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L'ancienne gérante du Royal Huahine condamnée pour rejet d'eaux usées


L'ancienne gérante du Royal Huahine condamnée pour rejet d'eaux usées
Tahiti, le 19 septembre 2023 – La fille de l'homme d'affaires Dominique Auroy, Christina Teihotaata, a comparu devant le tribunal correctionnel mardi pour répondre du délit de “déversement de substance nuisibles” dans la mer. Des faits commis alors qu'elle dirigeait le Royal Huahine et pour lesquels elle a été condamnée à payer une amende d'un million de francs. 
 
L'ancienne gérante de l'hôtel Royal Huahine – fermé en 2021 dans le cadre d'un plan de licenciement économique – Christina Teihotaata, a comparu mardi devant le tribunal correctionnel. Il lui était reproché des faits de “déversement, en Polynésie française, par personne morale de substance nuisible dans les eaux souterraines, superficielles ou de la mer”, commis à Huahine d'avril 2016 à novembre 2021. Après avoir repris la gérance de l'établissement en 2013, Christina Teihotaata n'avait pas engagé les travaux nécessaires à la rénovation de la station d'épuration. Une absence de travaux qui avait notamment entraîné le rejet dans le lagon d'un important taux de streptocopes fécaux. 
 
Saisi par la subdivision de la Direction de la santé des îles Sous-le-Vent, le parquet avait ouvert une enquête qui a donc abouti à la comparution de Christina Teihotaata devant le tribunal correctionnel mardi. À la barre du tribunal, la femme d'affaires a indiqué qu'elle avait eu l'intention d'engager les travaux mais qu'elle n'en avait pas eu les moyens. Elle a également expliqué que les différentes études menées par des sociétés d'assainissement n'étaient pas “alarmistes”.
 
“Avis techniques”
 
“Lorsqu'on a des difficultés financières durant plusieurs années et que l'on est en période de débandade économique, la première chose qui passe par la fenêtre, c'est l'honnêteté !”, a asséné le procureur de la République lors de ses réquisitions. Pour le représentant du ministère public, la direction de l'hôtel avait procédé à un “arbitrage financier” fait “au détriment de la santé publique et l'environnement” avec le rejet de “substances nuisibles”. Si Christina Teihotaata a plaidé “le manque de connaissances”, il lui “appartenait de s'entourer de sachants” en capacité de lui donner des “avis techniques”. Considérant qu'elle avait “maintenu l'établissement ouvert malgré les dysfonctionnements”, le procureur de la République a requis une amende de 750 000 francs dont 300 000 avec sursis à son encontre. Une amende d'1,5 million a également été requise contre l'hôtel en qualité de personne morale. 
 
Pour la défense de la prévenue, Me Jean-Michel Vergier, a repris les arguments de sa cliente en expliquant notamment qu'une “refonte totale de l'installation” aurait nécessité un investissement de 60 millions de francs. Il a par ailleurs assuré qu'elle n'avait “pas suffisamment été alertée” pour croire qu'elle “mettait la population en danger”. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné Christina Teihotaata à un million d'amende et l'hôtel en qualité de personne morale à une amende de cinq millions de francs. 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 19 Septembre 2023 à 15:35 | Lu 3726 fois