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L’usine à gaz de l'exploitation future des ressources minières marines polynésiennes


Les possibles extensions du plateau continental français, au large de la Polynésie française, délimitées par le programme Polyplac. Après une première étude en 2012, une deuxième campagne de mesures est programmée en 2015 sur cette zone.
Les possibles extensions du plateau continental français, au large de la Polynésie française, délimitées par le programme Polyplac. Après une première étude en 2012, une deuxième campagne de mesures est programmée en 2015 sur cette zone.
PAPEETE, lundi 24 février 2014. En fin de semaine dernière à Paris, Arnaud Montebourg le ministre du redressement productif a confirmé la création prochaine d’une Compagnie nationale des mines de France. Le ministre a précisé que cette société «accompagnera aussi l’exploitation du sous-sol de nos territoires d’outre-mer». Si Arnaud Montebourg n’a cité dans ses déclarations au journal Le Parisien, que la Guyane et ses réserves en or considérables, il aurait pu tout aussi bien évoquer la Polynésie française et ses ressources supposées en terres rares. Car si la ZEE (zone économique exclusive) d’une largeur de 200 milles nautiques (environ 370 km) est bien de compétence du Pays par le statut d’autonomie du territoire, ce ne sera pas le cas de l’extension du plateau continental. Or, justement depuis quelques années, la France s’intéresse fortement à une possible extension de son plateau océanique polynésien, particulièrement à l’Est (au-delà des Tuamotu et des Australes), dans la zone où se trouveraient les principaux gisements de terres rares.

C’est là qu’en 2011, un chercheur japonais affirme avoir détecté à 3 000 m de profondeur des quantités importantes de ces minerais rares utilisés dans l’industrie microélectronique. En 2012, autour de la Polynésie, des campagnes de mesures scientifiques ont été organisées et laissent entrevoir la possibilité d’ajouter un million de km2 d’espace océanique dans le Pacifique qui serait ainsi placé sous autorité française uniquement. Car, extension du plateau continental ne signifie pas, au contraire, extension de la ZEE, même si régulièrement la confusion est faite entre les différentes définitions.

Le droit international de la mer (voir la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer signée en 1982) est très clair à ce sujet. Seuls les Etats côtiers, signataires de cette Convention de Montego Bay peuvent réclamer ce type d’extension maritime. En l’occurrence, c’est bien la France qui porte la demande d’une extension possible du plateau continental de la Polynésie devant les autorités compétentes de l’ONU. Même si ce dossier a pris du retard, il pourrait être bouclé dans le courant de l’année 2014. Mais «toute extension du plateau continental est une extension de la juridiction nationale. Ceci correspond à un renforcement de la position de l'Etat côtier dans la région et dans le monde» souligne une présentation du programme national Extraplac (sur son site Internet) qui vise à agrandir l’espace maritime français.

Il existe encore une autre difficulté. Selon le droit international de la mer, une extension du plateau continental entraîne certaines obligations aux Etats qui les obtiennent. Les revenus tirés de l’exploitation des ressources minérales au-delà de la limite de la ZEE doivent être en partie partagés. Un partage géré par l’Autorité internationale des fonds marins. C’est cet organisme, créé en 1994 par l’ONU, qui délivre actuellement les droits d’exploitation des nodules polymétalliques des fonds marins des eaux internationales.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 24 Février 2014 à 17:59 | Lu 2294 fois
           



Commentaires

1.Posté par Kaddour le 25/02/2014 07:45 | Alerter
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Une chose m'inquiète ??? La France a-t-elle les moyens (et l'envie...)
1 - d'exploiter SEULE les nodules polymetalliques afin que ces ressources profitent à l'ensemble des français ?
2 - de surveiller l'exploitation de cette immense zone ?
3 - de partager les bénéfices de l'exploitation (hypothétiques pour l'instant) avec les habitants de ces zones ?

2.Posté par ici le 25/02/2014 08:30 | Alerter
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nous tahitiens, qu attendons nous pour enfin profiter de nos richesse, on nous disais pauvre et sans avenir sans la france tout comme les papou avec leurs machins dans les bamboux alors qu ils possedent l or, argent ..... et non la france n est rien sans la polynesie.
Reveille toi tahitien et arrete de croire les mensonges et ouvre les yeux, les richesses que le seigneur ta donné n attend plus que toi, retrousse toi les manches. les europeens débarque chez toi et s y installe. OUVRE les YEUX et pour une fois REFLECHIS.

3.Posté par Jean Pierre le 25/02/2014 08:40 | Alerter
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Autant que je puisse le savoir, à l'heure actuelle l'exploitation des ressource marines des grands fonds (en deçà des 2000 m) ne pourrait se faire à l'heure actuelle, surtout pour des questions financières, qu'avec une association de plusieurs pays, et même ce faisant, la rentabilité d'un tel projet est loin d'être garantie; en 2012 par exemple la Chine n'a pu vendre que la moitié de son quota de terres rares.
Si cette exploitation a lieu dans le futur, ça promet de ne pas être simple à tous les niveaux.

4.Posté par emere cunning le 25/02/2014 08:46 | Alerter
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T'inquiètes Kaddour, pour l'heure, la future cie nationale frrrrançaise du ministre du REDRESSEMENT PRODUCTIF ne lorgne que les mines d'or des guyanais, que dis-je... SES mines d'or de Guyane.
Et pour les nodules polymétalliques, quelle chos' t'inquiète exactement? Que la France les exploite SEULE pour devoir après les partager avec les "français" de ces zones?

5.Posté par tupai le 25/02/2014 17:44 | Alerter
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c'est bien les terres rares mais ce n'est pas suffisant pour être souverain matériellement. Il faut commencer par se nourrir, or nous importons l'essentiel de notre nourriture, de plus en plus industrielle, pas bon pour la santé.Notre souveraineté passe par là : se nourrir davantage avec nos agriculteurs. Il y a des terres, il faut pouvoir y accéder, nous avons de quoi faire : la mer, la terre, ensuite les fonds marins, il y a du boulot pour tout le monde.
Je ne crois pas trop au tourisme style gaston, on a déjà vu, ça a été une calamité, de la défiscalisation coûteuse et peu de rapport, par contre, de belles commissions dessous de table. Rennaissance, où êtes vous ???

6.Posté par emere cunning le 25/02/2014 21:00 | Alerter
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@tupai,
et alors, que n'avez vous fait ce qu'il faut pour redistribuer les terres COMME VOUS L'AVIEZ PROMIS et donner à nos pêcheurs et agriculteurs les moyens d'avancer, de produire. Facile de dire "planter, plantez, plantez", a rave na.
A faaea hoa ra i te faa'ino noa, e'ita pa'i tatou e haere i mua.

7.Posté par tupai le 26/02/2014 10:14 | Alerter
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@emere
oscar et kalani ont fait du bon travail avec les agriculteurs des australes, par ex sur le traitement des carottes ( grosse production locale) avec un matériel peu onéreux qui devait être étendu aux autres archipels, notamment les marquises. regardez les carottes aujourd'hui dans les commerces, c'est propre et mieux calibré. D'autres améliorations sur le choix des engrais et pesticides ont été réalisés ainsi que la conservation et le transport. Gaston a su choisir un bon ministre lui aussi.

8.Posté par tupai le 26/02/2014 10:15 | Alerter
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suite
quant à la distribution des terres, 500 ha aux australes et une centaine à tahiti, dont l'essentiel à Faa'a (tiens donc ? politique ?), mais ces affaires ne sont pas faciles à traiter
je n'oublie pas les quolibets de ces ignares du tahoe qui se moquaient d'oscar. Buillard, l’air désolé, en tête : "oscar veut faire manger du taro aux écoles, il nous fait revenir en arrière" ! Aujourd'hui papeete et toutes le communes tahoe ont" reculé" et distribuent du ma'a tahiti à l'école, pendant que les autres continent de rigoler: " il veut nous faire grimper aux cocotiers ". Mal barrée la pf avec ces gros bêtas