L'association des victimes du nucléaire en Polynésie française réagit au message de Nicolas Sarkozy par le communiqué ci-dessous:
L'association Moruroa e tatou répond au Président Sarkozy
« 1 - Le Président Sarkozy demande que les associations soient consultées. Il se trouve que la loi Morin prévoit la consultation des associations dans le cadre de la commission consultative de suivi de la loi Morin. Cette commission consultative de suivi est convoquée à Paris le 21 février 2012. C'est donc dans le cadre officiel de cette commission que la consultation des associations doit être faite. Moruroa e tatou se refuse à toute « consultation » hors de ce cadre officiel.
2 - Le Président Sarkozy annonce qu'il va « assouplir les conditions d'application » de la loi Morin et qu'un nouveau décret est prêt. Moruroa e tatou exige la communication immédiate de ce décret pour que l’association puisse préparer démocratiquement sa réponse qui sera rendue lors de la commission consultative du 21 février à Paris.
3 - Le Président Sarkozy semble oublier que la loi de reconnaissance et d'indemnisation des victimes des essais nucléaires concerne non seulement les associations représentatives mais aussi la Polynésie française par l'intermédiaire de ses élus et de ses institutions. Le gouvernement de la Polynésie et l'Assemblée de la Polynésie française doivent être consultés sur ce nouveau décret comme cela avait été le cas en 2010 pour le précédent décret de la loi Morin.
4 - Le nouveau décret d'application annoncé par le Président Sarkozy doit impérativement annuler la méthode choisie par le comité d'indemnisation qui, de fait, a permis de rejeter toutes les demandes d'indemnisation. Si cette méthode n'est pas remplacée par le principe de présomption d’origine simple, les promesses d'élargir la zone géographique ou d'ajouter des maladies ne résoudront pas le problème : tous les dossiers seront rejetés.
5 - Le Président Sarkozy annonce l'élargissement de la zone géographique à "l'ensemble de l'île de Tahiti". Le Président ignore-t-il que la Polynésie française compte 118 îles qui, du temps des essais aériens, ont toutes été contaminées par les retombées radioactives de toutes les bombes qui explosaient à Moruroa et Fangataufa ?
6 - Le Président Sarkozy va-t-il déjuger son ministre de la défense, M. Longuet, qui rejetait, il y a 3 mois, quasiment toutes les demandes d'indemnisation des victimes des essais nucléaires français au prétexte que le risque attribuable aux essais dans la survenance de leurs maladies était considéré comme "négligeable"
Peut-on imaginer que les 600 victimes de Polynésie, de Métropole ou d'Algérie, ou leurs veuves, dont les dossiers ont été rejetés, au nom de la loi Morin, vont recevoir - avant ou après les élections ? - un nouveau courrier du Président Sarkozy stipulant qu’il ne s’agissait que d’une regrettable erreur, que leurs maladies sont bien dues aux essais nucléaires et qu'en conséquence, tous seront indemnisés ?
»
L'association Moruroa e tatou répond au Président Sarkozy
« 1 - Le Président Sarkozy demande que les associations soient consultées. Il se trouve que la loi Morin prévoit la consultation des associations dans le cadre de la commission consultative de suivi de la loi Morin. Cette commission consultative de suivi est convoquée à Paris le 21 février 2012. C'est donc dans le cadre officiel de cette commission que la consultation des associations doit être faite. Moruroa e tatou se refuse à toute « consultation » hors de ce cadre officiel.
2 - Le Président Sarkozy annonce qu'il va « assouplir les conditions d'application » de la loi Morin et qu'un nouveau décret est prêt. Moruroa e tatou exige la communication immédiate de ce décret pour que l’association puisse préparer démocratiquement sa réponse qui sera rendue lors de la commission consultative du 21 février à Paris.
3 - Le Président Sarkozy semble oublier que la loi de reconnaissance et d'indemnisation des victimes des essais nucléaires concerne non seulement les associations représentatives mais aussi la Polynésie française par l'intermédiaire de ses élus et de ses institutions. Le gouvernement de la Polynésie et l'Assemblée de la Polynésie française doivent être consultés sur ce nouveau décret comme cela avait été le cas en 2010 pour le précédent décret de la loi Morin.
4 - Le nouveau décret d'application annoncé par le Président Sarkozy doit impérativement annuler la méthode choisie par le comité d'indemnisation qui, de fait, a permis de rejeter toutes les demandes d'indemnisation. Si cette méthode n'est pas remplacée par le principe de présomption d’origine simple, les promesses d'élargir la zone géographique ou d'ajouter des maladies ne résoudront pas le problème : tous les dossiers seront rejetés.
5 - Le Président Sarkozy annonce l'élargissement de la zone géographique à "l'ensemble de l'île de Tahiti". Le Président ignore-t-il que la Polynésie française compte 118 îles qui, du temps des essais aériens, ont toutes été contaminées par les retombées radioactives de toutes les bombes qui explosaient à Moruroa et Fangataufa ?
6 - Le Président Sarkozy va-t-il déjuger son ministre de la défense, M. Longuet, qui rejetait, il y a 3 mois, quasiment toutes les demandes d'indemnisation des victimes des essais nucléaires français au prétexte que le risque attribuable aux essais dans la survenance de leurs maladies était considéré comme "négligeable"
Peut-on imaginer que les 600 victimes de Polynésie, de Métropole ou d'Algérie, ou leurs veuves, dont les dossiers ont été rejetés, au nom de la loi Morin, vont recevoir - avant ou après les élections ? - un nouveau courrier du Président Sarkozy stipulant qu’il ne s’agissait que d’une regrettable erreur, que leurs maladies sont bien dues aux essais nucléaires et qu'en conséquence, tous seront indemnisés ?
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