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L’indicateur du climat des affaires s’effondre au fenua


Tahiti, le 27 avril 2020 – Le moral des entreprises polynésiennes est tombé à un « niveau non observé depuis la dépression de 2009-2012 », indique l’IEOM dans son point de conjoncture sur le premier trimestre 2020.
 
Le dernier point de conjoncture économique pour le premier trimestre 2020 publié vendredi par l’agence polynésienne de l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) fait état d’une chute spectaculaire de l’indice du climat des affaires au mois de mars. « L’expansion rapide de la pandémie Covid-19 s’est traduite en Polynésie française par un arrêt quasi-général de l’activité économique et des échanges avec l’extérieur dès la fin du mois de mars », écrit l’IEOM. « Le trimestre s’achève sur une note très négative qui pèse sur le moral des entreprises. L’indicateur du climat des affaires (ICA), qui avait terminé l’exercice 2019 à son plus haut historique, 113 points, chute de 31 points, jusqu’à 82 points, niveau non observé depuis la dépression de 2009-2012. »
 
Une dégradation soudaine de l’indicateur qui tient en premier aux « perceptions pessimistes des chefs d’entreprise sondés sur le futur proche » : « Leurs appréhensions se portent en premier lieu sur le devenir de leur activité et leur situation de trésorerie. Ils craignent également de devoir redimensionner à la baisse leurs effectifs et leurs projets d’investissements. »
 
« Sombres perspectives »
 
L’année 2020 avait pourtant bien commencé. « Les chefs d’entreprise ont fait état d’une activité satisfaisante au début de l’année, dans un contexte de stabilisation de leurs effectifs et de leurs charges d’exploitation. Ils estiment en outre avoir bénéficié d’une situation de trésorerie confortable sur les premiers mois de 2020 », indique l’IEOM.
 
Mais la suite s’annonce plus compliquée. L’annonce du confinement en Polynésie française et la « mise en sommeil de la vie économique à partir du 20 mars et les incertitudes quant à sa reprise » inquiète les chefs d’entreprise pour le second trimestre 2020. « Ils anticipent une contraction drastique de l’activité, qui va fortement dégrader leur trésorerie. Par conséquent, ils redoutent de ne pouvoir maintenir leurs effectifs en l’absence d’aides complémentaires », précise le point de conjoncture. « Quant à leurs prévisions d’investissement à l’horizon d’un an, elles sont annihilées ».

 


Rédigé par Antoine Samoyeau le Lundi 27 Avril 2020 à 10:19 | Lu 2975 fois