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L'indemnité "cas contact" réhaussée à 71 000 Fcfp


Tahiti, le 8 septembre 2020 – Le protocole d'accord signé lundi soir entre l'intersyndicale et le gouvernement est loin d'avoir bouleversé la donne en matière de gestion de la crise Covid. Principales évolutions : la mise en place d'une indemnité pour "cas contacts" isolés avec un plafond rehaussé et l'engagement du Pays pour une rencontre mensuelle avec les partenaires sociaux.
 
  • Quatorzaine refusée, "recommandations" aux voyageurs
 
Pour refuser la demande des syndicats de mettre en place une quatorzaine stricte pour tout arrivant, le Pays indique que l'île de Tahiti "ne dispose pas" de la capacité d'accueil en hébergement dédié suffisante, estimée à "5 000 à 6 000 chambres" en raison des 15 vols et des 2 500 à 3 000 arrivants hebdomadaires. En revanche, le Pays s'est engagé à ce qu'il soit "fortement recommandé via la plateforme Etis aux voyageurs et résidents de limiter au maximum les interactions sociales après leur test avant départ et également dans l'attente des résultats des autotests réalisés quatre jours après leur entrée sur le territoire".
 
Pour ce qui est du contrôle des passagers à l'arrivée à l'aéroport de Tahiti Faa'a, le Pays campe sur ses demandes d'attestation Etis et de dépistage négatif de moins de 72 heures, avec contrôle des tests effectué par l'Agence de régulation de l'action sanitaire et sociale (Arass) à l'arrivée. Le gouvernement a rejeté la proposition d'installation de caméras thermiques "faussement rassurante car l'absence de température ne signifie en aucun cas absence de Covid-19".
 
Pour l'entrée par voie maritime, le Pays a rappelé le principe de la fermeture des frontières depuis le 21 mars 2020. Sauf dérogation pour escale à Papeete pour les navires de croisière et pour tout navire en cas de nécessité technique. Pour ces derniers cas, les navires doivent solliciter une autorisation d'escale.
 
  • Statu quo pour les masques, gels et rassemblements
 
Le protocole d'accord reprend également les dispositions existantes pour l'obligation du port du masque, de leur distribution et de celle de gels hydro-alcooliques aux services publics et aux "entreprises vitales pour le fonctionnement du Pays". Les rassemblements étant déjà limités à 10 personnes, Pays et syndicats n'ont pas eu de mal à s'accorder.
 
-Les tests priorisés pour les élèves et personnels scolaires
 
Concernant les dispositions spécifiques pour les établissements scolaires, le principe "au cas par cas" du Pays reste en place avec investigation du Bureau de veille sanitaire (BVS) sans fermeture en cas de cas contacts et fermeture de classe, niveau, école ou établissement en cas de cas avéré de Covid. Seule avancée négociée lundi par les syndicats, "afin d'éviter des fermetures de classes ou d'établissements en soirée (difficultés à joindre les parents), les tests des élèves et des personnels en structure scolaire seront traités autant que possible en début de journée pour avoir des résultats au plus tôt".
 
  • Le plafond de l'indemnité "cas contact" porté à 71 000 Fcfp
 
Annoncé lundi après-midi, le dispositif d'indemnisation des cas contacts placés à l'isolement, via le revenu de solidarité exceptionnel (RSE) pour les salariés et le Diese pour les patentés, a été porté d'une base de 100 000 Fcfp mensuelle à un Smig mensuel. Pour une quatorzaine, il s'agira donc d'un peu plus de 71 000 Fcfp d'indemnité.
 
-Etendre la capacité à 1 000 tests par jour
 
L'un des points du protocole porte sur la demande d'augmentation de la capacité de tests au fenua. On y précise que le Pays est confronté à une difficulté d'approvisionnement en réactifs d'extraction. Mais que "cette situation devrait être levée, l'ILM [Institut Louis Malardé, ndlr] se portant acquéreur d'un nouvel appareil d'extraction livré avec les réactifs correspondants". L'objectif est de passer d'une capacité actuelle totale du nombre de tests effectués de 600 à 1 000 par jour.
 
  • Réunion mensuelle et caisse chômage
 
Sur la demande de mise en place d'une caisse chômage, le gouvernement affirme être d'accord "sur le principe d'un dispositif de prise en charge des salariés ayant perdu involontairement leur emploi", mais estime que la période de crise n'est pas propice à cette réforme et "s'engage" à entamer des travaux avant la fin de l'année. Enfin, un dernier article 8 a été ajouté lundi soir lors des négociations, dans lequel le Pays s'engage à réunir les partenaires sociaux a minima une fois par mois "pour faire le point ensemble sur la situation sanitaire et économique".

Protocol e by Samoyeau Antoine


Rédigé par Antoine Samoyeau le Mardi 8 Septembre 2020 à 17:09 | Lu 4040 fois