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L’ex-premier adjoint de Rangiroa en passe d’obtenir gain de cause


Tahiti, le 8 décembre 2020 - Evincé en avril dernier par le maire Teina Maraeura entre les deux tours des élections municipales, l’ancien premier adjoint de la commune de Rangiroa, candidat contre son ex-leader, pourrait obtenir une sorte de réhabilitation par le tribunal administratif. Mais la décision de la juridiction aurait plus une incidence financière que politique.
 
Maire sortant, Teina Maraeura avait remporté difficilement, au second tour, le scrutin municipal à Rangiroa. L’élu Tapura à l’assemblée avait ainsi obtenu 49,4% des suffrages, devançant d’une courte tête son principal opposant et ancien premier adjoint Felix Tetua et ses 43% de voix. Froide avant les élections, les relations entre les deux hommes étaient devenues glaciales entre les deux tours, le maire et le conseil municipal ayant décidé par un arrêté et une délibération de lui retirer sa fonction de premier adjoint et la délégation qui allait avec, suivant des motifs difficiles à cerner à l’époque. Depuis lors, les règles de distanciation sociale furent scrupuleusement respectées à Rangiroa par les uns et les autres. Mais l’ex-protégé devenu néo-banni n’a pas spécialement apprécié cette mise à l’écart. Il a ainsi contesté ces deux décisions au Tribunal administratif, les estimant infondées.
 
Le silence est d’argent
 
Mise en demeure à deux reprises par la juridiction de fournir des observations, la commune n’a jamais répondu aux demandes répétées du Tribunal et ne s’est même pas présentée à l’audience. Elle n’a donc fourni aucune explication aux décisions et délibérations attaquées. Aucun motif n’étant précisé dans l’arrêté écartant le frondeur et aucun mémoire n’ayant été remis par la commune, le rapporteur public a considéré que l’éviction de l’adjoint était ainsi "inspiré par un motif étranger à la bonne marche des affaires communales". Un contentieux qui risque d’avoir une incidence plus financière que politique. Si la magistrate a conclu à l’annulation des deux décisions, l’ancien premier adjoint ne devrait pas récupérer ses attributions puisqu’il siège désormais dans les rangs de l’opposition. Le silence de la commune peut par contre avoir un coût, le rapporteur public a en effet conclu que la collectivité dirigée par Maraeura devrait verser une indemnisation à hauteur de 150 000 Fcfp au titre des frais de procédure. Décision attendue pour la semaine prochaine.
 

Rédigé par Sébastien Petit le Mardi 8 Décembre 2020 à 18:49 | Lu 3033 fois