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L'idée d'un retour aux urnes divise Uturoa


Raiatea, le 25 septembre 2020 - L'annonce en début de semaine d'un probable retour aux urnes pour l'élection municipale du maire de Uturoa divise la population. Les partisans de chaque camp sont prêts à repartir en campagne quand les indécis parlent plutôt de fiu pour un nouveau vote.
 
La magistrate du tribunal administratif en charge de traiter le recours de la maire sortante, Sylviane Terooatea, après le second tour de l'élection municipale du 28 juin et portant sur l'irrégularité de quelques procurations, a conclu à une irrégularité suffisante pour justifier l'annulation du scrutin.Une décision définitive sera prise le 6 octobre par les juges qui ne sont pas obligés de suivre les conclusions du rapporteur public, mais un retour aux urnes est très probable. La population de Uturoa va donc certainement revivre une nouvelle campagne pour choisir leur nouveau maire, entre Sylviane Terooatea et Matahi Brotherson qui s'était imposé pour dix petits bulletins.
 
Interrogée, la population se montre très partagée. Les partisans de Brotherson pensent que plus le temps passera, plus les chances de réélire le maire en place sera importante, au vu, selon eux, des améliorations de la vie communale même si seulement quelques mois semblent une période trop juste pour juger de la nouvelle gouvernance. Alors que pour les soutiens du maire battu, et en partie à cause de la décision de justice, c'est l'inverse qui se produira. Ils jugent que les points (car il n'y a pas que l'histoire des procurations… mais c’est le seul point que la justice a retenu) qui ont poussé la maire sortante Sylviane Terooatea à déposer un recours, pourraient jouer en sa faveur, tout autant que la discrétion dont ferait preuve la nouvelle équipe, notamment au niveau de la communication.

​Entre bataille et lassitude

C'est en tout cas une âpre bataille qui s'annonce pour la (re)conquête de la mairie tant le dernier scrutin avait été serré. La ville pourrait bien se diviser en deux clans de force quasi égale et donc connaître quelques tensions. Ceci explique la prudence, pour ne pas dire la réserve, dont ont fait preuve les personnes interrogées au hasard dans la rue. Quelques déclarations à voix basse et surtout pas de photo de la personne interrogée et encore moins de nom ont marqué ce micro-trottoir.
 
Si les partisans affirmés de chacun des camps se sont déjà déterminés, reste une frange de la population qui ne sait sur quel pied danser. Ces "centristes" ne cachent pas leur écœurement vis-à-vis de toutes ces joutes politiques auxquelles ils n'ont pas accès en totalité ; "Je n'irais pas voter au 3e tour. Fiu. Recommencer tout ce cinéma pour ça " !  entend-on le plus souvent.

Rédigé par JPM le Vendredi 25 Septembre 2020 à 07:15 | Lu 1171 fois