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L’autonomie ou l’indépendance : la perspective divise toujours


Colloque de l’autonomie dans l’hémicycle territorial
Colloque de l’autonomie dans l’hémicycle territorial
PAPEETE, le 1er juillet 2014 - La 2e journée du colloque organisé à l’Assemblée de la Polynésie française pour célébrer les 30 ans de l’autonomie a permis à divers orateurs d’aborder les perspectives du statut actuel du territoire. Entre autonomie renforcée ou même indépendance : quelle doit être l’évolution ?


L’hémicycle territorial a ouvert le débat ce lundi sur l’évolution statutaire à apporter à la Polynésie française au cours du colloque organisé pour célébrer les 30 ans du statut de 1984. C’est l’ancienne ministre de l’outremer, Brigitte Girardin qui a pris la parole en premier. C’est elle qui en 2004, en tant que membre du gouvernement français, avait apporté de nouvelles adaptations au statut polynésien après la révision constitutionnelle mise en place par l’ancien président Jacques Chirac. Cette révision qui a supprimé l’existence des «DOM-TOM» même si certains clichés sont difficiles à faire disparaitre. L’ex-ministre des outremers insiste alors surtout sur la particularité, l’originalité du statut de Polynésie. «Ce statut original doit être préservé» explique Brigitte Girardin qui glisse au passage que «la Polynésie française est unique et n’a pas à calquer son avenir sur celui de la Nouvelle-Calédonie».

Mais, dix ans après ce statut dont elle fut l’artisan, l’état des lieux que l’ex ministre dresse pointe des oublis. «La boite à outils dont disposait le Pays n’a pas toujours été entièrement utilisée» notamment en matière de développement économique. Pourtant la solution selon elle est une nouvelle évolution à prévoir : «Il faudrait au minimum un toilettage du statut de 2004». Elle imagine déjà une concertation locale avec les élus et les représentants de l’Etat, la venue d’une commission d’experts du Sénat, le travail des parlementaires. «Le statut de 2004 n’a jamais constitué une fin en soi». Elle fustige enfin les absences de l’Etat, notamment sa promesse de transferts financiers qui n’a pas été respectée ; la loi sur la défiscalisation prévue pour 15 ans mais stoppée au bout de cinq ans et remplacée par un crédit d’impôt qui n’a pas d’application possible en Polynésie française et s’indigne du non respect des délais des décisions du Conseil d’Etat (moins de trois mois) sur les lois du Pays. Brigitte Girardin a conclu avec ces mots : «l’autonomie c’est la liberté dans la République».

La voix discordante

Presque à l’opposé de cette approche, Philippe Neuffer est venu apporter une note discordante dans ce chant polyphonique en faveur de l’autonomie. Se définissant comme le reo tahape (la voix discordante ou dissonante) il fait un rêve, celui de la pleine autonomie plutôt que la réalité d’une autonomie interne étriquée et inadaptée aux spécificités, précisant au passage que l’autonomie telle qu’elle est pratiquée en Polynésie, n’est pas plus étendue parce que les politiques eux-mêmes qui la pratiquent localement ne le souhaitent pas.

Il écorche au passage le président du Pays en exercice. «L’autonomie que nous fêtons aujourd’hui, excusez-moi de le dire est surtout attachée à une personne, celle de M. Gaston Flosse dont elle a principalement servi les intérêts au même titre que ceux du nucléaire français». Philippe Neuffer dénonce ainsi la présidentialisation d’un régime, amorcée en 1996 et confirmée en 2004. «C’est cette personnification de l’autonomie qui empêche son appropriation collective comme symbole mythologique. C’est surtout un système qui montre ses limites aujourd’hui».

Alors, à la tribune de ce trentenaire à la gloire de l’autonomie flossienne, le membre du parti indépendantiste Tavini Huiraatira parle de l’autonomie selon la terminologie onusienne et évoque le parcours qu’il faudrait accomplir en lien avec l’Etat, «un nouveau contrat sous l’égide des Nations Unies» pour parvenir «à une relation horizontale plutôt que verticale» pour arriver à un «pacte institutionnel» au terme duquel se poseront plusieurs choix aux citoyens : celui de l’indépendance par la séparation, d’un état ou un pays associé ou bien l’intégration par la départementalisation. Dans ce monde idéal, le volet du développement économique serait abordé immédiatement, le transfert des compétences de l’Etat vers le Pays s’accompagnerait immédiatement des moyens nécessaires. Philippe Neuffer conclut en déclarant que tout ceci «n’est pas un rêve mais une véritable œuvre créatrice».

Philippe Neuffer, avocat au barreau de Papeete, un des orateurs du colloque des 30 ans de l’autonomie.
Philippe Neuffer, avocat au barreau de Papeete, un des orateurs du colloque des 30 ans de l’autonomie.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 30 Juin 2014 à 16:44 | Lu 2702 fois
           



Commentaires

1.Posté par taataTAHITI le 30/06/2014 21:57 | Alerter
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pas du tout. Quand on sait que la France est en faillite, Y A PAS PHOTO

TIAMARA'A

2.Posté par Teiva 33 le 01/07/2014 07:57 | Alerter
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Les gens pauvres des Pays du magreb, d'Asie, d'Afrique, de l'Europe de l'Est n'ont qu'un rêve c'est de vivre, même pauvre, dans un pays européen quel qu'il soit Grande Bretagne, France, Italie, etc..., d'obtenir le passeport européen, et les intellos à trois balles du Tavini eux, c'est de se séparer de la France...
Il faut qu'Oscar 1er arrête de raconter des conneries, il n'y a pas plus d'émigrants français ou européens en Polynésie que de trous dans le green d'Atimaono... Par contre, j'en connais plus d'un, locaux ou expats qui partent voir ailleurs : Nlle Calédonie, Nlle Zélande, Australie, etc...

3.Posté par Grand Simone le 01/07/2014 08:33 | Alerter
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Constatons que les Indépendantistes ont le verbe plus c lair que les autonomistes au pouvoir qui pourraient bien être plus indépendantistes que les revendiquants tels.
Mais tout cela me paraît discussions intellectuelles détournant l'attention des véritables problèmes de société;
Remplissons donc toutes les compétences contenues dans l'actuel statut avant de parler d'un autre.
Quand je vois les millions de réfugiés qui rêvent d'avoir nos passeports Européens,-Français et qui nous reconnaissent Polynésiens, je me dis que toutes ces agitations de nos politiciens ne sont que l'expression de leur vanité et incompétence d'enfants gâtés jeunes moins jeunes ou séniles.
Simone Grand

4.Posté par rod le 01/07/2014 08:45 | Alerter
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çà pour le bla bla…….. sur le statut ils sont tous là !!!
mais pour bosser à relancer l'économie ils n'ont aucune idées, à part de ce faire élire pour encaisser des salaires mirobolants sans aucune obligation de résultat .
bande de charlots.

5.Posté par un bon conseil le 01/07/2014 08:53 | Alerter
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Si ils savaient ce qui les attend avec l'indépendance, les polynésiens ne devraient pas hésiter une seconde !

6.Posté par Ariitaia le 01/07/2014 09:00 | Alerter
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13 milliard d'exportation pour 130 milliard d'importation ! Comment parler d'indépendance au regard de ces chiffres !

7.Posté par xxl le 01/07/2014 14:28 | Alerter
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Ce sont les parents de Nounou (Neuffer) qui doivent se retourner dans leur tombe, les 2, 3, 5 et 6 ont entièrement raison. Qui plus est quand nous voyons à quel point les Politiques de l'UPLD osent mentir face à l'ONU alors même que n'importe qui est à même de vérifier la fausseté de leurs accusations, ça en dit long sur la confiance que nous pouvons leur accorder.

8.Posté par Léon Céran Jérusalémy le 01/07/2014 14:47 | Alerter
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J'ai lu et écouté ce que se disent les uns les autres, il y a vraiment de quoi se rouler par terre, car tout ça , ce n'est que du blabla....
Si vous étiez de notre âge vous vous rendrez compte de l'absurdité de tout ça.
En tout cas, je voudrais tout simplement, dire, merci Simone ! Si jeunesse savais ?

9.Posté par Mako le 01/07/2014 18:52 | Alerter
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Ce serait bien mesdames et messieurs les politiciens, que vous arrêtiez de fantasmer sur des quelconques toilettages, évolutions statutaires ou encore d'avantage de charges pour assumer des nouvelles compétences. Le peuple que vous êtes sensés servir ne vous à pas élu pour ca ! Pour la grande majorité que nous sommes, notre actuel statut nous va très bien. Ne perdez pas votre temps, qui est précieux, à traiter des questions que personne ne vous demande de traiter. Laissez le Tavini se désagréger tout seul dans ses paranoia et ses mensonges. Ce que nous attendons de vous c’est que vous utilisiez tous les moyens et les outils dont vous disposez pour nous sortir de la crise. Nous attendons des résultats pour l’amélioration de notre système de santé, de notre système social, de notre système d’éducation, nous souhaiterions avoir un vrai système de transport public, des services publics performants, une vraie baisse du coût de la vie et d’avantage de sécurité dans nos rues et dans nos quartiers. Le travail à faire est énorme. Nous souhaiterions de votre part un peu moins d’idéologie et un peu plus de concret au service des populations.

10.Posté par APfenua le 01/07/2014 19:25 | Alerter
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Juste cette réflexion : la France a pas mal de difficultés à relancer son économie, alors vouloir (ou croire) une Polynésie Française indépendante me semble utopique.

11.Posté par Grand Simone le 01/07/2014 22:04 | Alerter
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D'accord avec celles et ceux qui ne sont pas d'accord avec les comportements politiciens où ça blablate à tout va
Au fait, en passant devant l'assemblée aujourd'hui, j'ai vu les bacs à fleurs municipaux ou du Pays, enfin ceux près des parkings et les parkings eux-mêmes remplis d'eau stagnante, véritables gîtes à moustiques et donc pourvoyeurs de filariose, chikungunia, zika, dengue, et autres joyeusetés.
Et après ça va nous asperger de produits chimiques coûteux qui tueront les abeilles, etc.
C'est plus important de veiller à ces choses là que tous ces bavardages coûteux et inutiles.
Simone Grand

12.Posté par Jeff le 02/07/2014 07:00 | Alerter
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Bravo aux posts 3 et 9 ! 100% d'accord.