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L’assemblée valide les nouveaux critères d’ouverture de pharmacies


Tahiti, le 12 avril 2024 – Le jeune pharmacien Teano Cojan va pouvoir à nouveau ouvrir sa pharmacie à Bora Bora. En toute légalité cette fois. Les élus de l’assemblée ont voté, ce jeudi à l’unanimité, un projet de loi du Pays qui vient modifier, pour la énième fois, la réglementation en précisant les critères d’autorisation d’ouverture des pharmacies afin de tenir compte des dernières décisions de la justice administrative.
 
“Encore une fois, nous sommes obligés de modifier la réglementation pour préciser les critères d’octroi, par voie dérogatoire, pour permettre à nos enfants de s’installer sur le territoire. C’est un texte qui va dans le sens des Polynésiens tout en étant en conformité avec les décisions de justice”, a d’emblée expliqué le ministre de la Santé Cédric Mercadal ce jeudi à l’assemblée, lors de l'étude d’un projet de loi du Pays portant modification de la réglementation relative aux critères d’autorisation d'ouverture des pharmacies. Il fait notamment référence au bras de fer qui oppose depuis trois ans la justice administrative et Teano Cojan, ce jeune pharmacien polynésien.
 
Cet enfant du Fenua avait été obligé de fermer son officine située à Vaitape, à Bora Bora, en février dernier après avoir une nouvelle fois perdu devant le tribunal administratif, malgré avoir reçu l’aval du Pays. Une histoire qui n’est pas sans rappeler la guerre des pharmacies de Papara en 2017, dans des “conditions dignes d’une soap-story”, comme l’a souligné l’élue A here ia Porinetia Teave Chaumette dans son intervention.
 
Consensus autour de la préférence locale
 
Le gouvernement a donc décidé de revoir sa copie afin de corriger les écueils de sa réglementation relevés par la justice. C’est ainsi que le nouveau texte adopté ce jeudi à l’unanimité des élus redéfinit les critères d’implantation d’une officine en prenant désormais en compte, dans le calcul du seuil de population permettant l’ouverture d’une deuxième officine, en plus de la population résidente, la population saisonnière également de passage.
 
“Le gouvernement se donne certes une marge de manœuvre supplémentaire, mais à n’en pas douter, cette nouvelle rédaction sera sujette à interprétation et probablement à de nouvelles contestations”, s’est inquiétée de son côté Cathy Puchon pour le Tapura. Elle concède néanmoins que ce texte permet d’inscrire dans le marbre “la préférence accordée à nos jeunes Polynésiens diplômés” qui doivent “légitimement” pouvoir s’installer lorsqu’ils sont de retour au Fenua. Une position partagée par l’ensemble de la représentation, l’élue du Tavini Patricia Jennings insistant sur ce point et se réjouissant que cet “avantage donné aux candidats polynésiens” ait fait “consensus”

Rédigé par Stéphanie Delorme le Vendredi 12 Avril 2024 à 14:00 | Lu 5534 fois