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L'avenir du kouariki dans les mains des jeunes Mangaréviens


L'avenir du kouariki dans les mains des jeunes Mangaréviens
Mangareva, le 5 décembre 2022 - L’association Coureurs des Gambier, soutenue par le botaniste Jean-François Buteau, a replanté la semaine dernière une trentaine de pieds de kouariki, arbre endémique de l'archipel. Ce sont des jeunes de l'île qui ont procédé à la plantation dans la forêt. L'aboutissement d'un long processus, puisque les plants sont issus de graines qui ont été prélevées sur l'île de Kamaka il y a quelques années.   
 
L'association Coureurs des Gambier (ASCDG) a organisé la semaine dernière une opération de plantation de pieds de kouariki, une espèce protégée de badamier endémique des Gambier. Pour cela, ils étaient épaulés par le botaniste Jean-François Buteau, qui a passé une semaine sur l’île. Dans le cadre du projet de l’association concernant la protection et la restauration du patrimoine naturel à Mangareva, Jean-François intervient pour la soutenir, afin d’effectuer le suivi et l’entretien de divers sites dédiés à l’environnement. Il s'agit cette fois de replanter cet arbre endémique dont les pieds proviennent de l'île de Kamaka (îlot situé au sud de Mangareva) où la présence de l'arbre avait été découverte il y a quelques années. Des graines ont été prélevées puis cultivées pour créer de jeunes pousses.

Le programme de la semaine était bien rempli, et elle a commencé par deux jours de déboisement des espèces envahissantes présentes dans la forêt naturelle, avec la visite de plusieurs îlots pour effectuer le comptage de plantes et d’oiseaux. Les volontaires sont ensuite allés récupérer de précieuses graines du badamier présent sur l’île de Kamaka, afin de les replanter dans la forêt.
 
Un processus lent et fastidieux
 
Jeudi, le botaniste accompagné de quinze élèves de 4e s’est rendu dans la forêt naturelle, située à 200 mètres du village en montagne, pour replanter des pieds de Terminalia glabrata, le nom scientifique du kouariki des Gambier. Le but de cette action étant de réintroduire ces espèces qui feront par la suite une forêt naturelle et qui empêcheront les espèces envahissantes de revenir.

Pour Jean-François Buteau, “c’est important de faire découvrir la forêt naturelle aux plus jeunes car ils auront le temps de voir l’évolution de cette forêt et d’être plus impliqués pour l’environnement futur. Nous voulons replanter cet arbre endémique et faire disparaître progressivement les espèces envahissantes telles que le lantana ou le framboisier, afin de ramener les espèces endémiques plus fragiles par la suite. C’est un processus lent et fastidieux mais nécessaire.” Pour Alexis, président de l’ASCDG, c'est l'aboutissement d'un long travail. “Le projet commence réellement à prendre forme, car le but est de restaurer le maximum d’espèces endémiques dans la forêt naturelle. Il avait déjà commencé mais lentement car il fallait attendre que les graines germent, à présent c’est un peu plus concret.”
 
Pour le professeur de SVT du collège Saint-Raphaël de Rikitea, qui accompagnait les élèves “le bilan est plus que positif, car les enfants se sont montrés très impliqués et volontaires. Ce type d’action donne du sens à notre enseignement et les sensibilise à la protection de leur environnement proche.” Les élèves étaient également ravis de l'opération. C'est le cas de Rauhei et Mihiaitetai : “Cette journée nous a permis de découvrir beaucoup de choses, de planter et de découvrir de nouveaux lieux de chez nous. Pour nous c’est important que notre forêt dure plus longtemps.”

Le projet de plantation prend forme après un long processus d'attente, pour le plus grand bonheur du groupe.
Le projet de plantation prend forme après un long processus d'attente, pour le plus grand bonheur du groupe.

15 collégiens ont transporté puis planté des pieds de kouariki, issus de graines de l'île de Kamaka.
15 collégiens ont transporté puis planté des pieds de kouariki, issus de graines de l'île de Kamaka.

Rédigé par Shana Boosie-Mu le Lundi 5 Décembre 2022 à 16:54 | Lu 945 fois