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L'artiste Alexander Lee représente Tahiti à la première Biennale de Honolulu


Une série de performances font partie de la pièce mise en scène par l'artiste : ici, le roulement de tambour gronde progressivement tel un volcan en éruption, cédant la place à des explosions nucléaires assourdissantes. Après les tirs, des coupes de champagne sont servies aux spectateurs…
Une série de performances font partie de la pièce mise en scène par l'artiste : ici, le roulement de tambour gronde progressivement tel un volcan en éruption, cédant la place à des explosions nucléaires assourdissantes. Après les tirs, des coupes de champagne sont servies aux spectateurs…
HONOLULU, le 13 mars 2017 - La Biennale d'Honolulu 2017 est un nouveau festival d'arts visuels contemporains qui se déroule dans divers endroits de la capitale hawaiienne jusqu'au 8 mai prochain. Parmi les nombreux participants, tous des artistes vivant dans les lieux reliés par l'océan Pacifique, Alexander Lee représente le fenua avec son œuvre "Te Atua Vahine Mana ra o Pere".


Du 8 mars au 8 mai 2017, la première Biennale de Honolulu met en valeur la diversité des idées, de l'art et de la culture des populations qui vivent aujourd'hui dans les lieux reliés par l'océan Pacifique. Cet événement inédit, qui se déroulera tous les deux ans, accueille ainsi des artistes contemporains venus de Hawai'i, des îles du Pacifique, d'Asie, d'Amérique du Nord, d'Australie et de Nouvelle-Zélande. Parmi les participants, un Tahitien représente la Polynésie : Alexander Lee. Président depuis 2015 du collectif 'Ōrama Studio, basé au fenua, il vit entre Tahiti et New York, et expose régulièrement à Singapour, Las Vegas, São Paulo…

"Te Atua Vahine Mana ra o Pere (The Great Goddess Pere) - L'Aube où les fauves viennent se désaltérer" est le titre de l'œuvre qu'il présente actuellement. Il s'agit d'une installation artistique avec des chambres multiples, comprenant une antichambre composée de céramiques réalisées avec des moules de 'uru (des plants originaires de Tahiti, trouvés sur le marché caraibéen de Brooklyn), dans des vitrines carbonisées, un salon avec des monotypes dépictant des champignons nucléaires (arrangés bleu-blanc-rouge), ainsi qu'une série de performances. Le public pourra découvrir tout d'abord un hula qui incante les dieux de Tahiti pour arriver à Hawai'i, puis plusieurs chants et danses pour invoquer Pere dans l'espace d'exposition (interprétés par Marques Marzan un kumu - professeur- de Hawai'i), mais également un mur de sons porté par Kenny Endo, un maître du taiko (pahu - tambour - japonais).

Les céramiques de 'uru sont au cœur de l'œuvre d'Alexander Lee.
Les céramiques de 'uru sont au cœur de l'œuvre d'Alexander Lee.
Il explique sa démarche : "Prendre Pere (Pele) comme sujet est une façon d'invoquer la lave géologique qui rassemble les îles du Pacifique. Ce projet est une recherche de Pere à travers les différents signes et croisements qui me traversent : étant un Chinois Hakka ayant grandi à Tahiti avec tous les aléas (commentaires racistes, sentiments d'exclusion, etc.) que cela a pu engendrer, cela évoque donc ma relation à la Polynésie, la France et les USA, qui ont eux aussi une relation coloniale à Hawai'i, l'autre Polynésie…" Et de poursuivre : "C'est une relation au feu qui engouffre les émotions. Les feuilles de 'uru représentent selon moi des bons "fire starters" ; on les brûle souvent en premier pour démarrer les feux des tas de feuilles mortes qu'on ratisse dans nos jardins. Dans les céramiques, c'est le feu qui bisque la terre." L'artiste travaille déjà sur un nouveau projet au Musée d’art contemporain d'Anvers, en Belgique, pour le mois prochain.

"Te Atua Vahine Mana ra o Pere (Finger links)"
"Te Atua Vahine Mana ra o Pere (Finger links)"


Rédigé par Dominique Schmitt le Lundi 13 Mars 2017 à 17:07 | Lu 1572 fois