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L’émergence du chikungunya en Nouvelle-Calédonie inquiète l’OMS


Des épandages d’insecticides dans les zones infectées
Des épandages d’insecticides dans les zones infectées
SUVA, lundi 14 mars 2011 (Flash d'Océanie) – L’émergence, depuis début mars 2011, en Nouvelle-Calédonie, de plusieurs cas de chikungunya, maladie transmise par les moustiques, est suivie de très par es organismes régionaux de santé publique, parmi lesquels l’Organisation Mondiale de la santé (OMS).
Selon les derniers bilans évoqués en fin de semaine dernière par le gouvernement de cette collectivité français du Pacifique, sur les quatre cas jusqu’ici signalés, les deux premiers ont été détectés sur des personnes venues d’Indonésie et ont donc été classés dans la catégorie « importés ».
Toutefois, deux autres cas sont depuis apparus et ont été qualifiés d’autochtones, car détectés sur des personnes n’ayant pas voyagé récemment.
Le Dr Jacob Kool, spécialiste des maladies infectieuses au siège régional de l’OMS pour le Pacifique Sud-ouest, à Suva (Fidji) a estimé en fin de semaine dernière, au cours d’une interview accordée à la radio internationale Radio Australia, qua possibilité d’apparition de nouveaux cas, dans les jours à venir, n’était pas à exclure et qu’en tout état de cause, l’émergence de cette maladies dans une partie du globe où elle était jusqu’ici absente constituait une autre cause d’inquiétude.
Principale source de cette inquiétude, selon lui : le fait que ce virus fasse son apparition dans une région « vierge », où les populations désormais concernés n’ont développé aucune défense immunitaire à son contact.

Tout comme pour la dengue, il n’existe pas à ce jour de vaccin contre le chikungunya et les méthodes de lutte sont avant tout vectorielles : elles ciblent le moustique en mettant l’accent sur l’éradication de tout terrain propice à la ponte et au développement de ses larves.
Les consignes sont donc de nettoyer et vider les zones et objets susceptibles de collecter des eaux dormantes, comme les soucoupes, les vieux pneus situés dans les jardins.
Dans la même optique, les autorités recommandent aussi aux populations de se prémunir contre les piqûres de ce moustique en appliquant des produits répulsifs et en portant des habits couvrant les membres ou en utilisant des moustiquaires, éventuellement imprégnées d’insecticides.
L’usage des serpentins répulsifs anti-moustiques, à l’extérieur des habitations, est aussi préconisé, à une période de l’année (été austral) caractérisée par les températures élevées et l’humidité ambiantes.
Les symptômes du chikungunya sont similaires à ceux de la fièvre hémorragique dengue, elle aussi transmise par le même vecteur, le moustique Aedes Aegypti.
Il s’agit de douleurs musculaires et articulaires, de céphalées, et de fortes fièvres cycliques, à la différence près que concernant le chikungunya, les douleurs articulaires sont plutôt localisées dans les poignets, chevilles et phalanges, rappelle la direction des affaires sanitaires et sociales de la Nouvelle-Calédonie qui recommande avant aux personnes souffrant de ce genre de symptômes de consulter immédiatement un médecin.
Depuis le début du mois, en Nouvelle-Calédonie, l’accent a aussi été placé, en préventif, sur une relance de la campagne de sensibilisation et d’information du grand public, afin de l’inciter à observer les règles de base t les conseils, avec en supplément une intensification des épandages d’insecticides dans les zones incluant celles où les cas suspects ont été détectés, selon la technique de l’épandage ciblé autour des foyers.
La plus récente et grave épidémie de chikungunya remonte à la saison tropicale 2005-2006, dans le département français d’Outre-mer de la Réunion.
Elle avait infecté plus de deux cent soixante mille personnes et causé la mort, directement ou cumulativement (sur des personnes présentant des affections antérieures ou de prédispositions en raison de leur état de santé ou de leur âge), de près de deux cent cinquante personnes.

pad

Rédigé par Pad le Lundi 14 Mars 2011 à 05:35 | Lu 1774 fois