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L'hépatite B officiellement éliminée chez les enfants polynésiens


Le Dr Roberta Pastore, a remis hier au ministre de la Santé de la Polynésie française, Jacques Raynal, un certificat officialisant l'élimination de l'hépatite B en Polynésie chez les enfants. Crédit présidence de la Polynésie française.
Le Dr Roberta Pastore, a remis hier au ministre de la Santé de la Polynésie française, Jacques Raynal, un certificat officialisant l'élimination de l'hépatite B en Polynésie chez les enfants. Crédit présidence de la Polynésie française.
Papeete, le 24 avril 2018 - A l'occasion de la semaine mondiale de la vaccination qui se déroule jusqu'au 26 avril, la représentante de l’Organisation mondiale de la santé, le Dr Roberta Pastore, a remis hier au ministre de la Santé de la Polynésie française, Jacques Raynal, un certificat officialisant l'élimination de l'hépatite B en Polynésie chez les enfants.

"La Polynésie est un excellent exemple des programmes de vaccination menés à travers le monde et la zone pacifique", explique le Dr Roberta Pastore, médecin épidémiologiste, représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour la zone du Pacifique Ouest. La jeune femme, qui s'exprimait dans le cadre de la semaine mondiale de la vaccination, a remis au ministre de la Santé de la Polynésie française, Jacques Raynal, la certification de l'élimination de l'hépatite B chez les enfants vaccinés en Polynésie française.
Cette certification est le résultat de la politique de vaccination, menée par la Polynésie depuis 25 ans pour lutter contre cette maladie virale, autrefois hautement endémique, qui peut provoquer une cirrhose, voire dans les cas les plus graves dégénérer en cancer du foie.

TOUS LES NOURRISSONS ONT ETE VACCINES

Pour éliminer cette maladie chez les jeunes Polynésiens, une véritable politique de santé publique, initiée en 1992, puis généralisée en 1995, a été mise en place en vaccinant systématiquement tous les nourrissons à la naissance.
En 2013, une étude de séroprévalence sur cette maladie a été réalisée par la Direction de la Santé, chez les jeunes enfants scolarisés en classe de CP. Il s'est avéré que sur les 1198 enfants qui ont participé à cette étude, le taux de prévalence était de 0%, ce qui est exceptionnel. Les résultats de cette enquête ont été ensuite présentés à un panel d'experts qui ont procédé à sa validation.
Dans le contexte actuel de remise en cause de l'intérêt de la vaccination, la Direction de la santé a souhaité profiter de cette semaine mondiale de la vaccination pour organiser diverses manifestations et montrer que la vaccination est essentielle dans la lutte contre les maladies infectieuses.

Pr René Migliani, spécialiste en santé publique et en vaccinologie :

"La vaccination, c'est un acte individuel, mais également collectif !"

Quels sont les enjeux de la vaccination ?
"Il existe actuellement en France, une situation de défiance montante vis-à-vis de la vaccination. Toutefois, il faut retenir que l'immense majorité des enfants sont vaccinés. Lors de ma conférence, je vais notamment aborder ce thème et les succès de la vaccination à commencer par le premier, celui de l'éradication de la variole. Les programmes de vaccination de l'OMS ont permis de faire baisser les nombres de décès, cela a permis de sauver des millions de vie, des personnes du handicap. Nous vivons tous dans 'le même village'.
Actuellement, nous sommes dans une ère, où -et c'est un paradoxe- comme nous avons fait baisser la fréquence de ces maladies, les gens pensent que ce n'est plus la peine de vacciner. Ils ne mettent l'accent que sur les effets. Or, la plupart de ses effets ne sont pas liés au vaccin, mais ils interviennent simultanément. Grâce au vaccin, 'je me protège, je protège mon enfant et je protège également la communauté. La vaccination, c'est un acte individuel, mais également collectif".

le Mardi 24 Avril 2018 à 16:49 | Lu 3446 fois