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L'épidémie monte en puissance, le marathon de Paris annulé


Paris, France | AFP | mercredi 12/08/2020 - La canicule s'achève en France, mais le Covid-19 ne connaît pas de répit: le marathon de Paris prévu en novembre a été annulé tandis que les appels deviennent pressants pour généraliser le masque à l'extérieur afin de contrer la montée en puissance de l'épidémie.

Le Premier ministre Jean Castex a sommé mardi les Français de se ressaisir pour éviter une reprise de l'épidémie, plaidant pour le port du masque malgré la canicule, lors d'un déplacement au CHU de Montpellier, craignant un retour à un système de santé "sous tension".

"Le Premier ministre a raison, il se passe quelque chose : les courbes remontent un petit peu. (...) Il faut casser ce cycle (...) Il est hors de question qu'on reconfine la France", a déclaré mercredi Patrick Pelloux, médecin urgentiste au Samu de Paris et président du syndicat des médecins urgentistes hospitaliers de France sur LCI.

Le masque "partout"

Alors que le port du masque à l'extérieur s'étend à de plus en plus de villes et sites touristiques en France, Patrick Pelloux a prôné le port du masque partout, jugeant "incompréhensible" le schéma où il est imposé dans certaines zones fréquentées.

"C'est un passage obligé, il faut le porter partout. Là, c'est incompréhensible à Paris, il y a des rues où vous le portez, des rues où il ne faut pas le porter. On s'y perd. Il faut le porter partout, au niveau national", a martelé l'urgentiste.

Signe de l'incertitude croissante, le marathon de Paris, prévu le 15 novembre, a été annulé, a annoncé mercredi Amaury Sport Organisation, la société organisatrice de l'épreuve.   

La course qui passe chaque année devant les lieux emblématiques de la capitale (départ sur les Champs-Elysées, Opéra, Bastille, Notre-Dame, Tour Eiffel...), initialement programmée le 5 avril, avait été reportée à deux reprises, au 18 octobre puis au 15 novembre. 

Le nombre de cas confirmés de Covid-19 est en hausse: 11.223 nouveaux cas sur une semaine, dont 1.397 dans les dernières 24 heures, selon le bulletin du ministère de la Santé publié mardi, même si le nombre de malades en réanimation est toujours relativement stable (-5 à 391).

"Une reprise est constatée au niveau national, avec chaque semaine une augmentation du nombre de diagnostics positifs, de l'ordre de 30 à 40% par rapport à la semaine précédente", a mis en garde le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, dans une interview à Corse Matin.

On constate "une dynamique de nouvelles contaminations" qui "dépasse largement aujourd'hui les clusters identifiés", a noté mardi sur France Inter Djillali Annane, chef du service de réanimation médico-chirurgicale à l'Hôpital Raymond Poincaré de Garches.

"Dans quinze jours ou trois semaines, on risque de commencer à avoir des tensions en réa, si on ne fait rien tout de suite", a-t-il mis en garde.

Une raison pour laquelle, Jean Castex a demandé aux préfets d'"étendre le port du masque" dans les espaces publics après avoir annoncé un renforcement des contrôles sur le respect des règles et la prolongation de l'interdiction des rassemblements de plus de 5.000 personnes jusqu'au 30 octobre.

Vers la fin de la canicule

Parce que "l'épidémie ne prend pas de vacances", a insisté Emmanuel Macron, qui a présidé mardi matin un nouveau Conseil de défense pour faire le point sur l'épidémie.

Sur le front de la canicule, 13 départements (l'ensemble des Hauts-de-France et de l'Ile-de-France) sont toujours mercredi en vigilance rouge pour la canicule, et 53 départements sont toujours en vigilance orange canicule, soit presque tout le reste du pays à l'exception des façades atlantique et méditerranéenne.

Mais la vague de chaleur va enfin être chassée jeudi par une dégradation orageuse qui a poussé Météo-France à placer une grande partie de la moitié ouest, soit un total de 47 départements, en vigilance orange pour les orages.

La multiplication des vagues de chaleur est un des marqueurs les plus clairs du réchauffement de la planète et même si ce nouvel épisode n'aura pas atteint l'intensité de ceux de 2019, avec un record à 46°C, ni la longueur de la canicule historique de 2003, il devrait se classer dans les cinq plus sévères subis par le pays.   

le Mercredi 12 Août 2020 à 05:21 | Lu 184 fois