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L’engrenage des violences conjugales à la barre


Tahiti, le 10 février 2020 - Un primo délinquant de 34 ans a été présenté en comparution immédiate pour répondre de violences commises sur son ex-compagne et ce, alors que la justice lui avait déjà interdit d’entrer en contact avec elle. L’homme, père d’une petite fille de 11 mois, a été condamné à huit mois de prison dont six avec sursis
 
Le 9 février, les gendarmes sont appelés par une jeune femme qui leur demande d’intervenir à son domicile. La victime indique que son ex-concubin et père de leur fillette, qui a l’interdiction d’entrer en contact avec elle, vient de l’appeler pour lui expliquer qu’il allait la rejoindre. Sur place, les forces de l’ordre trouvent en effet le prévenu qui tient sa fille dans ses bras. 
 
Entendue, la jeune femme déclare qu’elle a quitté le prévenu en raison des violences verbales et des coups qu’elle subissait depuis trois ans. Elle indique cependant que le jeune homme lui a porté trois coups de poing sur le genou la veille de son appel du 9 février. 

"Rosser" son nouveau compagnon

Face à ces années de violence, le juge aux affaires familiales a, quelques jours avant les faits, rendu une ordonnance de protection qui interdit au prévenu d’entrer en contact avec la victime. Mais l’homme, de son propre aveu en garde à vue, ne “supporte pas la séparation” et a pour projet, si la victime se remet en couple, de “rosser” son nouveau compagnon. Il déclare même aux enquêteurs qu’il a besoin d’être avec la victime pour “changer” et que cette dernière n’a “pas le choix”
 
Présenté en comparution immédiate pour répondre de ces faits hier, le prévenu a réitéré sa frustration quant à la séparation qu’il ne “supporte pas” : “Je n’accepte pas la rupture car c’est ma première concubine et je n’ai personne d’autre dans la vie”

"Respecter les effets juridique

Un comportement qualifié de “problématique” par le procureur de la République qui a requis huit mois de prison avec sursis. “Le prévenu est sur la mauvaise voie, il n’écoute que sa personne, se met dans une position délicate d’affrontement, de conflit et d’infraction”. Pour le représentant du ministère public, le primo délinquant doit “respecter deux éléments” : “Le choix de sa compagne” et le “respect des effets juridiques de l’ordonnance de protection”. 
 
Pour le conseil du prévenu, ce dernier a besoin de “soins” car il a du mal à “gérer la situation” et se sent “perdu” sans la mère de sa petite fille. Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a condamné le tribunal correctionnel a condamné à huit mois de prison dont six avec sursis et maintien en détention, ainsi qu'à une obligation de soins et un stage contre les violences conjugales.
 
 Rappelons que face au taux grandissant de féminicides en métropole, l’on constate que lors du passage à l’acte, de nombreux hommes se trouvaient déjà sous le coup d’une interdiction d’entrer en contact avec leur ex-concubine. Des mesures prises par la justice pour protéger les victimes de violences conjugales qui ne suffisent pas toujours à empêcher les drames et face auxquelles la vigilance doit être constante. 
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Lundi 10 Février 2020 à 19:13 | Lu 1249 fois