conservatoire devrait aussi disposer de fonds suffisants pour remplir cette nouvelle mission, juge-t-elle. Or, alors qu'un premier groupe de phares, dont le Stiff à Ouessant, lui a été transféré, son budget 2012 a été amputé de 2 millions d'euros, note-t-elle.

Elle préconise aussi une clarification de la situation des associations sportives, culturelles et d'entraide au regard de l'occupation des sites, notant qu'il "doit impérativement être mis fin aux dernières occupations sans titre".

La Cour assure enfin que les phares ont "en majorité vocation à rester dans le domaine public, tant qu'ils présentent un intérêt pour le service public", indiquant cependant, qu'à défaut, ils pourraient "devenir cessibles". Mais pour cela, il est nécessaire d'améliorer la connaissance des sites et de leur valeur, afin de s'assurer "de l'absence d'intérêt pour les missions des services publics".

sf/am/df

Rédigé par () le Jeudi 7 Février 2013 à 06:18 | Lu 560 fois
           



Commentaires

1.Posté par Le vieux le 07/02/2013 10:32 | Alerter
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On a remplacé les gardiens des phares par des ordinateurs. Oui mais depuis deux à trois cent ans les gardiens ne faisaient pas que garder les feux et la veille, ils entretenaient chaque jour le phare. Une réparation par-ci un coup de pinceau par-là. Ils faisaient vivre le phare. Le phare était entretenu régulièrement.
Au final cela reviendra beaucoup plus cher de les remettre tous en état pour qu’ils puissent continuer d’avertir les navigateurs des dangers.

2.Posté par Société Nationale pour le Patrimoine des Phares et Balises le 12/02/2013 23:44 | Alerter
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COMMUNIQUÉ DU 12 FÉVRIER 2013

« À PROPOS DU RÉFÉRÉ DE LA COUR DES COMPTES SUR LA GESTION DU PATRIMOINE DES PHARES »


La Société Nationale pour le Patrimoine des Phares et Balises constate avec satisfaction que la Cour des Comptes, en faisant part de ses observations sur la gestion du patrimoine des phares et balises dans un référé récemment rendu public, élève au niveau des plus hautes instances de l'État de légitimes préoccupations sur l'avenir de ce patrimoine, préoccupations que l'association ne cesse de faire valoir depuis des années auprès des diverses autorités et du public.
La Société Nationale pour le Patrimoine des Phares et Balises exprime son plein accord avec l'argumentaire contenu dans ce référé qui pose les bases d'une gestion valorisant ce patrimoine.
Elle relève avec intérêt que le rapport de la Cour reprend dans ses observations les principaux axes de réflexion qu'elle a toujours proposé pour doter ce patrimoine d'une gestion structurée et le rendre le moins possible dépendant des finances de l'État afin d'assurer son avenir, et notamment :
Une valorisation de ce patrimoine dans son ensemble, y compris pour les phares en mer, épine dorsale emblématique de ce patrimoine,
Le maintien du statut public de ce patrimoine et de l'obligation de son ouverture au public,
La pérennisation des ressources du Conservatoire du Littoral pour lui permettre d'exercer sa mission de sauvegarde des phares qui lui seront dévolus,
La prise en gestion d'une partie de ce patrimoine par une association nationale dans un cadre législatif adapté,
La fin des occupations sans titre et sous valorisées des sites du patrimoine qui sinon pourraient bénéficier d'une meilleure valorisation et apporter des avantages économiques à partager,
Une connaissance améliorée et complète des sites de ce patrimoine en vue de leur valorisation réelle et avant d'opérer tout choix concernant l'avenir de ce patrimoine
Le maintien de l'entretien de ce patrimoine pour éviter de coûteuses ou irrémédiables dégradations.

La Société Nationale pour le Patrimoine des Phares et Balises a publié sur son site (www.pharesetbalises.org) les principaux textes qui exposent ces propositions depuis 2003 .