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La CG PME n’acceptera plus de ponction fiscale sur les entreprises


Christophe Plée durant son discours d'investiture.
Christophe Plée durant son discours d'investiture.
FAA'A, jeudi 5 septembre 2013. La Confédération générale des PME a désigné ce jeudi lors d'une assemblée générale qui se déroulait à l'Intercontinental Tahiti un nouveau bureau. A sa tête Christophe Plée entame un 3e mandat avec un message en direction du gouvernement polynésien : il ne faut plus augmenter le coût du travail. Christophe Plée n’a pas la langue dans sa poche et c’est sans doute ce qui fait son succès auprès des patrons des PME de Polynésie française. Si certains ne souhaitent pas encore se laisser aller à de quelconques critiques -positives ou négatives- à l’égard du plan de relance du nouveau gouvernement, estimant qu’il est encore trop tôt pour en prendre la mesure, le président de la CG PME, lui, n’hésite pas. «Il faut lutter contre la mauvaise habitude qui consiste à augmenter la fiscalité» pour des finalités uniquement budgétaires, «cette surenchère en Polynésie française qui ne repose que sur l’entreprise».

C’est ainsi qu’il entame son discours de nouveau président de la CG PME. Dans le collimateur de Christophe Plée, les nouvelles mesures fiscales et notamment les hausses de la CST pesant à la fois sur les entreprises et les salariés. La critique formulée par la CG PME ce jeudi n’est guère différente de celle déjà esquissée au moment de la présentation de la réforme fiscale du nouveau gouvernement, mais elle est plus pugnace et directe. La réforme présentée en juillet n’en est pas une, selon le patron des patrons des PME : il s’agit ni plus ni moins d’une «réforme fiscale à des fins budgétaires pour remplir les caisses du Pays» qui n’engage pas une vraie réflexion de fond pour améliorer la compétitivité des entreprises polynésiennes. Et Christophe Plée de faire la démonstration du «cercle vicieux» polynésien qui «tourne depuis plus de 30 ans autour du coût du travail. Plus le coût du travail augmente, plus les prix augmentent et plus les salariés vont réclamer des hausses de salaires pour compenser les pertes de pouvoir d’achat».

La confédération engage également le gouvernement à se lancer dans une vraie et nécessaire réforme pour assurer le financement de la caisse de prévoyance sociale et les retraites d’autant que le temps presse. «On a 18 mois pour sauver la caisse des retraites sinon on va revenir voir les employeurs et leur demander de remettre au pot». Il s’agit de compenser les retards de la dernière Loi du Pays de réforme des retraites retoquée au Conseil d’Etat et qui ferait perdre près de 200 millions par mois à la CPS, selon Christophe Plée. «Il faut modifier le nombre d’annuités comme dans tous les pays, ça va être fait mais ça ne sera pas suffisant». Il propose notamment de «fiscaliser la maladie pour élargir l’assiette de financement de la caisse afin que tout le monde participe» par la création pourquoi pas d’une TVA sociale. La spirale descendante de la caisse est abyssale rappelle-t-il avec un nombre de cotisants passant de 70 000 à seulement 58 000 aujourd’hui.

Enfin le président de la CG PME s’attaque à la CCISM : il rappelle en passant les dérives financières de Chambre de commerce mises en lumières par un rapport de la Chambre territoriale des comptes en juin 2012. «La Chambre est plus préoccupée de payer des voyages en avion à ses administrateurs en Chine qu’à soutenir les entreprises et à former leurs dirigeants. Le gouvernement serait bien inspiré de réformer cette chambre de commerce qui ne fait rien pour les entreprises». On sent que les élections sont proches à la CCISM et que les enjeux politiques en toile de fond sont importants : mais selon Christophe Plée «on retrouve toujours les mêmes, Gilles et Jules, au sein d’un organisme qui n’a pas un bilan de fonctionnement transparent».

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 5 Septembre 2013 à 10:17 | Lu 1399 fois